L’homme qui dissipe la nuit, ÉTIENNE LANNOAGA ZOETYANDÉ

19112019

Z2 blog Z1 blog Le livre de LANNOAGA ZOETYANDÉ et des aquarelles de SAMBO BOLY…

Roman pédagogique : L’homme qui dissipe la nuit : Méthodologie d’approche pour une école communautaire édité par Phare Papier/Dougoura, 2019.

Il s’agit de l’édition d’un manuscrit dactylographié inédit que j’ai rapporté du Burkina Faso en février 2019.

Étienne Lannoaga Zoetyandé, ancien fonctionnaire dans l’enseignement burkinabè, a écrit ce plaidoyer pour la scolarisation des enfants dans les villages du Burkina. C’est le livre d’un Burkinabè pour les Burkinabè mais il montre en même temps, pour un public bien plus large, sans fard, le fonctionnement d’un village au Burkina ; ses préoccupations, les forces diverses qui l’animent, du chef coutumier à l’agent de développement en passant par l’imam, du cultivateur à l’éleveur ; femmes et hommes…

Le personnage central : un instituteur (Houinigba) qui parcourt le pays et rencontre les « communautés », comme on appelle là-bas l’ensemble soudé d’un village. Il s’arrête à Pondy, village imaginaire tellement réel…

Résultat d’une collaboration, le livre est coédité par l’association DOUGOURA fondée par PINGDWENDÉ ANGÉLIQUE KABORÉ qui dirige une agence de communication et travaille aussi, dans le cadre de DOUGOURA à la meilleure connaissance des modes de vie burkinabè…

Avec 10 illus couleur de Parfait Bonkoungou & Timpous Kaboré.

Étienne Lannoaga Zoetyandé, L’homme qui dissipe la nuit : Méthodologie d’approche pour une école communautaire, Phare Papier 2019, 10 euros

HR

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Louis Delattre sera toujours d’actualité

18112019

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Oui, bon, mais pourquoi ? Parce qu’un esprit en mouvement est éternel…

Pourtant qui connaît encore aujourd’hui cet écrivain né à Fontaine l’Évêque (Belgique) en 1870 ? Il fut médecin spécialiste en alimentation, participa comme figure progressiste de premier plan à la vie littéraire du début du vingtième, écrivit une quarantaine de livres, fut directeur d’académie, était en correspondance avec Albert Einstein qu’il rencontra on the beach (quand le savant logeait dans la résidence royale, avant de s’exiler aux USA), s’intéressait de près à la médecine chinoise, fut un des pionniers de la radio belge et, à l’instar du philosophe Walter Benjamin en Allemagne, utilisait ce média pour propager une éducation populaire, sillonna la Belgique comme conférencier pour la Croix Rouge, etc.

Son « esprit en mouvement » se manifeste au mieux dans ses derniers écrits (introuvables aujourd’hui, mais Phare Papier y pense…) : les essais d’ « intimisme » (une notion de son invention) où en plus de 1200 courts textes, il analyse et dévoile les ressorts intimes de son existence, une vie pensée de l’instant, l’expression de sa sensibilité, de sa fragilité/vulnérabilité, la mise à nu risquée d’une personnalité alors de premier plan… Des éclairs ! Comme fut foudroyante cette angine qui l’emporta en 1938 dans un taxi ; il revenait d’une conférence pour la Croix Rouge.

J’ai eu la chance d’étudier ses archives précieusement conservées au Musée de la Littérature, Bibliothèque Royale, à Bruxelles. Expérience passionnante qui m’a poussé à composer cette plaquette, récit de la vie et anthologie de LOUIS DELATTRE…

HR

Delattre Docteur de l’Intimisme, Phare Papier, 2019, 8 euros

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De l’arène à l’agora

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cover Kouam cover pour l‘A5 avec des rabats de 10 cm sur lequel nous travaillons… Phare Papier, cover & publication en devenir proche

de l’arène à l’agora

J’ai croisé Hervé Yamguen sur les réseaux sociaux. Je lisais ses « publications » et regardais ses tableaux. Les textes : des chroniques de Douala la grande ville (où réside Hervé en artiste engagé : atelier et événements divers) et des scènes de village (où il est devenu récemment, suite à la mort de son père, un notable gardien des traditions). Ces textes : des récits teintés de réflexion : des visions de la société. Des textes politiques mais sans le revendiquer.

M’interrogeant sur la question du « littéraire », sur les manières dont il se montre dans une société, j’ai particulièrement goûté cette écriture appliquée au quotidien, au vivre-ensemble, au peuple, à son avenir. Je considérais aussi la spontanéité de la publication (rendre public), que permet le contesté facebook. Une publication sans prétention, hors milieu, jetée dans le monde.

J’écrivis à mon ami virtuel que nous pourrions faire, de ces chroniques éparses, un livre, avec textes et images. Hervé réagit promptement et m’envoya un matériau soigneusement commenté que je composai, mis en place, articulai. Nous avons publié Héroïsmes quotidiens en 2017.

Plus tard, Hervé, qui était en résidence à Berlin et vint me rendre visite en Belgique, proposa un autre projet qui partait d’une suite poétique de Kouam Tawa consacrée à la situation politique du Cameroun. Émule de HD Thoreau, je m’intéresse peu à ce qu’on appelle l’ « actualité ». Quand on connaît les causes, inutile de multiplier les exemples à l’envi, écrit plus ou moins le transcendantaliste américain pour expliquer qu’il a arrêté de lire les journaux… Certes, trop souvent peur et cupidité régissent le monde des hommes et expliquent à répétition, tristement, l’ « actualité »…

Je me mis à lire la suite poétique de Kouam, Dans l’arène, et je fus frappé, touché par cet appel au peuple. Une fraîcheur d’expression à laquelle nous ne sommes plus habitués, ici, dans les pays « riches », occidentaux, aux systèmes sophistiqués, compliqués, cloisonnés qui déterminent aussi la production littéraire.

Le dialogue avec mes amis camerounais s’avérait nécessaire pour repenser, re-sentir la sphère politique, le politique… Dialogue, échange d’expériences ! Je cherchais d’ailleurs cela depuis mon premier séjour, en 2012, au Burkina Faso où je rencontre des acteurs du « développement endogène » et agroécologique (personnes, associations, ONG locales), en ces contrées où l’agriculture familiale, le village, l’économie informelle, la production artisanale ou semi-artisanale restent la base du développement des collectivités et personnes…

J’interroge chercheurs et artistes dans ces sociétés où différentes formes de savoirs et d’autorités voisinent (scientifique/traditionnel ; étatique/civile/coutumière), où les cultures traditionnelles sont plus opérantes, participent plus à l’élaboration constante des communautés. Je récolte les témoignages de ces consciences fortes, en mouvement, en devenir, artistes et chercheurs qui affinent, aussi, leur jugement par rapport au modèle occidental, ce « consumérisme productiviste » qui ravage Nature et psychologies humaines dans nos pays dits (comme si c’était acquis) « développés ».

Ma vision politique de nos contrées s’est teintée de cette expérience du Burkina.

« Développement endogène » : la notion de Joseph Ki-Zerbo, je l’appliquais à la Belgique. Je repérais des développements endogènes : le majeur, ce fameux productivisme, lié à l’obsolescence programmée et au consumérisme, à l’industrialisation de tous les secteurs, à la technologie toujours plus avancée, à des inventions d’apprentis sorciers, directement mises sur le marché sans qu’on ne contrôlât sérieusement leurs effets potentiellement néfastes et souvent avérés tels.

Oui, il y avait ce mode de développement-là lié à notre histoire, puis toutes ces initiatives, elles aussi liées à notre histoire, à nos mentalités, qui s’écartaient de ce courant majeur et qui « réseautaient » à travers le pays. Un réseau : des foyers de développement endogène qui émettaient comme des vibrations et se complétaient, se renforçaient mutuellement ; je ressentais la nécessité de cartographier ces politiques visionnaires fragmentées : petites fermes bio, artisans, collectifs citoyens, groupes de simplicité volontaire, magasin de proximité et circuits courts, réseaux (sociaux) de potagers collectifs, adeptes de la géographie humaine, permaculteurs, écrivains enracinés et universels, écomusées, citoyens à projets imaginatifs, coopératives, ceintures alimentaires, villes en transition, etc. Chacun de ces foyers rayonnait à sa façon et donnait le (un) ton au politique, le réinventait, le faisait re-sentir…

Donner le ton : je pensais aussi aux musiciens et à l’énergie dont ils nourrissaient leurs publics ; et il n’y avait pas de frontières : Newen Afrobeat prolongeait au Chili la tentative de Fela Kuti en Afrique. Sur cette place de Santiago, ils sautaient comme des ressorts tout en jouant avec une énergie transformatrice qu’ils diffusaient aux auditeurs spectateurs : occuper d’une certaine façon l’espace-temps : c’était politique, comme le genre de perception, de présence affinée au monde, auxquelles nous engageait tout artiste authentique. La musique nous mettait en condition particulière pour aborder le monde partagé. Me revenait à l’esprit la force opérante, stimulante des tableaux de Hervé, de ses chroniques et de la poésie de Kouam.

Nos développements endogènes, donc, avec en toile de fond, le fantôme de l’ « état providence », ce modèle politique apparu dans nos pays riches ; un état mère qui veille et soigne et est attentif ; un « état providence » de plus en plus éreinté, mais qui continuait à assurer aux citoyens un certain confort de vie, même si, disait-on, le pire était à venir…

Et nos utopies des années 60 : la « société des loisirs » qui ne manquerait d’arriver grâce à la technologie qui allait rendre le travail inutile et permettre aux habitants de devenir plus humains, de se cultiver, l’abondance atteinte. Nous n’en parlions plus de cette société des loisirs. Constituait-elle une trop grande menace pour les privilégiés qui maintenaient les masses dans l’asservissement ? Là, je repensais à la réflexion de Thomas Sankara qui fédérait les masses du sud à celles du nord, écharpées, au fond, par les mêmes vautours ; ce qui rendait le dialogue sud/nord encore plus nécessaire : quels moyens allions-nous inventer ensemble pour sortir de l’impasse consumériste que René Dumont décrivait en détail dans les années 60, relayé par les théories bien étayées des collapsologues d’aujourd’hui ?

Au cours de l’été 2019, je reçus donc la visite de Hervé et plus tard de mon ami et partenaire, Abdoulaye Ouédraogo qui fêtait les 20 ans de son ONG burkinabè : APIL (Action pour la promotion des initiatives locales). Son ONG veille (en agroécologie) sur l’économie de 180 villages (agriculture, maraîchage, élevage, agroforesterie, apiculture, conservation des traditions…) et incarne à mes yeux ce que j’appellerais une puissance intermédiaire, née de la société civile. APIL travaille en collaboration avec 6 ministères locaux et est soutenue par des partenaires étrangers. Abdoulaye me confiait, tu sais quand je vais dans les ministères, c’est avec 180 villages derrière moi et tu ne le croiras pas, mais je connais presque tous les habitants de ces villages ; je suis d’ailleurs issu d’un village, moi aussi.

À Hervé puis à Abdoulaye, je parlai de cette charge informelle qui m’avait été proposée : la présidence de la commission du patrimoine de cette commune verdoyante, encore partiellement rurale, dortoir aussi, riche où j’habite et qu’un accord de coopération rapproche de la commune de Ziniaré au Burkina Faso… Patrimoine naturel, humain, culturel, architectural : il y avait tout, au fond, dans cette charge, la mission d’un roi débonnaire ! Avec mes deux amis, nous rencontrâmes, lors de leur séjour, de ces citoyens foyers d’énergie. Nous parlions… politique fondamentale, politique du paysage partagé, vision du monde, du (ou des) pour quoi des communautés…

(J’ai gardé tout au long de cette contribution, ce temps de l’imparfait éternel… Temps révolu mais qui porte aussi, lovée, la révolution !)

Je lisais donc le vibrant appel de Kouam au peuple camerounais afin qu’il réagisse à l’enlisement de son pays. Il m’a inspiré cette réflexion sur ce que je sentais en moi des sens possibles du mot « politique », en les appliquant à mon pays.

Et, dépasser l’enlisement ? Hervé et Kouam ont accepté d’exprimer, chacun à sa façon, très librement, sa vision politique ; sa vision d’un Cameroun désirable, fidèle à lui-même, à ses forces, avançant dans le temps selon ses styles à lui…

De l’arène à l’agora

HR




Nos racines Lés arpes d’el drèfe

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vern3 noté2 Installation, métamorphoses et acteurs observateurs… Chapelle Notre-Dame de Grâce, Tournai

Jacques Tati disait qu’il faudrait intégrer aux programmes d’enseignement des heures d’observation…

Un jour Isabelle Tesse passe par la drève de Maire (Tournai) et remarque les croix peintes qui condamnent certains platanes de cette large avenue au trafic intense. Elle en parle à Jean-François Van Haelmeersch : ce serait bien de garder trace de ces arbres qui peuplent notre jardin intérieur ; des empreintes ?

Et Jean-François Van Haelmeersch de s’y mettre : des frottis sur papier, des photos retravaillées de traits, des empreintes sur tissus du tarmac avoisinant ; à partir des photos et des frottis, il abstrait des xylogravures…

Il en parle à Caroline Léger, si sensible au végétal, qui se met à travailler, elle, à montrer l’alpha et l’oméga de nos amis les arbres : photos de jeunes pousses sous un éclairage d’exposition, les racines vitales et fragiles reliées au feuillage dansant par une tige gracile où passe un filet de lumière tel une veine ; un fut fait de pages d’un livre ancien reposant sur un rouleau de papier suggérant un tronc avec ses cernes et ses années.

JFVH en parle à Bruno Delmotte qui compose une suite poétique en picard traduite en français et assortie d’explications philologiques éclairant les racines de la langue française quand elle remonte le temps en passant par le picard. Il compose une sorte de bestiaire de la drève de Maire (« maire » renvoie aux marées de l’Escaut qui avaient transformé ce lieu en marais, jadis) : bestiaire d’habitants, animaux et humains, vivant dans la beauté de cette allée qu’en automobilistes pressés nous oublions de regarder…

Nous composons un livre et j’ai bien envie de décrire ce beau et bon travail d’observation en commun, à plusieurs ; toutes les formes qu’il prend, que lui donnent ceux qui ont pris le temps : 5 artistes soucieux du vivant : un travail éthique…

Nos racines Lés arpes d’el drèfe, Bruno Delmotte, Caroline Léger, Hugues Robaye, Jean-François Van Haelmeersch, Phare Papier 2019, 10 euros

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MaYaK/Phare Papier/GE!, cette année 2019…

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wpo5 chezl3 ceh5 Journées Wallonie Portes ouvertes, Potterée ; Chez Lucy, Lessines ; Marchienne au Pont

État des lieux mayaque…

MaYaK, la revue-livre du Groupe Esthéthique ! asbl (GE! : éthique + esthétique) existe depuis 2005 et s’est développé, tel un organisme tout au long de ces bientôt 15 années…

C’est en revenant de Slovaquie que je me suis demandé comment inventer quelque chose qui mette en valeur tout l’héritage (culturel, au sens large, vivifiant, vitafère, écrivais-je jadis) que j’avais reçu, que je recevais et recevrais selon des associations, des analogies spontanées de sens ; des rencontres qui n’allaient cesser, sauf (RIP)…

Jouer avec des formes de communication : édition, audiovisuel, expos, rencontres…

L’état providence belge m’avait encouragé à terminer mes études de philosophie ; je lui devais de rester dans ce « mécontentement joyeux » à la Krishnamurti : ne jamais se satisfaire de l’état de fait, rester un ado (un soleil qui se lève) constamment mais ne pas jouer au casse-pied de service, rayonner la force de la vie, depuis la nature (et la culture)…

Produire de l’information sensible, une/des vision(s) du monde, de comment vivre ensemble (et seul) au mieux sur cette planète. Les bonnes belles et larges réponses (petit rappel de Goethe) ne manquent pas mais les infos pullulent et il me semblait intéressant d’en associer certaines dans un esprit qu’il me plut d’appeler « mayaque », du nom de ce théâtre à Žilina (Slovaquie), un théâtre de marionnettes dont le nom signifie « phare ». Des sonorités à la fois douces et explosives (comme cette dernière consonne occlusive, telle une claque) . Et puis l’image du phare, entre terre et mer et ciel, qui lance des signaux, des repères…

Revue-livre, cabanon d’édition, audiovisuel (Muzifar records & Télémayak), expos, observatoire écophile (recherches aimantes sur les lieux habités), observatoire des rayonnements endogènes (à partir notamment du Burkina Faso (Burkimayak), mais aussi appliqué à nos régions : comment chaque communauté humaine/naturelle se développe selon ses principes à elle) : l’organisme se ramifiait et chaque branche tenait au même tronc et une circulation naissait…

Donc un état des lieux provisoire :

Un double MaYaK se prépare, consacré à la thématique : « mort, résurrection et insurrection des villages » ! Un questionnement et je pourrais ajouter un point d’interrogation à cette proposition… Serait-ce d’espaces où l’homme peut être plus en contact avec la nature (le village), où la densité de population est moindre, que viendraient, de façon privilégiée, des réactions au consumérisme productiviste ? Plusieurs conditionnels dans ce qui est déjà une question… Le village existe-t-il encore chez nous ? Qu’est-ce qu’un village ?

À cette dernière question, j’ai cherché des réponses au Burkina Faso, en janvier/février derniers ; je suis rentré avec beaucoup d’enregistrements autour de cette question du village, là-bas. Cette enquête : une base pour monter une expo compacte : textes (peu), images, sons, images animées qui déplierait une publication textes/images comportant plus d’écrit ! En préparation.

Expo et album pour introduire, dans le « village » de Flobecq, le Burkina Faso : un accord de coopération a en effet été signé des deux côtés fin 2018 et début 2019. Accord sur papier. Qu’en faire ?

L’assoc GE ! (Groupe Esthéthique!) et l’ONG burkinabè APIL (action pour la promotion des initiatives locales) sont les deux facilitateurs de cet accord. L’optique du GE ! et d’APIL : les deux pays ont des niveaux de développement très différents mais le Burkina repose toujours sur une agriculture familiale et sur ses villages, menacés, mais soutenus, par des ONG et des associations agroécologiques conscientes des méfaits de l’agriculture industrielle et chimique. Comment le village et la relation à la terre sont-ils vécus ici et là-bas ? Croiser les regards pour s’interroger sur notre présent et ses relations à l’histoire, sur le mode de développement que nous avons privilégié. Et penser l’avenir…

Ces questionnements trouvent un cadre propice au cœur d’un nouvel engagement du GE ! : dans la commission du patrimoine de Flobecq. Patrimoine naturel, humain, culturel, architectural : comment les populations diverses vivent le territoire rural de Flobecq ? Y a-t-il encore une différence fondamentale entre campagnes et villes ? La commission permet d’aborder beaucoup de sujets liés à l’habiter, aujourd’hui : géographie naturelle et humaine : un horizon de réflexion et de sensibilité infini…

L’un des projets de « COMPAFLO » est une publication dans l’esprit – mutatis mutandis, of course – de « Zadig » en France : réinventer les régions de France par le récit, par des récits de natures variées qui redonnent sens aux territoires en cette époque consumériste et parmi des discours politiques à visions courtes qui n’enchantent personne… Une sorte de MaYaK flobecquois ;-)

L’activité éditoriale récente du cabanon d’édition Phare Papier va dans le même sens.

Réédition de Delattre, Docteur de l’Intimisme, en un format différent (Delattre, conteur régional, médecin spécialiste de l’alimentation qui écrit à la fin de sa vie écourtée, une sorte de philosophie liée à la conscience intime du corps : l’intimisme.

L’homme qui dissipe la nuit : Méthodologie d’approche pour une école communautaire, de Étienne Lannoaga Zoetyandé : un manuscrit dactylographié rapporté du Burkina et édité en collaboration avec l’association Dougoura de Ouagadougou : un plaidoyer sous la forme d’un « roman pédagogique » pour convaincre les parents villageois de mettre leurs enfants à l’école : un livre qui montre le Burkina des villages…

Sortie de Nos racines Lés arpes d’el drèfe, où 4 artistes se penchent sur le destin d’arbres bientôt abattus et plus largement sur la relation de l’humain au végétal.

Sortie prochaine d’un livre de Kouam Tawa et Hervé Yamguen, Dans l’arène, qui pose sous la forme d’une suite poétique complétée de textes de réflexion la question du politique, du rôle de l’artiste dans l’expression de modèles de vivre-ensemble. Le livre vient du Cameroun contemporain mais ses interrogations concernent n’importe quel territoire.

Sambo Boly, Le village : 13 toiles : un livret consacré aux grands formats de notre ami peintre burkinabè dont une inspiration majeure consiste en l’expression des forces des villages traditionnels burkinabè.

Préparation d’un livre avec l’écrivain de Ghoy (Hainaut, commune voisine de Flobecq), François Noul, Textes à vivre, à boire et à manger : Chroniques et recettes (de vie). Ancien AS, qui fonda et pilota la ferme de réinsertion sociale « Bocace » à Marchienne au Pont : agroécologie pionnière et élevage, production locale, distribution en circuit court. François Noul fut de longues années chroniqueur au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » et collaborateur dans diverses revues. Grand cuisinier (à partir des trésors du jardin potager) lorgnant vers une relative autarcie et sobriété heureuse… Un recueil de textes, culinaires et de vie…

Patrimoine naturel : la potterée, siège social mayaque a connu cet été des fêtes, des petits-déjeuners « ting tang » pour parodier une notion contemporaine. Ting-Tang : rassembler – à la chinoise – des âmes dans un lieu inspirant : sur une colline sujette aux souffles de vent, en un jardin sauvage traversé par les lumières et les animaux : quiétude propice à l’échange d’idées sensibles. Il y eut plusieurs rencontres à la Potterée autour de ces sujets/objets d’études évoqués plus haut, dans un climat d’amitié musicale… Il y eut ainsi et aussi la visite de notre ami camerounais Hervé Yamguen, avec qui nous organisâmes plusieurs activités (notamment au « Cabaret des Oiseaux » de Marianne Uylebroeck, partenaire de pas mal d’activités, à Lessines). La potterée comme j’appelle métonymiquement la masure qui m’accueille recevait une vie nouvelle, dans le prolongement de sa participation à l’opération Wallonie portes ouvertes de l’année passée, où la maison montrait 14 années d’activités mayaques.

Les hasards de l’existence (sous toute réserve) nous amenèrent aussi, à plusieurs reprises entre Walcourt et Sivry : Walcourt : « la Petite Maison », un lieu d’expos, d’ateliers et de rencontres,créé cette année par Muriel Adam. Nous retrouvons là Philippe Michaux et ses filles qui animent « Le Chemin du Village », association de géographie humaine qui explore le bassin de la rivière Eau d’Heure ; nous y croisons les sœurs Béatrice et Marie Albert qui ont fondé « L’Ortie-Culture », où elles initient à la pratique du « jardin comestible »… Rencontre avec Agnès Marlier dont le travail consiste – au Centre culturel de Walcourt – à épauler des initiatives citoyennes, dans le cadre du projet européen « leader » (liaison entre acteurs du développement économique en milieu rural) et du « GAL Sambre et Meuse» (Groupe d’action locale). Le soutien des initiatives locales, celles que promeut APIL par une personne passionnée, dévouée et inventive

Réseaux : plus au sud, l’  « Association libre » – de Frédérique van Leuven & Thierry Génicot – pratique la permaculture et organise des rencontres autour de l’importance primordial du contact avec le jardin et la nature (j’avais la chance de pouvoir y présenter les activités mayaques liées à cette dimension).

Et puis il y a eu un campement mayaque d’importance : deux participations à la foire des livres de Lessines, Mes inscriptions (organisée par Alain Georges). Dans une boulangerie désaffectée de la Grand Rue de cette ville : chez Lucy. Une boulangerie avec pignon sur rue, larges vitrines. Une maison dont il faudrait lire l’histoire tarabiscotée, annexes, chevauchements sur la maison voisine, réaménagements… Occuper ce genre de lieu, provisoirement ; le faire renaître un jour ; l’occuper à nouveau quelques semaines après, ce fut comme un enchantement ; l’âme des maisons en peine, abandonnées… Et les Lessinois de retrouver le salon de thé qu’ils aimaient. Être en contact avec les passants timides mais curieux, les saluer et les faire entrer. MaYaK apprécie de participer à des événements de ce genre, comme aussi la journée de l’artisanat organisée à Mont sur Marchienne par l’association « Le Chemin du Village ». Relier les personnes, dépasser les milieux…

MaYaK est en quelque sorte thermodynamique ! : un ensemble en mouvement qui se réorganise en fonction des nouvelles rencontres, se reprofile et gagne en densité… Des circulations nouvelles ; des résonances inattendues. Le plaisir de vivre et de témoigner…

HR

fp1 (2) Hervé endogène journée des solidarités, Tournai ; peinture de Hervé Yamguen




Enfances de l’art ; à propos de HERVÉ YAMGUEN et d’autres :-)

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ea1 ea3 ea8 peintures murales de Hervé Yamguen ; atelier de Seydou Sanou au Conservatoire de BXL

Hervé Yamguen, dans une grande ville africaine, Douala au Cameroun : quelle est la place d’un artiste dans la ville, dans la société ; comment intervenir ? Comment engager ses forces, sa « nécessité intérieure » d’artiste dans une vision du monde, a « complex vision », as said the great JOHN COWPER POWYS, ce mage celte hallucinant…

Comment toucher les gens, comment les faire réfléchir à un avenir ? Comment s’engager sans trahir sa nécessité intérieure (Kandinsky) ?

« Mécontentement joyeux » ! Être toujours comme un enfant adolescent, un soleil qui se lève nouveau chaque jour… Ne jamais accepter l’état de fait, le matter of fact

Susciter, proposer à la vue, aux sens, à l’intelligence : une certaine vision du rôle de l’artiste.

Et tenir bon aussi car c’est pas facile de « gagner sa vie » que pourtant une Mère nous a donnée…

Hervé Yamguen, animant un quartier d’une grande ville africaine, est aussi notable dans son village natal, réfléchissant et partageant sa réflexion au sujet de cette dynamique entre traditions et présents multiples, entre Cameroun, Afrique et monde…

Tout cela est, oui, politique, au sens le plus signifiant du mot.

Et je suis donc ravi de poursuivre avec Hervé Yamguen et le poète Kouam Tawa un échange de visions qui se déposera dans un livre à venir chez Phare Papier (Flobecq) !

Projets passionnants, « merveilleux » (toujours selon ce principe de DH LAWRENCE : être habité de projets qui dépassent notre petit moi :-) ), vitaux, simples et justes…

À Lessines, le 3 août 2019, en compagnie de SEYDOU SANOU (BF), n’goni & balafon et FRÉDÉRIC WILLIAUME (B), sax…

HR

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HERVÉ YAMGUEN à Lessines & Walcourt les 3/4 août 2019

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66276832_10219231064996725_4162647015831896064_n 66837281_2371963369558468_8648706172859187200_o peinture et sculpture de Hervé Yamguen

Le net fait parfois bien les choses…

J’ai croisé Hervé Yamguen (Cameroun) sur facebook ; nous avions un ami commun (plus, en fait) à Ouagadougou (Burkina Faso), le peintre Sambo Boly (que j’avais croisé sur le net parce que nous avions…).

Je les ai ensuite rencontrés en âme, os et chair, tous les deux. Et le courant a passé, comme on dit : des projets communs, des œuvres de ces deux peintres en dépôt, en expo et en vente… ; des contacts réguliers, presque quotidiens : « Et chez vous, Maître Sambo ? La famille, le travail ? La santé ? ». Si pas quotidiens, nous nous disons : « Ça fait deux jours ! »

Hervé Yamguen : peintre, sculpteur, performeur, écrivain, poète, il vit dans la grande ville de Douala au Cameroun, dans le quartier [révolutionnaire] de New-Bell où se trouve son atelier. Il anime la « K Factory », lieu de résidence pour artistes transdisciplinaires et galerie d’art.

Je pense à Hervé Yamguen comme à un artiste engagé, soucieux de l’avenir du peuple camerounais et pensant que ce souci est au centre du travail artistique : dire, penser, écrire, dessiner des modèles de vie ensemble.

Je suis (suivre et/ou être en porosité ?) son travail avec le poète Kouam Tawa. Il me rappelle ce que faisait le grand Max Elskamp en Belgique : poète et plasticien qui choisissait d’être un chantre du peuple de Flandre.

Le mot « peuple », oui d’accord, désuet ? Je ne sais pas. Je pense aussi à « Zadig », en France, cette revue-livre qui part du principe qu’il faut revoir avec de nouveaux yeux, de nouveaux mots la France, les Frances, l’infinie diversité culturelle d’un espace de vie ; et que ce sont ceux qui manient une langue à dimension artistique qui sont le plus à même d’inventer, de proposer un horizon de sens pour une population ; Hervé Yamguen et Kouam Tawa font cela, je crois bien… Je pense bien sûr, aussi, à Thomas Sankara, à sa vision pour le Burkina Faso qui aurait pu devenir le premier état agroécologique (par exemple).

Après avoir composé ce livre – /Héroïsmes ordinaires/  – au gré d’échanges virtuels avec Hervé Yamguen, j’ai pu le rencontrer à La Maison de la Poésie de Paris, rue Saint-Martin. Et là : Quelle présence ! Déterminée, accueillante : un « mécontentement joyeux » à la Jiddu K ; un homme ni optimiste ni pessimiste mais « possibiliste » selon les mots de Kenneth White que Hervé lit en ce moment (vu sur facebook :-) ), expérience de lecture ondulatoire qui entre en résonance avec son travail de plasticien peintre au cœur d’une résidence d’artiste au SAVVY, à Berlin.

Hugues

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Les « Rencontres à Touvent » (Sivry), 28 avril 2019. Avec MaYaK !

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Touvent2 Touvent3 touvent 7 Touvent, photos : Frédérique van Leuven

À Tournai, il y a ce lieu fourmillant : « La pépinière », où pratique du potager et de la pensée se fertilisent (avec en vue, souveraineté et ceinture alimentaires) ; les idées semblent germer mieux quand l’homme est en contact étroit avec la nature, et ventilé par elle : des idées sensibles, transformatrices, des visions du monde, visions complexes comme les appelait John Cowper Powys.

Je songe aussi à l’éco-centre « Oasis » de Ghlin, centre d’écologie appliquée où Rino Noviello et ses associés réalisent un(e) « oasis » au sens de Pierre Rabhi : un lieu qui pourrait être déshérité mais est réenchanté par des volontés humaines allant dans le sens du Tout, du Beau et du Bien (comme dirait Goethe en l’occurrence…).

À Touvent, hameau de Sivry (Hainaut belge), se sont installés Frédérique van Leuven et Thierry Génicot. Ils y ont aussi aménagé leur « oasis » ; où ils se ressourcent, y pratiquent la permaculture et commencent à y organiser des rencontres :

« Soigner les lieux pour soigner le monde ». C’est la question que nous proposons de partager à Touvent, un hameau anciennement densément peuplé, aujourd’hui réinvesti par quelques rares habitants, amoureux d’une nature encore un peu protégée.

Il y a mille et une façons d’aimer un lieu. On peut choisir de s’y retrouver seul, ou en famille, avec des amis, de participer à une coopérative… D’y cultiver des fleurs, des légumes, ou des plantes médicinales. Y trouver refuge, faire le vide, écrire de la poésie, courir dans les bois, sentir tous les vents contraires qui tournent autant que les milliers de questions du monde.

Nous vous y invitons à y rencontrer, une fois par mois, des femmes et des hommes, artistes, poètes, soignants, philosophes, cultivateurs venus de tous les horizons, qui nous raconteront comment chacun.e a inventé une façon d’habiter un petit bout de terre et d’y « tenir debout ».

À Tous Vents, ce 28 avril 2019, notre premier invité nous amènera un souffle chaud venu d’Afrique. Hugues Robaye habite une petite ferme à Flobecq. Il y a fondé la belle revue-livre MaYaK. Son action locale, qu’il définit comme l’ « écophilie », « recherches aimantes sur les lieux habités », l’a mené du fond du Hainaut jusqu’à un autre continent, dans un village un peu perdu du Burkina Faso, en voie de jumelage avec Flobecq.

« Je travaille actuellement cette question : Mort, résurrection & insurrection des villages. Une solution au consumérisme productiviste, grand ravageur de psychologies humaines et de milieux naturels, nous viendrait-elle des villages ? Comment les villages burkinabè, fermes familiales & pauvreté, richesse des peuples, sobriété heureuse ou simplicité volontaire, nous fourniraient-ils une sorte de « modèle » nous invitant à repenser comment nous habitons nos lieux ? »

Le dimanche 28 avril :

Visite du potager en permaculture à 16H30

Rencontre avec Thierry Génicot & Hugues Robaye, à 17H30

Entrée libre et sans réservation

Touvent7 Touvent6 Touvent5  HR et Blanche, photo : Ladida Brecht. Touvent photo : FvL




Les Rencontres à Touvent (Sivry) : Frédérique van Leuven, Thierry Génicot : « soigner les lieux pour soigner le monde » : avec MaYaK, 28 avril !

9042019

6 avril 2016 - Copie 16 juillet 2016 portrose des émissions avec Thierry : Jacques Faton, les Cardon et Olivier Ducène…

Dimanche, Thierry Génicot me rendait visite à la Potterée (Flobecq, Hainaut belge), après sa séance mensuelle aux « Fraternités Ouvrières » de Mouscron, haut-lieu informel de permaculture.

Il faisait splendide et nous nous sommes installés devant le paysage, sur la petite butte qui domine la pâture de mes amis fermiers – Michel et son fils Lionel, – et qui nous a permis de nous glisser dans la pénéplaine qui va vers Ath et dans les réseaux de chants d’oiseaux (je n’ai pas gardé de photo de cette rencontre mais un enregistrement dans lequel les oiseaux occupent l’avant-plan du son alors qu’ils nous étaient restés cachés, la plupart du temps).

Thierry Génicot est dit un « homme de radio ».

Un créateur des ondes, qui vit de créations radiophoniques et travaille, notamment, pour et avec la Une, dans « Par ouï dire », la précieuse émission quotidienne de Pascale Tison. Thierry Génicot nous y chuchote ses « mondes invisibles ».

Je crois que nous nous connaissons depuis bien 15 ans. Ce qui m’a toujours frappé chez lui et dans son travail, c’est : l’intense curiosité, le désir de comprendre et l’art d’associer. D’associer le sens et les sons, de monter le sens et des sons… De rendre sensible le « mystère » de la vie (je me souviens dans mes études de philo, de Gabriel Marcel opposant problème à mystère), de faire cheminer l’auditeur dans l’inconnu par l’inattendu de la radio, de la parole qui va venir et qui nous surprend.  Il m’a invité dans quelques émissions : sur Annie Van de Wiele (la première femme à avoir fait le tour du monde en voilier), sur Paul André (le poète penseur du Tournaisis et du rural rayonnant), sur les Fraternités Ouvrières (voir ci-dessus), sur MaYaK, sur les recherches écophiles, etc. Et ce qu’il en a résulté est toujours apparu à mes yeux, non à mes oreilles, comme des synthèses sonores, témoignages presque éternels d’un travail qui prenait d’autres formes… Et puis : le mystère des voix (bulgares et universelles).

Je suis très reconnaissant à Thierry de ce don ; de la façon dont il a su donner sens, avec une perspicacité foudroyante, à ces différents travaux, lui qui n’arrête pas (sauf quand il est avec son potager, me disait-il) de rencontrer des « habitants chercheurs » de tous horizons de la recherche…

Voilà qu’avec sa compagne, la psychiatre Frédérique van Leuven, ils ouvrent leur lieu, à Sivry où ils pratiquent la permaculture à des rencontres périodiques autour de  : « Soigner les lieux pour soigner le monde ».

Et ne voilà-t-il pas, à mon grand honneur, qu’ils me proposent d’ouvrir le bal !

La « thématique » me parle bien sûr beaucoup : en mémoire directement ce que me disait Rino Noviello de son écocentre Oasis, à Ghlin appelé ainsi en référence à Pierre Rabhi : tout lieu, si déshérité fût-il, peut devenir un oasis quand des volontés humaines bienveillantes l’habitent.

L’invitation de Frédérique et de Thierry me permet en tout cas de reprendre tous ces « chemins de traverse » (une expression que Thierry a employée dimanche) que MaYaK a empruntés depuis le début de son histoire (cela fait 14 ans) pour faire apparaître un réseau de personnes qui pensent leur présence au monde depuis un respect et un amour inconditionnel pour la Nature et la libre expansion utile des nécessités intérieures des humains…

Le 28 avril, 17h30, dans notre échange, nous partirons des recherches « écophiles » (recherches aimantes sur les lieux habités) actuelles : le village au Sud, le village au Nord. Burkina Faso/Belgique. Ziniaré/Bissiga/Flobecq…

Le mode de peuplement du village où les hommes s’intègrent plus à la Nature où, au moins, il sont plus en contact avec elle, peut-il être une réponse à l’effondrement qu’annoncent les « collapsologues » étudiant les ravages du consumérisme productiviste et prédisant que nos sociétés du nord vont s’effondrer.

Mais nos villages du nord ne sont-ils pas déjà morts ? Mort ou en voie de résurrection ? Ces nouveaux habitants chercheurs qui s’y installent en des formes d’insurrection face au modèle de développement dominant ne consolident-ils pas une « alternative », ne tracent-ils pas une nouvelle voie ?

Les masses du sud et les masses du nord sont opprimées par les mêmes, disait Thomas Sankara, l’éminent président du Burkina… Un pays africain comme le Burkina Faso (l’un des plus « pauvres » de la planète) où fermes familiales, nature nourricière, économie informelle avec des syndicats, entraide, production (semi-)artisanale, « pauvreté, richesse des peuples », « l’Afrique au secours de l’Occident », restent une base reconnue et renforcée par des réseaux d’associations, d’ONG locales (comme APIL, l’ONG de mon ami Abdoulaye Ouédraogo), par de grandes personnalités qui ont une vision pour leur pays et leurs habitants ; un Burkina endogène et agroécologique ne serait-il pas un « modèle » très suggestif à explorer, à essayer de connaître ? Ne serait-il pas temps de réellement dialoguer, allez, sur l’avenir du monde ? Je trouve que oui…

Mes 6 voyages au Burkina – avec pour objectifs, information et communication – n’ont à mes yeux de sens que par cet échange entre des modèles de vie que des habitants-chercheurs, qui ont une vison globale critique et comparative, pensent et tentent de réaliser…

Et c’est tout le travail mayaque qui se reflète dans ces dernières recherches sur le village (et les vivifient). Recherches qui reçoivent, en plus, comme un cadre institutionnel : l’accord de partenariat entre Ziniaré et Flobecq, signé en janvier 2019.

Merci donc à Frédérique et Thierry de me donner cette possibilité de remodeler cette pâte !

Les rencontre à Touvent (voir page facebook…) seront enregistrées.

« Touvent » : le nom du hameau de Sivry qui vous accueillera. Et le nom de la sprl de Thierry Génicot ? « Silence »…

(Il y aura aussi une table avec les publications mayaques…)

 Au plaisir d’échanger avec vous ce soir-là !

Dimanche 28 avril 2019, 17h30, rue Touvent 5, 6470 Sivry (Hainaut) 




Good works : Phare Papier

12032019

L'avenirfb Phare Papier 2019fb Un article de Françoise Lison dans L’Avenir du lundi 18 mars 2019.

On ne chôme pas chez MaYaK/Phare Papier :

*Good work in landscape, Hugues Robaye, illus du peintre et graveur tournaisien Jean-François Van Haelmeesrch, préface du casseur de pub des premiers temps et antiproductiviste, Bernard Legros. Il s’agit d’un « petit MaYaK entre 8 et 9 » : première publication d’éléments de sens qui apparaîtront réagencés dans le MaYaK à venir.

Suite à un licenciement, HR s’interroge sur le sens du travail, sur sa place aujourd’hui. Il se concentre sur les travaux de l’association GE ! Groupe Esthéthique ! qui produit notamment MaYaK. Et travaille au cœur de ce paysage du Pays des Collines, en contact avec un jardin et une maison ancienne qui s’y enfonce comme une baleine échouée dans l’argile… Travail et lieu inspirant…

32 p couleur, papier munken, 6 euros

*Temples et refuges : Steve Houben/Luc Rémy. Un livret paysage autour des charbons de bois, œuvres moins connues du célèbre musicien. Images de Steve. Textes de Steve et de Luc. Manuscrits. Et un entretien entre eux sur leur amitié de longue date et les milieux artistiques qu’ils fréquentèrent ensemble… Un hommage à Luc Rémy qui se mourait…

44 p NB, papier Munken : 6 euros

*Héroïsmes ordinaires : livre textes/images de Hervé Yamguen, peintre et écrivain camerounais de Douala et du village. 18 textes sur le quotidien d’une grande ville africaine, sur le retour au village, sur la place de l’art dans la ville et la vie, etc. Textes, peintures et photos d’Hervé Yamguen.

52 p couleur, papier Munken : 10 euros

*Euphorie en Picardie, Layla Nabulsi : une tragi-comédie sur la mort des villages qui met en scène un garçon de 10 ans – Bonhomme Albert – qui fait l’expérience de toutes les délinquances que génère le consumérisme productiviste. 31 tableaux en vers libres ; humour noir et drame indissociablement liés. L’auteur aimerait en faire une base de discussion sur la question de la cohésion sociale dans les villages (mais aussi dans les villes). 14 xylogravures de Jean-François Van Haelmeersch

68 p NB, papier Munken, 10 euros.

Intéressé(e)s ? un mail à huguesrobaye@scarlet.be

envoi gratuit dès versement au compte TRIODOS du GE ! : BE29 5230 8021 7964

Même procédure pour toute autre commande ! Voyez notre catalogue simplifié et notre liste d’auteurs !

Merci ! Au plaisir de vous revoir !

Hugues !…







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