SWINGBOERDERIE
11062017mardi 30 mai 2017, Zarlardinge, Swingboerderie
« Swingboerderie ». Boerderij : ferme. Qui swingue ?
Nous l’avons visité un soir, cette ferme à Zarlarswing/dinge, en bordure de Geraardsbergen. Un soir de soleil et de grand vent. Koen, Christof, Abdoulaye, Jean-Marie, Olivier, Orlando et moi.
Une grande ferme en carré avec cour en pavés, des guirlandes de papier, des chiens assis en bois. Un établissement humain (et animal) remontant au Moyen Âge, des bâtiments conservés intacts, datant sans doute du 19e… Grands potagers en permaculture, champs de chanvre, de blé indigène d’une variété ancienne, service traiteur, cuisines professionnelles, cours de yoga, maison des hôtes… L’esprit et l’âme de Pierre Gevaert accompagne les visiteurs.
Koen, compositeur & Christof, cinéaste, travaillent à la ferme et assistent Sarah, la cadette de PG, grand agronome, pionnier de l’agroécologie, disciple de Georges Ohsawa, fondateur de la marque « Lima » ; Koen et Christof nous guident à travers l’exploitation : les potagers, les champs, les bocages, pacages, le bois, l’étang ; un troupeau de 90 daims traverse le paysage vallonné ; je me retourne : au loin, le clocher de la ferme dépasse des arbres vénérables qui la protègent des tempêtes.
Swing ? Ou plutôt dans les tonalités des compositions méditatives de Koen ? Abdoulaye est coordinateur d’ONG au Burkina Faso, renforce les microéconomies de 120 villages : agriculture, maraîchage, élevage, arboriculture, apiculture, culture et traditions… Jean-Marie cultive un « mécontentement dans la joie » à la Krishnamurti, impliqué dans les « Amis de la Terre », « Nature et Progrès », « Saint-Vincent de Paul », secouriste de longue date, dans les faits et dans l’âme, animateur de potagers collectifs en lien avec les échoués de notre « progrès » productiviste et consumériste ; Olivier, menuisier, ébéniste, tailleur de pierre, luthier sauvage, musicien, animateur d’un repair café. Orlando, chimiste, économiste, coach pour des projets entrepreneuriaux qui respectent la nature, le travail humain, privilégient les circuits courts, locaux et circulaires (« Groupeone » : dont les animateurs pensent que le travail qu’ils effectuaient dans la coopération et dans les pays du sud, il faudrait bien l’accomplir, chez nous, dans les campagnes industrialisées ; une pensée à la Thomas Sankara)…
Ainsi, nous nous sommes retrouvés là, chacun avec nos visions du monde complémentaires, nos activités diverses, nous avons échangé : dans la salle de la maison des hôtes autour du bar et d’une bière, près de la grande table de ferme, sous les voussettes et les poutres taillées : réseautage…
« Si nous voulons survivre, il convient de nous séparer du système actuel en nous inspirant à plusieurs niveaux des sociétés du passé et aussi en étudiant les différentes tentatives de sociétés alternatives. Cela ne veut pas dire, par exemple, que la ville n’aurait plus sa raison d’être, mais alors sans la démesure actuelle ! En adoptant le nouveau système (à prédominance agraire) aux nécessités sociales et écologiques devenues primordiales, on peut imaginer une société plus juste et renouer avec la durée. Honnêtement, il est difficile encore de douter que la société moderne d’inspiration occidentale, se soit trompée de route en créant le système industriel urbain. »
Alerte aux vivants et à ceux qui veulent le rester, Pierre Gevaert : « Mon ami Pierre Gevaert fait partie de ces personnalités trop rares auxquelles le qualificatif d’homme d’expérience s’applique parfaitement. » (Pierre Rabhi).
www.swingboerderie.com
Hugues Robaye
Catégories : Groupe One, Pierre Gevaert, Pierre Rabhi, Swingboerderie