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Au Sénégal, Élodie Mopty

20092012

Au Sénégal, Élodie Mopty dans éditions Jacques Flament CIMG2224-blog-150x112 Photo : Élodie Mopty

Le 15 octobre aux éditions Jacques Flament (www.jacquesflament-editions.com), le livre (illustré) de notre amie et collaboratrice mayaque (voir M5), Élodie Mopty, sur son année au Sénégal… Élodie m’a proposé d’écrire comme un avant-propos. Le voici en primeur!

Je ne sais plus très bien quand j’ai rencontré Élodie Mopty. Un peu avant son séjour au Sénégal, je pense. Je pourrais lui demander. Mais je préfère rester dans cette juste indétermination. D’ailleurs j’ai aussi oublié les dates de ce séjour qu’elle décrit dans les pages qui suivent. Ce n’est pas grave. Il me semble simplement que ce voyage est très loin dans le passé. Mais pas dépassé, très actuel voire même intempestif comme écrivait Nietzsche, tant il remet en question celui qui le lit.

Je me souviens des mails d’Élodie. Elle envoyait ses impressions de séjour à ses amis. C’était long, interrogateur, intime et universel. Moi qui anime une revue-livre, MaYaK, célébrant la recherche action, j’étais admiratif… Je me disais : de ces messages amicaux, j’aimerais que la « littérature » fût constituée plus souvent… Des textes qui s’adresseraient aux amis lecteurs. À son retour, Élodie en a fait un recueil qu’elle m’a confié. Je lui ai proposé d’en publier un extrait dans le MaYaK5 (ce qui fut fait). Plus tard, elle a étudié un logiciel de mise en page, le gratuit Linux. Et elle a fait son livre dans un format carré, accompagné des photos qu’elle avait prises là-bas. Cet ouvrage est historique ; il n’en existe qu’un exemplaire au monde. Une amie graphiste pro était soufflée par la qualité de la mise en page… C’est Élodie Mopty.

Au fond, je commence  à comprendre : si la notion du temps s’évanouit quand je pense à l’écriture-vie d’Élodie, c’est parce qu’à nos rencontres périodiques, elle me parle de ses voyages et de ses expériences avec une telle densité que le présent se creuse très fort ou s’étire. Élodie est une jeune matriarche. Qui aurait 31 ans ? Mais elle doit bien tirer sur ses 567 ans, à l’heure actuelle ! Dans mon entourage, je ne connais personne qui donne à sa vie de nouvelles directions, aussi librement… Qui choisit de disposer de son temps, sans filet, sans nos assurances de toutes sortes. Personnellement, je ne lui reprocherai pas de ne pas cotiser pour sa pension !

Dès lors, avoir accès par des écrits à une telle vie qui s’autodétermine dans le moment avec autant de sagacité est très précieux pour chacun.

Au Sénégal, Élodie enseignait le français et l’espagnol dans une école pour footballeurs de haut niveau (qui deviennent dans leur carrière, souvent internationale, des ambassadeurs culturels). Elle vivait dans une famille, partageait son quotidien, communiquait en wolof et à ses heures de loisir, parcourait le pays en tous sens. Elle li(sai)t beaucoup, aussi. Et le récit est parcouru de citations de grands écrivains penseurs africains qui dialoguent avec ses interrogations à elle. Il faut peut-être préciser qu’Élodie a étudié entre autre la médiation culturelle et que le texte qui suit reflète une recherche de ce genre.

Depuis 2009 (j’ai vérifié : ce voyage au Sénégal, en fait, c’était hier…), Élodie est repartie plusieurs fois ménageant des pauses dans son activité d’hypnothérapeute. Je crois que ses amis lecteurs de mails ont été touchés surtout par son expérience de la Thaïlande et de la méditation bouddhiste… Un livre à venir…

HR

CIMG0732-blog-150x112 dans Élodie Mopty PICT6536fb-150x112 Photos : Élodie Mopty




Temps et danse

4092012

Temps et danse dans Anne Teresa De Keersmaeker bassedanse_167x137-150x123

Après En atendant (sic), dansé au crépuscule, et Cesena, dansé au lever du soleil par la compagnie d’Anne Teresa De Keersmaeker à l’abbaye de Villers-la-Ville, après la semaine de performances scéniques, intitulée Hypothèses sur la disparition du temps,  aux Brigittines à Bruxelles,  je reste sous le charme et vois la danse actuelle comme le premier  refuge contemporain de la créativité et de l’ouverture vers ce qui nous dépasse.

Peut-être,  justement, parce que cet art du mouvement est éminemment un art du temps (Aristote ne définissait-il pas le temps comme le nombre du mouvement?), tandis que le temps de la société moderne, ce présent affairé, veut, plus que jamais dans l’histoire, tisser la trame de nos actes*. Avec la création dansée, nous pouvons échapper, pour reprendre des mots de Patrick Bonté, à la fibrillation de notre vie aujourd’hui, par elle nous « entrons dans une concentration où l’attention et la pensée se condensent. Tout devient vertical, nous touchons au ciel ou aux antipodes, dans une contrée de notre sensibilité dont nous n’aurions jamais cru qu’elle fît partie de façon si intime de notre imagination »

Après sa représentation sur scène, une danseuse chorégraphe expliquait -et c’était  plaisir de voir avec quelle pertinence et quelle profondeur tous ces chorégraphes usaient du langage- qu’il s’agissait pour elle de repartir, en complicité avec un musicien et un artiste plasticien, d’une impulsion primitive.

Il me semble que pour qui cherche aussi à retrouver cette impulsion, la danse contemporaine peut être une aide, et un émerveillement.

Xavier Vanandruel

* voir un précédent billet sur L’accélération Une critique sociale du temps d’Hartmut Rosa

www.brigittines.be




Le chant des cailles

1092012

Le chant des cailles dans agro-écologie le-champ-des-Cailles-150x112

Non loin de chez moi, à Boitsfort, à dix minutes du métro, au milieu des maisons urbaines et de la cité-jardin du Logis, subsiste un champ de quelque 3ha, qui jusqu’à tout récemment était cultivé par un agriculteur suivant le mode classique aujourd’hui, c’est-à-dire avec force engrais et pesticides. Il est arrivé que les potagers voisins soient ravagés suite à une pulvérisation de Roundup et à un « vent défavorable ». Quant à la terre, me dit Maarten, après des années d’une telle culture, elle est morte: pas un ver, pas un organisme vivant détectable en creusant le sol compact. La revivifier demandera du temps, et l’on espère que les cinq ans de concession  accordés par la Société du Logis ne soient qu’un début.

Je connaissais déjà Maarten qui est le fondateur du Gasap à côté du nôtre et qui maintenant se passionne avec d’autres volontaires pour la réhabilitation de ce champ appelé le champ des Cailles.

Cela a commencé par le fauchage manuel et l’édification de meules et va se poursuivre par le travail du sol, le semis d’engrais vert et l’amenée de moutons sur une partie du terrain. Maarten me confie aussi son intention d’associer au travail sur le champ, une récolte de la mémoire collective de ses voisins, pour ce qui est de leur rapport à la terre. Le projet s’appelle « le chant des cailles ». Il s’agit de réenchanter la terre, mais aussi le vivre ensemble dans ce quartier de Bruxelles.

Maarten joue également un rôle très actif dans une association appelée Terre-en-vue, dont le but est de soustraire des terres à la spéculation marchande pour les confier à ceux qui pratiquent ou se lancent dans l’agriculture paysanne.

Croiser des personnalités comme lui est revigorant : une impulsion solitaire mais une démarche avec d’autres, une volonté permanente d’échange.

On peut suivre le projet du « chant des cailles » sur http://www.chantdescailles.be/ ou bien sûr en se rendant sur place, à l’angle de l’avenue des Cailles et de la rue de l’Autruche.

Pour faire connaissance avec Terre-en-vue : http://www.terre-en-vue.be/

Xavier Vanandruel







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