Les « Rencontres à Touvent » (Sivry), 28 avril 2019. Avec MaYaK !

23042019

Touvent2 Touvent3 touvent 7 Touvent, photos : Frédérique van Leuven

À Tournai, il y a ce lieu fourmillant : « La pépinière », où pratique du potager et de la pensée se fertilisent (avec en vue, souveraineté et ceinture alimentaires) ; les idées semblent germer mieux quand l’homme est en contact étroit avec la nature, et ventilé par elle : des idées sensibles, transformatrices, des visions du monde, visions complexes comme les appelait John Cowper Powys.

Je songe aussi à l’éco-centre « Oasis » de Ghlin, centre d’écologie appliquée où Rino Noviello et ses associés réalisent un(e) « oasis » au sens de Pierre Rabhi : un lieu qui pourrait être déshérité mais est réenchanté par des volontés humaines allant dans le sens du Tout, du Beau et du Bien (comme dirait Goethe en l’occurrence…).

À Touvent, hameau de Sivry (Hainaut belge), se sont installés Frédérique van Leuven et Thierry Génicot. Ils y ont aussi aménagé leur « oasis » ; où ils se ressourcent, y pratiquent la permaculture et commencent à y organiser des rencontres :

« Soigner les lieux pour soigner le monde ». C’est la question que nous proposons de partager à Touvent, un hameau anciennement densément peuplé, aujourd’hui réinvesti par quelques rares habitants, amoureux d’une nature encore un peu protégée.

Il y a mille et une façons d’aimer un lieu. On peut choisir de s’y retrouver seul, ou en famille, avec des amis, de participer à une coopérative… D’y cultiver des fleurs, des légumes, ou des plantes médicinales. Y trouver refuge, faire le vide, écrire de la poésie, courir dans les bois, sentir tous les vents contraires qui tournent autant que les milliers de questions du monde.

Nous vous y invitons à y rencontrer, une fois par mois, des femmes et des hommes, artistes, poètes, soignants, philosophes, cultivateurs venus de tous les horizons, qui nous raconteront comment chacun.e a inventé une façon d’habiter un petit bout de terre et d’y « tenir debout ».

À Tous Vents, ce 28 avril 2019, notre premier invité nous amènera un souffle chaud venu d’Afrique. Hugues Robaye habite une petite ferme à Flobecq. Il y a fondé la belle revue-livre MaYaK. Son action locale, qu’il définit comme l’ « écophilie », « recherches aimantes sur les lieux habités », l’a mené du fond du Hainaut jusqu’à un autre continent, dans un village un peu perdu du Burkina Faso, en voie de jumelage avec Flobecq.

« Je travaille actuellement cette question : Mort, résurrection & insurrection des villages. Une solution au consumérisme productiviste, grand ravageur de psychologies humaines et de milieux naturels, nous viendrait-elle des villages ? Comment les villages burkinabè, fermes familiales & pauvreté, richesse des peuples, sobriété heureuse ou simplicité volontaire, nous fourniraient-ils une sorte de « modèle » nous invitant à repenser comment nous habitons nos lieux ? »

Le dimanche 28 avril :

Visite du potager en permaculture à 16H30

Rencontre avec Thierry Génicot & Hugues Robaye, à 17H30

Entrée libre et sans réservation

Touvent7 Touvent6 Touvent5  HR et Blanche, photo : Ladida Brecht. Touvent photo : FvL




Merci POINT CULTURE !

11042019

cantersteen Le Cantersteen où je m’assieds pour examiner les trésors que je rapporte de Point Culture…

Cela fait maintenant, oui, 37 ans que je vais à la médiathèque (Point Culture).

Ma carte porte le numéro 31 !

J’habite à la campagne mais me rends régulièrement à Bruxelles et je dois dire que le plaisir que j’éprouve à retrouver ma ville natale est toujours associé à mes visites au Point Culture de 1000 Bruxelles ! C’est un « oasis », pour moi, au sens que donne à ce mot Pierre Rabhi : un lieu rendu merveilleux par la présence de gens rayonnants (c’est plus ou moins ce qu’il dit).

En tout cas, je vais là assuré d’en ressortir euphorique, du fait des 10 précieux médias que je rapporterai chez moi et qui, je le sais, m’ouvriront des mondes.

En particulier les dvd (je m’intéresse beaucoup au cinéma d’auteur, en particulier quand il me fait découvrir les (dés)équilibres sociaux d’autres pays). Dans ce Point Culture, le classement des médias est subtil pays/réalisateurs/genres, etc.

J’emprunte le plus souvent les dvd (ou les CD ; notamment les « chouchous de Brigitte ») que les médiathécaires – bonjour Brigitte ! – ont commentés. À mon sens, les médiathécaires jouent un rôle essentiel dans notre société saturée d’informations de valeurs extrêmement variables. Ils ménagent un accès intelligent et sensible aux formes de cultures .

Et la collection choisie que rassemble avec conscience l’équipe des médiathécaires est, selon moi, une sorte de trésor !

Je m’amuse souvent à comparer les avis insérés par les médiathécaires dans les pochettes des dvd avec les formules slogans qui tartinent les pochettes et qui la plupart du temps occultent la valeur de l’œuvre bêtement encensée :-)

Bravo les médiathécaires ! Continuez, s’il vous plaît !

Il faut dire aussi que Point Culture joue un rôle important dans la cohésion sociale des villes. C’est aussi un lieu où l’on se rencontre avec une évidente complicité joyeuse…

Point Culture : un oasis au cœur des « horreurs économiques » de la ville et du monde, à conserver précieusement !

Et je ne parle même pas de toute cette programmation culturelle qui découle de ces magnifiques collections proposées en prêt et que les brochures de Point Culture détaillent de façon si sensées et dans une mise en page impressionnante…

Quel boulot ! Encore une fois, bravo !

HR




Les Rencontres à Touvent (Sivry) : Frédérique van Leuven, Thierry Génicot : « soigner les lieux pour soigner le monde » : avec MaYaK, 28 avril !

9042019

6 avril 2016 - Copie 16 juillet 2016 portrose des émissions avec Thierry : Jacques Faton, les Cardon et Olivier Ducène…

Dimanche, Thierry Génicot me rendait visite à la Potterée (Flobecq, Hainaut belge), après sa séance mensuelle aux « Fraternités Ouvrières » de Mouscron, haut-lieu informel de permaculture.

Il faisait splendide et nous nous sommes installés devant le paysage, sur la petite butte qui domine la pâture de mes amis fermiers – Michel et son fils Lionel, – et qui nous a permis de nous glisser dans la pénéplaine qui va vers Ath et dans les réseaux de chants d’oiseaux (je n’ai pas gardé de photo de cette rencontre mais un enregistrement dans lequel les oiseaux occupent l’avant-plan du son alors qu’ils nous étaient restés cachés, la plupart du temps).

Thierry Génicot est dit un « homme de radio ».

Un créateur des ondes, qui vit de créations radiophoniques et travaille, notamment, pour et avec la Une, dans « Par ouï dire », la précieuse émission quotidienne de Pascale Tison. Thierry Génicot nous y chuchote ses « mondes invisibles ».

Je crois que nous nous connaissons depuis bien 15 ans. Ce qui m’a toujours frappé chez lui et dans son travail, c’est : l’intense curiosité, le désir de comprendre et l’art d’associer. D’associer le sens et les sons, de monter le sens et des sons… De rendre sensible le « mystère » de la vie (je me souviens dans mes études de philo, de Gabriel Marcel opposant problème à mystère), de faire cheminer l’auditeur dans l’inconnu par l’inattendu de la radio, de la parole qui va venir et qui nous surprend.  Il m’a invité dans quelques émissions : sur Annie Van de Wiele (la première femme à avoir fait le tour du monde en voilier), sur Paul André (le poète penseur du Tournaisis et du rural rayonnant), sur les Fraternités Ouvrières (voir ci-dessus), sur MaYaK, sur les recherches écophiles, etc. Et ce qu’il en a résulté est toujours apparu à mes yeux, non à mes oreilles, comme des synthèses sonores, témoignages presque éternels d’un travail qui prenait d’autres formes… Et puis : le mystère des voix (bulgares et universelles).

Je suis très reconnaissant à Thierry de ce don ; de la façon dont il a su donner sens, avec une perspicacité foudroyante, à ces différents travaux, lui qui n’arrête pas (sauf quand il est avec son potager, me disait-il) de rencontrer des « habitants chercheurs » de tous horizons de la recherche…

Voilà qu’avec sa compagne, la psychiatre Frédérique van Leuven, ils ouvrent leur lieu, à Sivry où ils pratiquent la permaculture à des rencontres périodiques autour de  : « Soigner les lieux pour soigner le monde ».

Et ne voilà-t-il pas, à mon grand honneur, qu’ils me proposent d’ouvrir le bal !

La « thématique » me parle bien sûr beaucoup : en mémoire directement ce que me disait Rino Noviello de son écocentre Oasis, à Ghlin appelé ainsi en référence à Pierre Rabhi : tout lieu, si déshérité fût-il, peut devenir un oasis quand des volontés humaines bienveillantes l’habitent.

L’invitation de Frédérique et de Thierry me permet en tout cas de reprendre tous ces « chemins de traverse » (une expression que Thierry a employée dimanche) que MaYaK a empruntés depuis le début de son histoire (cela fait 14 ans) pour faire apparaître un réseau de personnes qui pensent leur présence au monde depuis un respect et un amour inconditionnel pour la Nature et la libre expansion utile des nécessités intérieures des humains…

Le 28 avril, 17h30, dans notre échange, nous partirons des recherches « écophiles » (recherches aimantes sur les lieux habités) actuelles : le village au Sud, le village au Nord. Burkina Faso/Belgique. Ziniaré/Bissiga/Flobecq…

Le mode de peuplement du village où les hommes s’intègrent plus à la Nature où, au moins, il sont plus en contact avec elle, peut-il être une réponse à l’effondrement qu’annoncent les « collapsologues » étudiant les ravages du consumérisme productiviste et prédisant que nos sociétés du nord vont s’effondrer.

Mais nos villages du nord ne sont-ils pas déjà morts ? Mort ou en voie de résurrection ? Ces nouveaux habitants chercheurs qui s’y installent en des formes d’insurrection face au modèle de développement dominant ne consolident-ils pas une « alternative », ne tracent-ils pas une nouvelle voie ?

Les masses du sud et les masses du nord sont opprimées par les mêmes, disait Thomas Sankara, l’éminent président du Burkina… Un pays africain comme le Burkina Faso (l’un des plus « pauvres » de la planète) où fermes familiales, nature nourricière, économie informelle avec des syndicats, entraide, production (semi-)artisanale, « pauvreté, richesse des peuples », « l’Afrique au secours de l’Occident », restent une base reconnue et renforcée par des réseaux d’associations, d’ONG locales (comme APIL, l’ONG de mon ami Abdoulaye Ouédraogo), par de grandes personnalités qui ont une vision pour leur pays et leurs habitants ; un Burkina endogène et agroécologique ne serait-il pas un « modèle » très suggestif à explorer, à essayer de connaître ? Ne serait-il pas temps de réellement dialoguer, allez, sur l’avenir du monde ? Je trouve que oui…

Mes 6 voyages au Burkina – avec pour objectifs, information et communication – n’ont à mes yeux de sens que par cet échange entre des modèles de vie que des habitants-chercheurs, qui ont une vison globale critique et comparative, pensent et tentent de réaliser…

Et c’est tout le travail mayaque qui se reflète dans ces dernières recherches sur le village (et les vivifient). Recherches qui reçoivent, en plus, comme un cadre institutionnel : l’accord de partenariat entre Ziniaré et Flobecq, signé en janvier 2019.

Merci donc à Frédérique et Thierry de me donner cette possibilité de remodeler cette pâte !

Les rencontre à Touvent (voir page facebook…) seront enregistrées.

« Touvent » : le nom du hameau de Sivry qui vous accueillera. Et le nom de la sprl de Thierry Génicot ? « Silence »…

(Il y aura aussi une table avec les publications mayaques…)

 Au plaisir d’échanger avec vous ce soir-là !

Dimanche 28 avril 2019, 17h30, rue Touvent 5, 6470 Sivry (Hainaut) 







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