Solitude en société: Michael Haneke, Tchinguiz Aïtmatov. La mort aujourd’hui

21 11 2012

 

Solitude en société: Michael Haneke, Tchinguiz Aïtmatov. La mort aujourd'hui  dans Ludmila Krasnova amour-lui-copie-1-111x150 Amour de Michael  Haneke
images-150x130 dans Michael Haneke Tchinguiz Aïtmatov

Rarement un film me bouleverse. Ça m’est arrivé avec Amour de Michael Haneke. Par l’extrême solitude du couple dans le film, l’exténuation des rapports avec leur entourage, dont leur fille, au moment de la mort.

Je lisais justement ce jour-là le roman Une journée plus longue qu’un siècle de Tchinguiz Aïtmatov (voir l’évocation de  ce très grand écrivain par Ludmila Krasnova dans le MaYaK 4). Le fil conducteur du récit est la volonté d’un homme, habitant un village au bord du désert, d’enterrer selon les règles et l’honneur un de ses amis défunt. Certes il y a toujours chez Aïtmatov une tension  entre des destins individuels et un environnement social, qui peut être rigide ou oppressant. Mais de celui-ci, même s’il doit être corrigé, il n’imagine pas l’absence, tandis que la société que peint Haneke est en complet délitement. A cet égard, la place de cet événement fondamental qu’est la mort* est centrale. Je me souviens toujours de cette inscription peinte il y a quarante ans déjà sur une palissade de Louvain-la-Neuve, alors fraîchement bâtie: « Louvain-la-Neuve, ville sans cimetière, que fais-tu de tes morts? »

Dans le prochain MaYaK, un reportage sur un endroit d’art et de mémoire, près de Tournai, qui offre un lieu de dispersion des cendres (voir déjà le lien http://www.promethea-news.be/datas/Fours.pdf )

Et Hugues, à ton prochain retour au Burkina, peut-être pourrais-tu prêter attention aussi à la manière dont, là-bas, ils vivent encore la mort?  Peut-être en ce domaine également avons-nous aujourd’hui à apprendre d’eux.

Xavier Vanandruel

* pour Martin Heidegger, l’homme n’est-il pas l’«être-pour-la-mort» ?


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2 réponses à “Solitude en société: Michael Haneke, Tchinguiz Aïtmatov. La mort aujourd’hui”

  1. 21 11 2012
    sankarahugues (20:58:37) :

    Oui, ce passage… Dans le film de Haneke, j’ai aimé que ce couple se donne le temps et la liberté de mourir. « Il y a des choses qui ne se montrent pas. » dit le père à la fille qui veut voir la mère en déclin. Et le fait de choisir de vivre cette mort, sans l’aide des maisons de repos… Tout cela fait réfléchir. Cet homme qui assume presque seul le départ de sa femme et met à distance l’entourage qui voudrait dire son mot…
    Oui, je vais m’enquérir de cela au Burkina, Xavier. Surtout pour toi qui es si sensible aux personnes âgées, qui recueilles leur récit de vie, celui qu’elles n’ont pas eu l’occasion de faire de leur vivant…

  2. 21 11 2012
    Ivette Bauthière (21:59:16) :

    Pas encore vu le film.Merci pour l’approche à travers un écrivain que je ne connais pas.Mais si bien évoqué que l’envie de le découvrir est là.

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