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Tétras Lyre, Marc Imberechts, faire un livre

15062009

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Au Marché de la Poésie, nous retrouvions notre ami Marc Imberechts, le principal animateur des éditions Tétras Lyre, basées à Soumagne, près de Liège.

Imprimeur, éditeur, graveur, poète, joueur de violoncelle, jardinier, voyageur, marcheur impénitent (ne rejoignit-il pas un jour Kenneth White qui vivait encore en Écosse, pérégrinant le plus souvent à pied… ?), Marc Imberechts organise aussi de substantiels ateliers où les participants font un livre collectif. Faire ? Oui : écrire, graver, fabriquer du papier, imprimer, relier… Une aventure qui s’étale sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Nous l’avons interrogé dans la rue Fumal… Trois extraits :

 

 

*

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à droite, un livre collectif réalisé en 1998 




Marcel Thiry : L’herbe est rase au sabot des grands bisons tranquilles

15062009

L’herbe est rase au sabot des grands bisons tranquilles. 

La tondeuse et la bonne arroseuse ont passé 

Par les jardins où sous les arbres espacés 

L’on voit glisser les longues bleues automobiles. 

 

Le pur asphalte est un noir canal sinuant, 

Moiré d’ombre, et fleuri puissamment sur ses rives 

De grands bisons qui s’y promènent, et qui suivent 

L’herbeux soleil autour des platanes géants. 

 

S’enfuir sur cette eau plane et rapide et sans bornes 

Du long pays de la richesse et des bisons, 

Et t’avoir à travers les hautes frondaisons, 

Soleil égal sur les nickels et sur les cornes ! 

 

Le long vent de la course est frais à nos moiteurs ; 

Le bonheur d’Amérique est dans le store orange 

Que fait flotter comme un ardent drapeau des anges 

Une maid apparue au balcon dans les fleurs. 

 

Et les libres bisons poursuivent leur pâture, 

Et ta paresse au creux du car bleu voit fleurir 

Parmi ces fauves lents et cet air sans désir 

Le mol confort et la bienheureuse aventure. 

In L’enfant prodigue, 1927 

Poème reproduit avec la gentille autorisation de Lise Thiry

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Au coeur de la campagne de Russie des auto-canons : « la bienheureuse aventure »

Document AML




Marché de la poésie à Namur. La poésie ?

15062009

Ce week-end, MaYaK allait à Namur, au Marché de la Poésie.

Un chapiteau était tendu dans la cour de la Maison de la Poésie, à deux pas de la Sambre, rue Fumal, l’une de ces ruelles encaissées du vieux Namur où résonnent les cris des hirondelles. La Maison de la Poésie avec son petit foyer intime à gauche quand on entre (et où l’on sert notamment, croyez-nous (que cache ce pluriel pudique ?…), la Gribousine, bière d’abbaye de Malonne), la salle de spectacle à droite et le chapiteau tout droit, sous lequel se réunissent les éditeurs et où se déroulent les rencontres : un espace vraiment très accueillant. Et l’accueil est à la mesure de l’espace ! (Merci à Éric Brogniet et à Mélanie Godin pour leur invitation).

C’est assez étonnant d’assister à une réunion de personnes qui croient en la poésie. Le public ne suit malheureusement pas vraiment ; qui s’en étonnerait ? Cela intrigue les Mayaques. MaYaK, qui a fait de la communication des savoirs un souci majeur, s’interroge comme il se doit sur la communication du savoir poétique.

Savoir poétique ? Eh bien oui, le poème pourrait être considéré comme une mise en forme particulière de l’expérience humaine, soit une forme de savoir. Je repensais au superbe poème de Marcel Thiry sur cette visite d’un parc national en Californie, quand ses camarades et lui s’en revenaient de leur périple en auto-canons (pendant la guerre 14-18). J’ai toujours trouvé fascinant chez ce poète cette capacité à mettre en mots, en formules rythmées, les dispositions affectives (comme la psychiatrie phénoménologique désigne ce rapport premier d’un homme avec son milieu, les atmosphères de celui-ci, changeantes, les influences qu’il fait accueillir à l’homme, agréables, désagréables, l’échange dynamique et mouvant, rythmé qui s’établit entre eux deux) d’un corps animé. Dans ce cas précis, un homme assis dans un car qui roule, qui perçoit un espace où des choses apparaissent de façon particulière, avant que la réflexion ne les remette en ordre, en place, dans les ombres du « pré-réflexif », du sentir, de la présence… Poésie hyper travaillée et si vraie…

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Marcel Thiry (photo Nicole Hellyn ; document AML)  

Avec Jacques Faton et Muriel Logist, derrière notre table d’ « éditeur », nous nous disions que ce poème mériterait bien à lui tout seul une édition avec illustrations en devenir, à l’image de cette promenade mouvante, story board, dessin d’animation… (à suivre et voilà pourquoi, ci-dessus…). Faire goûter un seul poème (particulièrement cinématographique) à la fois… 

Bref, travailler la communication du savoir poétique, énergie de mots, de sons et de sens distillant une vie plus dense…

Hugues Robaye 







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