Yeung-Fun Yuen
22 02 2009Hier, au Carmel de Kain, je rencontrais le peintre, plasticien et cinéaste Yeung–Fun YUEN, qui me montrait ses deux moyens-métrages : « Errance » et « Intime/Monde ». Les deux films se passent dans sa ville natale : Hong Kong.
Le premier montre son père, professeur de littérature et calligraphe, à la fin de sa vie, presque aveugle. Dans son appartement et dans la ville. Yeung-Fun me disait que l’ « errance », dans la langue chinoise, est liée au mouvement d’écoulement de l’eau et le cadrage de son film montrait un homme qui cherchait appui dans le toucher, un homme à l’équilibre menacé, traçant dans l’air les gestes du calligraphe… Le film au départ était surtout conçu comme une archive personnelle, me disait-il.
Le deuxième film montrait, en de longs plans séquences, animés de lents travellings, la ville natale du réalisateur. La promenade était rythmée par les apparitions d’une danseuse, sur un pont très moderne, qui, par ses mouvements, articulait les différentes séquences du moyen-métrage. La ville, son trafic automobile et humain, ses enseignes lumineuses, mais aussi la nature qui l’entoure, les familles qui l’habitent et se projettent dans le karaoké… autant de vues sur Hong-Kong. Mais surtout, la bande-son, décalée, très travaillée où, me disait-il, se trouvait le regard subjectif du réalisateur…
Et puis Yeung-Fun m’expliquait tout son travail de montage à partir des heures de rushes, ses écritures de scénarios, les story boards qu’en plasticien, il dessine. Ce plaisir du travail dans la solitude, puis en équipe. Bref, une matière mayaque à venir !
Hugues Robaye
Le mot français « divaguer » est plus proprement lié à l’écoulement des eaux:
Afin de donner aux eaux un cours régulier au lieu de les laisser divaguer au hasard parmi les champs cultivés…. (H. BLERZY Rev. des Deux-Mondes, 1er juin 1872, p. 558)
(d’après Littré)
Un autre sens de « divaguer » est : « errer à l’abandon, en parlant des animaux ou des fous »