Au Burkina
15012012Hugues Robaye nous envoie des nouvelles de son voyage-enquête, reçues ce 14 janvier :
Pas très facile de se connecter ici…
Sinon, tout va bien. Je suis très bien logé, il ne fait pas très chaud et j’ai déjà pris de nombreux contacts très intéressants. Mon logeur m’a montré son village dont l’équipement est très complet et ne demande qu’à être utilisé: une salle des jeunes avec de nombreuses pièces vides, un petit bar, groupe électrogène, potagers collectifs, association de femmes qui l’anime, barrage à proximité. J’ai déjà fait pas mal de rencontres à Ouaga, pour l’écriture de ce livre enquête. Je me déplace en scooter derrière Nafi ou Baganè et je vis ainsi la vraie vie de Ouaga : poussière de latérite, gaz d’échappement, circulation intense dans tous les sens. Multitudes d’échoppes qui débordent sur le goudron. Attention : « gendarme couché », on ralentit (un casse-vitesse). Au retour, le soir, « amour de Taiwan » veille sur la circulation: c’est le nom des lampadaires à énergie solaire qui ponctuent le goudron élimé de ce boulevard qui mène à mon quartier. On quitte le « goudron » pour zigzaguer sur la piste de terre défoncée. Habitations très pauvres de banco, petites échoppes encore plus pauvres. Puis la zone inhabitée où passent les pylônes de haute tension: comme un petit Sahel, avec peu de végétation: petits arbustes où sont accrochés tous les sacs plastique du monde, on le croirait. Dans cet espace désertique, les chèvres vaguent et trouvent leur bonheur. « Nassara » me crient les enfants souriants quand nous passons en motocyclette. A l’arrêt le plus audacieux d’entre eux vient me tendre timidement la main… Une fois passée la zone des pylônes, nous continuons jusqu’au rond-point de pneus empilés; là commence « ma » rue: quelques maisons carrées en banco, puis des demeures de plus en plus grandes, avec murs et portails. je loge dans la dernière, hum, la plus grosse, au nombre incroyable de pièces: un beau château fort paisible. Plus loin le quartier se développe différemment, plus diversifié…
Donc, déjà pas mal de rencontre: Ivo le peintre des villages, l’asbl Yiriwa écotourisme, le coach Pognon et tous ses « ambassadeurs du développement », le musicien Thomas, la fille de Ki-Zerbo, mon logeur et les gens de son village, etc. Beaucoup de notes manuscrites, des comptes-rendus quotidiens à l’ordi, des photos.
Mardi, nous partons vers l’ouest, Boromo, Bobo, Banfora…
Surtout cette circulation dans les rues bariolées, aux populations diverses. Les petits maquis du bord de la route, les grillades, la rafraîchissante Brakina, les jus d’oseille ou de gingembre…
Catégories : Non classé