Sylvie Doizelet, Nos amis des confins
15 04 2009
MaYaK a reçu le dernier livre de Sylvie Doizelet : Nos amis des confins (Seuil).
Un roman depuis les berges de la Tamise, à Grays, dans la banlieue de Londres. Le lecteur suit une Américaine, Debbie, qui découvre un nouveau milieu accueillant, mais plutôt déroutant. Des Anglais excentriques qu’elle retrouve dans l’incontournable pub le soir après son travail et tente de suivre dans leurs divagations au sujet d’amis absents. Henrietta, par exemple, qui organise dans la petite ville un Ghost Walk, une promenade des vraiment absents, les fantômes.
Le récit est sobre, avec des ruptures, des passages brusques, des apparitions. Le lecteur se sent dérouté comme Debbie qu’il suit de l’intérieur, entre peurs et hallucinations.
Il y a aussi le monde inquiétant qui contient Grays : Debbie travaille à Londres dans une société qui analyse la pollution de l’eau ; le frère d’un personnage étudie l’érosion progressive des côtes de l’Angleterre ; un réservoir à gaz menace la petite ville… Et puis, en une sorte de dédoublement, Debbie enquête sur un fantôme : l’écrivain Mary Seddon qui occupa jadis son cottage et laissa des notes sur ce séjour.
Ce roman est comme une enquête démultipliée autour d’un quotidien où présence et absence, clarté et obscurité ne permettent jamais de savoir précisément où l’on en est…
Tout cela, rappelons-le, dans les brumes de la Tamise…
Sur le site, nous avions parlé d’un autre fantôme que Sylvie Doizelet faisait revivre très subtilement : le mystique de la Forêt de Soignes : Jan Ruusbroec : http://www.mayak.be/Bibliotheque/PrecieuseDoiselet.html
Hugues Robaye
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