Дети Кыргызстана
27 09 2013Une des plus fortes impressions de ce premier contact avec le Kirghizstan, m’est venue des enfants: enfants des jailoo (alpages), écoliers des plaines. S’agissant des premiers, ce fut d’abord l’intensité de leur présence, l’aisance de leurs corps et de leurs gestes; pour les seconds, leur élégance fière: costume noir et blanc pour les garçons, souliers vernis, et pour les petites filles, coiffe blanche dans les cheveux. J’ai vu aussi une petite fille apprendre patiemment de sa grand-mère le travail de la laine; dans une yourte, un jeune garçon jouer de l’instrument traditionnel appelé komuz, et c’était comme si déjà la musique l’habitait.
L‘enfance a une place importante dans l’oeuvre de l’écrivain kirghize Tchinguiz Aïtmatov. Ainsi, le personnage principal de son roman Il fut un blanc navire, qui se passe près du lac Issy Koul est un enfant, un enfant aux rêves blessés. Il y a aussi une petite fille dans sa nouvelle, que j’aime beaucoup, intitulée La pomme rouge. Son père l’amène en excursion à la campagne, tandis que sa mère est partie vivre ailleurs. C’est l’automne, la végétation décline, il y a cependant encore quelques belles pommes rouges oubliées dans des vergers- tout cela est bien sûr métaphorique…Pendant l’excursion, l’enfant parvient à dessiner une lueur dans la relation assombrie de ses parents. Déjà au départ, en voiture avec son père, elle lui demande: Papa, tu peux aller moins vite? Pas pour des raisons de sécurité routière, non, mais plutôt pour l’inciter à disons une reprise existentielle, un retour sur soi, qu’avec la découverte d’une belle pomme rouge elle parvient à lui faire opérer.
Si vous allez au Kirghizstan, donnez votre attention aux enfants!
Xavier Vanandruel
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