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19012010

Producteurs associés aux Gasap          

Fin 2006 était lancé, à l’initiative de l’asbl Le début des haricots, le premier Gasap (Groupe d’achats solidaire de l’agriculture paysanne) de Bruxelles. Ce dimanche, c’est quelque 25 Gasap  qui étaient conviés à l’assemblée générale du réseau qui les relie. Public varié, membres de Gasap donc, mais aussi sympathisants et  producteurs.

La table ronde qui réunissait les producteurs partenaires fut sans doute un des grands moments de la journée. On y percevait des différences d’appréciation ( de l’opportunité de labels bio, du rôle de surveillance de l’autorité étatique… versus une relation de proximité et de confiance entre producteurs et consommateurs ), mais tous mettaient en avant la finalité humaine de leur activité et la richesse humaine des rapports avec les membres  des Gasap, comme sens à leur travail.

Il arriva aussi que l’un ou l’autre évoque, à propos de son itinéraire personnel d’agriculteur, l’importance d’un maître ou simplement d’un membre de sa famille, telle cette grand-mère qui connaissait tout de la fabrication du fromage… Ces évocations me paraissaient importantes. Comme le regrette Hervé B.,  jeune participant à des démarches de l’après-croissance*, dans une interview à paraître dans le prochain MaYaK: « la culture des précédents existe très peu dans le monde associatif [ ... pourtant si] je lis Small is beautiful de Schumacher aujourd’hui, même si c’est d’un point de vue différent, ben voilà, tout est écrit là… »  Olivier S, du Début des haricots, lui aussi participant aux démarches, renchérit: « Je dirais que c’est là que le bât blesse. On ne se raccroche pas assez à ce qui existe déjà ou a pu exister, on aurait besoin d’une mise à jour historique. Il y a un gros travail à faire au niveau de l’histoire… »

Il y a une parenté évidente entre le mouvement des Gasap et celui des partisans de  la décroissance, dont les analyses autant que la sensibilité  conduisent à un retour à une agriculture paysanne de proximité. Dans le prochain numéro de MaYaK, une enquête sur la décroissance avec des éléments d’analyse, mais aussi des réflexions de participants aux démarches estivales, la construction d’un Gasap de quartier vue de l’intérieur…

Xavier Vanandruel.

*depuis 2007 en Belgique, des marches estivales à étapes, appelées démarches de l’après-croissance, se veulent une manifestation de  vies qui, tenant compte de l’épuisement de la terre, cherchent à retourner  à des valeurs essentielles 

 




Élisa Brune

9012010

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Du Phare enneigé 

MaYaK en hibernation 

Vous lance 

Bonne année ! (vers libres)

J’aime bien prendre un peu de recul pour envisager les choses, leur donner un visage, avec tous leurs traits mouvants. Et avec des choses aussi complexes que les œuvres des écrivains, qui se configurent en une œuvre avec sa logique et son développement propres, on est comme devant ou dans un paysage… J’aime bien sentir, comprendre derrière des écrits, une démarche de vie. Une pratique de l’écriture modelée sur une existence.   

Alors j’étais content d’écouter Élisa Brune parler de ses livres (www.elisabrune.com). Le 15 octobre dernier, un jeudi matin à la lumière généreuse, nous traversions l’Escaut (sur un pont mobile), pour nous rendre, Élisa Brune et moi à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai. Plusieurs classes de Thierry Umbreit (qui enseigne le texte-image dans cette école supérieure) faisaient un travail d’illustration autour du premier recueil de l’écrivain : Fissures Cela fait quelques années que je m’intéresse au travail d’Élisa Brune. J’en avais une certaine compréhension; je la savais entre littérature et science ; parfois associant les deux dans des romans. J’avais été impressionné d’emblée par son premier livre Fissures justement (1996), ce recueil de petits textes, mises en forme d’expériences quotidiennes qui m’était directement apparu comme, j’allais écrire salutaire (c’est fait). Oui, salutaire pour chacun de se pencher sur son expérience de vie heure après heure, rencontre après rencontre (autant du vent que du voisin), du lever au coucher (et la nuit aussi). 

J’avais donc une idée sensible mouvante de ce travail mais par la conversation assez longue que nous avons eue, Élisa, Thierry, ses étudiants et moi, j’ai pu mieux percevoir la logique vitale du déploiement et des formes de cette œuvre. Œuvre-vie… Ce qui m’a frappé, c’était que j’avais devant moi la preuve que l’humain pouvait donner des directions, des formes nouvelles à son existence. Passer de l’ingéniorat commercial, de la pub (et des salaires assurés), à un doctorat en gestion de l’environnement, avec recherches au Burkina. Environnement certes mais encore gestion… D’où une réorientation vers les sciences plus pures et un travail de journalisme scientifique (voir notamment l’entretien dans le MaYaK3, d’Élisa Brune avec Luciano Boi). Un glissement des sciences dures aux molles (De la transe à l’hypnose, 2006)… Puis, aussi, en même temps, l’exploration de la peinture et des planches (de la scène… pour dépasser des inhibitions). Ouvrir constamment des possibles en soi ; c’est ce que j’entendais dans cette conversation pleine de « leitbild », d’images directrices, comme disait E. F. Schumacher… 

De même, je comprenais, au fil des paroles senties, que cet écrivain usait de formes variées de langue et bien consciemment. Recueillait des témoignages d’amies sur leur vie sexuelle et en faisait un recueil presque brut (Alors heureuse… Croient-ils !, 2008), qui attend un versant scientifique (à paraître). Un père lui confiait  son désarroi, confronté aux viols collectifs de sa fille et elle en faisait un texte étonnant, entre témoignage et fiction, sorte de kaléidoscope de points de vue sur ce « phénomène de société » (La tournante, 2001). Il y avait les romans, encore une autre forme (Petite révision du ciel, par ex. en 1999). L’histoire romancée d’un grand scientifique, ou recherche finissait par se mélanger avec vie (La tentation d’Edouard, 2003)… Des essais-récits (L’unité de la connaissance, 2002). Fissures partait en fait d’un carnet de croquis qui s’était mué en un carnet de notes… Et du dessin, on passait à l’écriture, le chemin inverse des étudiants qui étaient là.  Dans le travail créatif, j’entendais une grande plasticité… 

Bref ce fut une rencontre très riche que nous entendrons un jour en entier sur le site mayaque en pleine reconstruction : patience. Mais, ci-dessous, un extrait et d’autres suivront… 

Hugues Robaye

Voici en tout cas un extrait centré sur La tournante et la question des points de vue adoptés par l’écrivain: 

 







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