Marché de la poésie à Namur. La poésie ?
15062009Ce week-end, MaYaK allait à Namur, au Marché de la Poésie.
Un chapiteau était tendu dans la cour de la Maison de la Poésie, à deux pas de la Sambre, rue Fumal, l’une de ces ruelles encaissées du vieux Namur où résonnent les cris des hirondelles. La Maison de la Poésie avec son petit foyer intime à gauche quand on entre (et où l’on sert notamment, croyez-nous (que cache ce pluriel pudique ?…), la Gribousine, bière d’abbaye de Malonne), la salle de spectacle à droite et le chapiteau tout droit, sous lequel se réunissent les éditeurs et où se déroulent les rencontres : un espace vraiment très accueillant. Et l’accueil est à la mesure de l’espace ! (Merci à Éric Brogniet et à Mélanie Godin pour leur invitation).
C’est assez étonnant d’assister à une réunion de personnes qui croient en la poésie. Le public ne suit malheureusement pas vraiment ; qui s’en étonnerait ? Cela intrigue les Mayaques. MaYaK, qui a fait de la communication des savoirs un souci majeur, s’interroge comme il se doit sur la communication du savoir poétique.
Savoir poétique ? Eh bien oui, le poème pourrait être considéré comme une mise en forme particulière de l’expérience humaine, soit une forme de savoir. Je repensais au superbe poème de Marcel Thiry sur cette visite d’un parc national en Californie, quand ses camarades et lui s’en revenaient de leur périple en auto-canons (pendant la guerre 14-18). J’ai toujours trouvé fascinant chez ce poète cette capacité à mettre en mots, en formules rythmées, les dispositions affectives (comme la psychiatrie phénoménologique désigne ce rapport premier d’un homme avec son milieu, les atmosphères de celui-ci, changeantes, les influences qu’il fait accueillir à l’homme, agréables, désagréables, l’échange dynamique et mouvant, rythmé qui s’établit entre eux deux) d’un corps animé. Dans ce cas précis, un homme assis dans un car qui roule, qui perçoit un espace où des choses apparaissent de façon particulière, avant que la réflexion ne les remette en ordre, en place, dans les ombres du « pré-réflexif », du sentir, de la présence… Poésie hyper travaillée et si vraie…
Marcel Thiry (photo Nicole Hellyn ; document AML)
Avec Jacques Faton et Muriel Logist, derrière notre table d’ « éditeur », nous nous disions que ce poème mériterait bien à lui tout seul une édition avec illustrations en devenir, à l’image de cette promenade mouvante, story board, dessin d’animation… (à suivre et voilà pourquoi, ci-dessus…). Faire goûter un seul poème (particulièrement cinématographique) à la fois…
Bref, travailler la communication du savoir poétique, énergie de mots, de sons et de sens distillant une vie plus dense…
Hugues Robaye
Catégories : Eric Brogniet, Gribousine, Jacques Faton, Marcel Thiry, Melanie Godin, Muriel Logist, poesie