Du djembé avec Ousmane Dembele

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Heureux les puissants. 

C’est le titre d’un essai de DH Lawrence. Pour lui, les « puissants » sont des hommes qui ont trouvé leur force intérieure et la font rayonner. Puissants, certes ; mais la plupart du temps, pauvres et généreux ! Car ce qui leur importe, à ces hommes puissants, c’est de transmettre un rayonnement, qui vient de cette force que les voies inconnues de la génétique ont mise en eux. 

On trouve des puissants partout. Chez les plafonneurs à l’argile, chez les élagueurs en taille douce, chez les céramistes…  Chez les musiciens aussi, bien évidemment… 

Et hier, à la fête mayaque, Ousmane Dembele le puissant, avait sorti sa kora de la camionnette Ford et jouait et chantait dans le « jardin » de la potterée (siège mayaque à Flobecq). Hugues Adam l’accompagnait à la rythmique (à sa droite sur la photo) et Alexandre Wajnberg (au premier plan) s’y mit aussi, d’un couteau et d’une bouteille d’eau (voir photo), tandis que Joannah Pinxteren, l’anthropologue de la danse, dansait sous le charme (face à lui)… 

Ousmane jouait et chantait un hymne à la femme d’où toute vie sort. Il sortait de son instrument des motifs musicaux repris, creusés, avec de légères variations discrètement introduites peu à peu, malicieuses et inspirées, improvisées et qui orientait ailleurs la pièce musicale ;  puis un chant naissait quand on ne s’y attendait pas ou plus. 

Il y avait là toute la générosité du puissant… Dans l’air du soir de la potterée. Ousmane « dans son élément » et ces ondes nourricières, car l’onde sonore, ici la musique, est un aliment pour le corps… et je me sentais nourri à écouter et à regarder Ousmane « jouer ». Jouer généreusement avec nous qui l’écoutions ravis. Qui l’écoutions sourire à son instrument. Lui le « puissant ». Oui, transportés (en ce qui me concerne) et reconfigurant ma vie présente et à venir, avec cet aliment nouveau, cette musique et ce chant qui vibraient mon tympan. 

Vous vous dites : il exagère le mec… Je ne crois pas … Mais si vous doutez, n’allez pas au « stage » de djembé d’Ousmane Dembele (qui est d’abord percussionniste comme il l’a montré au concert mayaque de novembre dernier), du lundi 15 août au 19 août à Ogy, entre Bruxelles et Tournai, dans la belle Région des Collines. 

Quoi, un banal stage de djembé, comme il y en a tellement ? Jean-Marie Salesse qui organise cette formation (à droite de Hugues Adam sur la photo) me disait : « L’étonnant avec Ousmane, c’est qu’il est très pédagogique : il est attentif à chacun et ne privilégie pas les « avancés », il écoute chacun, suggère à chacun… Cela m’a touché : j’ai aussi suivi ce « stage »… Et puis après, Ousmane joue avec nous et c’est magique » 

En fait, avec Ousmane, au stage, c’est aussi participer d’autre chose. Il prépare la création d’une école de musique au Burkina Faso, son pays natal. Son idée, c’est d’enseigner le solfège aux Burkinabè pour conserver, par écrit, la tradition musicale de ce pays aux nombreuses ethnies et… pour inventer de nouveaux accords à venir… Ce qu’il récolte par ces stages sert à créer ce beau projet… Les puissants pauvres et généreux… 

Et je pense à L’Afrique au secours de l’Occident (nous en avons bien besoin, je trouve)… 

Et je remercie Ousmane de sa présence si juste à la fête mayaque. 

Ousmane Dembele, c’est aussi « Foofango », le groupe belgo-burkinabè avec Pierre Vaiana au sax, l’élève de notre ami mayaque Steve Houben… Une référence, quoi… 

Bref, allez à son stage et quelque chose se passera… 

Hugues Robaye 

 

Stage du 15 au 19 août, de 14h à 17h, à Ogy, rue Pont-Madeleine 52, 50 euros pour les 5 jours, renseignements au 0474/468449, portable de Jean-Marie Salesse. 







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