Les Rencontres à Touvent (Sivry) : Frédérique van Leuven, Thierry Génicot : « soigner les lieux pour soigner le monde » : avec MaYaK, 28 avril !

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6 avril 2016 - Copie 16 juillet 2016 portrose des émissions avec Thierry : Jacques Faton, les Cardon et Olivier Ducène…

Dimanche, Thierry Génicot me rendait visite à la Potterée (Flobecq, Hainaut belge), après sa séance mensuelle aux « Fraternités Ouvrières » de Mouscron, haut-lieu informel de permaculture.

Il faisait splendide et nous nous sommes installés devant le paysage, sur la petite butte qui domine la pâture de mes amis fermiers – Michel et son fils Lionel, – et qui nous a permis de nous glisser dans la pénéplaine qui va vers Ath et dans les réseaux de chants d’oiseaux (je n’ai pas gardé de photo de cette rencontre mais un enregistrement dans lequel les oiseaux occupent l’avant-plan du son alors qu’ils nous étaient restés cachés, la plupart du temps).

Thierry Génicot est dit un « homme de radio ».

Un créateur des ondes, qui vit de créations radiophoniques et travaille, notamment, pour et avec la Une, dans « Par ouï dire », la précieuse émission quotidienne de Pascale Tison. Thierry Génicot nous y chuchote ses « mondes invisibles ».

Je crois que nous nous connaissons depuis bien 15 ans. Ce qui m’a toujours frappé chez lui et dans son travail, c’est : l’intense curiosité, le désir de comprendre et l’art d’associer. D’associer le sens et les sons, de monter le sens et des sons… De rendre sensible le « mystère » de la vie (je me souviens dans mes études de philo, de Gabriel Marcel opposant problème à mystère), de faire cheminer l’auditeur dans l’inconnu par l’inattendu de la radio, de la parole qui va venir et qui nous surprend.  Il m’a invité dans quelques émissions : sur Annie Van de Wiele (la première femme à avoir fait le tour du monde en voilier), sur Paul André (le poète penseur du Tournaisis et du rural rayonnant), sur les Fraternités Ouvrières (voir ci-dessus), sur MaYaK, sur les recherches écophiles, etc. Et ce qu’il en a résulté est toujours apparu à mes yeux, non à mes oreilles, comme des synthèses sonores, témoignages presque éternels d’un travail qui prenait d’autres formes… Et puis : le mystère des voix (bulgares et universelles).

Je suis très reconnaissant à Thierry de ce don ; de la façon dont il a su donner sens, avec une perspicacité foudroyante, à ces différents travaux, lui qui n’arrête pas (sauf quand il est avec son potager, me disait-il) de rencontrer des « habitants chercheurs » de tous horizons de la recherche…

Voilà qu’avec sa compagne, la psychiatre Frédérique van Leuven, ils ouvrent leur lieu, à Sivry où ils pratiquent la permaculture à des rencontres périodiques autour de  : « Soigner les lieux pour soigner le monde ».

Et ne voilà-t-il pas, à mon grand honneur, qu’ils me proposent d’ouvrir le bal !

La « thématique » me parle bien sûr beaucoup : en mémoire directement ce que me disait Rino Noviello de son écocentre Oasis, à Ghlin appelé ainsi en référence à Pierre Rabhi : tout lieu, si déshérité fût-il, peut devenir un oasis quand des volontés humaines bienveillantes l’habitent.

L’invitation de Frédérique et de Thierry me permet en tout cas de reprendre tous ces « chemins de traverse » (une expression que Thierry a employée dimanche) que MaYaK a empruntés depuis le début de son histoire (cela fait 14 ans) pour faire apparaître un réseau de personnes qui pensent leur présence au monde depuis un respect et un amour inconditionnel pour la Nature et la libre expansion utile des nécessités intérieures des humains…

Le 28 avril, 17h30, dans notre échange, nous partirons des recherches « écophiles » (recherches aimantes sur les lieux habités) actuelles : le village au Sud, le village au Nord. Burkina Faso/Belgique. Ziniaré/Bissiga/Flobecq…

Le mode de peuplement du village où les hommes s’intègrent plus à la Nature où, au moins, il sont plus en contact avec elle, peut-il être une réponse à l’effondrement qu’annoncent les « collapsologues » étudiant les ravages du consumérisme productiviste et prédisant que nos sociétés du nord vont s’effondrer.

Mais nos villages du nord ne sont-ils pas déjà morts ? Mort ou en voie de résurrection ? Ces nouveaux habitants chercheurs qui s’y installent en des formes d’insurrection face au modèle de développement dominant ne consolident-ils pas une « alternative », ne tracent-ils pas une nouvelle voie ?

Les masses du sud et les masses du nord sont opprimées par les mêmes, disait Thomas Sankara, l’éminent président du Burkina… Un pays africain comme le Burkina Faso (l’un des plus « pauvres » de la planète) où fermes familiales, nature nourricière, économie informelle avec des syndicats, entraide, production (semi-)artisanale, « pauvreté, richesse des peuples », « l’Afrique au secours de l’Occident », restent une base reconnue et renforcée par des réseaux d’associations, d’ONG locales (comme APIL, l’ONG de mon ami Abdoulaye Ouédraogo), par de grandes personnalités qui ont une vision pour leur pays et leurs habitants ; un Burkina endogène et agroécologique ne serait-il pas un « modèle » très suggestif à explorer, à essayer de connaître ? Ne serait-il pas temps de réellement dialoguer, allez, sur l’avenir du monde ? Je trouve que oui…

Mes 6 voyages au Burkina – avec pour objectifs, information et communication – n’ont à mes yeux de sens que par cet échange entre des modèles de vie que des habitants-chercheurs, qui ont une vison globale critique et comparative, pensent et tentent de réaliser…

Et c’est tout le travail mayaque qui se reflète dans ces dernières recherches sur le village (et les vivifient). Recherches qui reçoivent, en plus, comme un cadre institutionnel : l’accord de partenariat entre Ziniaré et Flobecq, signé en janvier 2019.

Merci donc à Frédérique et Thierry de me donner cette possibilité de remodeler cette pâte !

Les rencontre à Touvent (voir page facebook…) seront enregistrées.

« Touvent » : le nom du hameau de Sivry qui vous accueillera. Et le nom de la sprl de Thierry Génicot ? « Silence »…

(Il y aura aussi une table avec les publications mayaques…)

 Au plaisir d’échanger avec vous ce soir-là !

Dimanche 28 avril 2019, 17h30, rue Touvent 5, 6470 Sivry (Hainaut) 




Soirée mayaque, 2, 100 Papiers

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Soirée mayaque, 2, 100 Papiers dans Alice Bossut equilibriste-blog-300x200équilibristes et mondes, NATHALIE de VOOGHT, 2010.

Cela fait déjà un petit temps que je me dis que je dois écrire quelque chose à ce sujet. Mais cela ne sort pas vraiment… C’est au sujet de la présentation mayaque à 100 papiers, mais je crois que cela déborde bien de cela et touche à autre chose.

On m’avait plusieurs fois parlé de cette jeune librairie. Et j’ai téléphoné un après-midi pour proposer une rencontre mayaque. Un oui direct. Consultez le programme et vous pouvez prendre une date. Ce lieu est à vous, est-il écrit sur le site de la librairie… Il restait la date de la Saint-Nicolas, pas facile. Et puis à composer une soirée. Isaia Iannaccone, Sébastien Verleene, Maximilien Atangana ont répondu directement oui. Max pour une performance bénévole, « pour MaYaK ». J’invitais Madi Niekiema qui me proposait un peu plus tard de venir avec son n’goni (une sorte de luth de l’Afrique de l’Ouest)… J’invitais Jean-Pierre Dusoulier que j’avais failli rencontrer à l’époque du cabanon Paul André (toujours d’actualité), lui qui avait été un de ses grands amis. J’échangeais avec Jean-Pierre un peu accidentellement par les bonnes grâces de facebook et je me rendais compte que son engagement de toujours dans les campagnes et les villes en transition s’accordait à merveille avec le projet burkinabè de recherche-action autour de l’animation de villages et du développement endogène. Jean-Pierre allait venir et me proposait, lui qui est conteur et chanteur, d’apporter sa voix, sa contribution de lecteur à la soirée… Alors je commençais à imaginer une espèce de scénographie. Une suite de matières, des répons de musiciens et de lecteurs, placés parmi le public. Avec Xavier qui comme moi s’ennuie aux présentations littéraires, on se disait, il ne faut pas faire trop long, pas emmerder les gens… Les choses se mettaient spontanément en place, sans difficulté. La structure s’enrichissait de jour en jour, la structure dynamique de ce temps d’une soirée où un échange se ferait. Je pense toujours aux équilibristes que Nathalie de Vooght a dessinés il y a quelques temps pour MaYaK (toujours d’actualité). C’était une commande et Nathalie y avait répondu avec ce plaisir gratuit que les Mayaques partagent avec les enfants. Ces équilibres fragiles, ces projets de société où la générosité est au fondement.

Je repense à Madi Niekiema, le musicien qui veut d’abord développer une forme d’auto-suffisance un peu rémunératrice, chez lui au Burkina, pour jouir de son art de musicien sans dépendre de personne… On en parlait ce vendredi, avec le comédien danseur poète Maxime Guidot-Dejoux et lui. D’un jour à l’autre, des foyers d’énergie qui font croire à ces sociétés possibles ( ?) qui sont dans la devise de MaYaK. Ce texte est désordonné. Pas grave, ça arrive. Il essaie de faire sentir cette « puissance », au sens lawrencien du terme que j’ai ressentie chez ces personnes à la soirée et plus tard au gré des rencontres que notre initiative culturelle suscite. Puissance comme force intime juste qui émane du corps d’un homme quand il sent ce qu’il doit faire sur cette terre (c’est la conception de Lawrence)… Anouk Brouyère rencontrait Jean-Pierre Dusoulier à cette soirée, eux qui travaillent tous les deux au renouveau des campagnes… Laurence Warnier était là qui réagit si spontanément aux stimuli mayaques. Comme le compagnon des premiers temps, Jacques Faton… Et Alice Bossut qui la première me parla de cette librairie accueillante et courageuse et engagée… Qui diffusait MaYaK et qui dessine pour la revue-livre. Et le peintre écrivain Frédéric Dambreville qui est aussi lecteur de Lawrence et de Dhôtel, le philosophe des champignons indéterminables.

Oui bon, encore un texte triomphaliste. Non. La situation financière de l’assoc qui produit MaYaK est mauvaise mais le tissu est de plus en plus résistant, le réseau en rhizome comme le psalmodiait Maximilien, à cette soirée.

Eh bien, merci, merci, vraiment…

HR




Le cabanon Paul André à Charleroi

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Un nouveau campement mayaque, cela fait un drôle d’effet. Vous montez ce dispositif d’expo (cette fois en compagnie de notre correspondante brésilienne Márcia de Araujo (déjà 3 MaYaK 5 vendus à Sao Paulo…)), et puis vous partez et vous laissez derrière vous, pendant presque un mois, une construction de sens (un cheval de Troie mayaque disait Xavier Vanandruel) que d’autres regarderont peut-être…

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« Public mais intime », ainsi décrivons-nous le cabanon, construction de bois et de tissu, dans le document pdf disponible ci-dessus. Faire connaître Paul André en des rythmes de visites variés. Réfléchir  à comment toucher un public (ici de bibliothèque) pour qu’il s’intéresse à un auteur (ou à une initiative) auxquels nous croyons et que nous voulons faire connaître : placarder du sens, publier en publiciste (ce mot osé… a un passé que j’aime bien : un publiciste est un type qui publie, rend public, veut faire connaître. Finalement, je le préfère au mot « éditeur » et il me semble mieux caractériser l’action mayaque (tant dans la revue-livre et les petites éditions que dans les mises en page des affiches du cabanon par Véronique Debliquis), action mayaque toujours un peu expérimentale dans le sens où nous recherchons comment faire pour faire connaître agréablement des pensées-vies que nous jugeons intéressantes.

« Intéressant », encore un mot usé : mais « inter-esse », intéresser, c’est semer une graine dans la chair perceptive de l’autre : des images et des mots entrent en lui, deviennent parmi lui… Inter-esse ! Intéressant. Et puis on se dit que dans et sur cet abri, cette palissade, on peut placarder ce qu’on veut… Suggestif… 

Hugues Robaye

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Dans l’espace de l’UT

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À la bibliothèque de l’Université du Travail, à Charleroi, le cabanon se déploie bien dans un espace spacieux où le bois est fort présent. Les objets de Paul André ont été placés dans une vitrine colonne que nous avons choisi d’intégrer au cabanon. À chaque nouveau campement, les affiches et affichettes sont disposées et accrochées un peu différemment, comme, cette fois, celles qui entourent le parcours-livre en quatorze tableaux… Un des intérêts du cabanon est de développer une réflexion sur la scénographie des expos (littéraire, ici, dans un sens large toutefois, vu le travail polymorphe de Paul André). 

Des ateliers d’écriture conçus et animés par Marie Beia approfondissent la nouvelle orientation du cabanon : écriture des mémoires personnelle, familiale et collective (démarche centrale chez Paul André). Plusieurs associations qui travaillent dans la réinsertion sociale ont été contactées pour participer à ces ateliers où chacun comprend que l’écriture est une démarche personnelle importante qui peut l’aider dans son cheminement personnel, dans sa prise de conscience progressive… 

Hugues Robaye

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Le cabanon Paul André à la Bibliothèque de l’Université du Travail (oula), Charleroi

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Le cabanon Paul André sera monté à Charleroi à la Bibliothèque de l’Université du Travail, le lundi 2 mai 2011 et visible dès le 3, jusqu’au 28. 

Et le 27, fête mayaque : dévergonssage, euh, dévernissage, en présence, nous l’espérons bien, des participants aux quatre ateliers d’écriture, organisés par  Marie Beia à partir du travail étonnant de ce poète-penseur d’une ruralité progressiste. Ou d’une Europe des Régions ? 

Le cabanon évolue. Montré à la Librairie Quartiers Latins en janvier et février de cette année, il évoque d’abord le travail de fond de Paul André autour de l’écriture de la mémoire personnelle, familiale et collective. Un travail, en fait, qui touche chacun d’entre nous : comment reprendre, comprendre, approfondir son milieu, ses milieux de vie, par l’écriture… Il propose dorénavant trois rythmes d’entrée pour comprendre le travail de cet écrivain de salubrité publique, disons-le… 

Et le dévernissage : une occasion de nous retrouver et de parler… de l’avenir mayaque…

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Rappelons-le : le cabanon a pu se faire grâce au soutien des Bibliothèques publiques, de la Promotion des Lettres, services du Ministère de la Culture de la CFWB ; et de la Maison de la Culture de Tournai.

Et c’est une réalisation de Mathieu André (ébénisterie), Caroline Léger (textiles), Véronique Debliquis (graphisme) et Hugues Robaye (conception).

Le cabanon Paul André à la Bibliothèque de l'Université du Travail (oula), Charleroi dans actualite mayaque pdf je suis le beau carton d’invitation : ouvrez-moi pour y voir plus clair.pdf




MaYaK s’expose. « Quartiers Latins », du 20 janvier (vernissage à 18h!) au 26 février 2011

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MaYaK 5 ans déjà.  Une « expoconstellation » de 16 artistes, qui gravite autour du cabanon Paul André (le Chappaz belge), à la Librairie Quartiers Latins, place des Martyrs à Bruxelles. 

Chaque artiste présente 3 œuvres. Artistes qui ont travaillé à MaYaK : qui ont plus qu’illustré : participé, donné, apporté leur monde, fait vibrer autrement MaYaK et ses alentours. Une scénographie d’exposition s’intégrant à une librairie qui a toujours soutenu le projet mayaque.

Sous (ou sur-)-titre : Tout se tient… Qu’à un fil…  Mondes complexes, reliés, fragiles : cette expo, une rétrospective d’avenir (une façon de montrer les équilibres fragiles qui font une revue-livre de ce type), de fêter la sortie du MaYaK 5, les 5 ans de MaYaK et du GE ! et de penser déjà au M6, solitudes en sociétés II ! 

Et un programme de trois rencontres. 

Et puis, quelle librairie ! Quel choix extraordinaire de livres pour enfants, de livres sur l’architecture et le rapport à la Nature, de petits éditeurs rares et beaux ; un choix en littératures du monde ; un choix très complet d’auteurs belges. Tout cela orchestré par la libraire Muriel Verhaegen (qui est aussi notre conseillère mayaque en reliance…). 

Vernissage le 20 janvier 2011, 18h. Rencontres les 22 janvier, 5 et 12 février. Expo jusqu’au 26 février. 

Infos : veuillez s’il vous plaît, ouvrir le pdf pour une meilleure lecture.       MaYaK s'expose.

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MaYaK aujourd’hui

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runionmayaque540cmret1.jpg Une réunion de préparation pour le M5, dans le décor champêtre de la potterée. Vous reconnaissez le président (que d’aucunes mauvaises langues surnomment « l’âne solennel » ou encore « Sam l’aigle ») qui harangue ses camarades mayaques : Jacques Faton (qui s’est endormi) ; Xavier Vanandruel au premier plan, de dos ; Luc Rémy (à gauche de TH), Muriel Logist (deuxième à droite, de face, avec un béret), Thierry Umbreit (à droite de LR, les deux avec un béret, mais pas le même), Ludmila Krasnova (près de ML) … En arrière-plan, le complexe éditorial et culturel mayaque et l’éolienne du Phare, en construction. Photo de Eugène Chaldei

Le MaYaK 5 se prépare. Avec pour thème : « solitudes en sociétés » ou comment des solitudes nourries (par la musique, le jardinage, le voyage, les liens sociaux interculturels, l’arpentage… Suspens…) génèrent une société plus subtile, aux liens, aux ramifications, plus denses et vivifiants.  La composition d’un numéro de MaYaK réclame du temps. Nous portons longtemps ce numéro en nous, avec ses mots qui viennent de partout et ses images qu’il faut lentement, progressivement associer. Composer tout cela, voir dans ces matières diverses ce qui s’appelle, ce qui se relie, ce qui contraste… Composer et… s’amuser de ces rapprochements, de ces passages… Patience donc, MaYaK le 5 vient… 

Il y a MaYaK mais il y a aussi le cabanon Paul André, que nous retravaillons (avec le graphisme de Véronique Debliquis). Une version plus légère, centrée sur l’écriture de la mémoire, personnelle, familiale, collective (travail au cœur de la démarche de Paul André), sera montrée à Charleroi fin novembre. Cabanon assorti d’ateliers d’écriture centrés, eux aussi, sur ce travail d’écriture disons autobiographique. Les bibliothèques publiques ont reçu la consigne d’aller à la rencontre des publics – et pas spécialement des lecteurs convaincus -, de travailler avec les associations de réinsertion sociale par exemple et c’est à ces personnes, notamment, que s’adresseront les ateliers mayaques. Paul André avait eu l’intention de tenir un kiosque dans la gare de Tournai, où les gens seraient venus déposer des manuscrits ou venus en emprunter. Ecriture spontanée, communication interculturelle et recherche d’identité ; des ateliers (animés par Marie Thiele Beia) partiront de ce souci et d’une pensée de la non violence. Canaliser la violence, les frustrations, par le dialogue, l’échange d’expériences, l’expression écrite ? 

Le GE ! participe également à l’organisation du salon du livre de Tournai. Un salon qui se prépare toute l’année. Composer une programmation, penser la place d’une telle manifestation dans une ville, une région, un pays. Inviter des écrivains, leur faire rencontrer le public. Associer à la préparation du salon différentes institutions d’enseignement, professeurs et étudiants : Académie des Beaux-Arts (texte-image), Institut Saint-Luc (graphisme, scénographie d’espace), Conservatoire d’art dramatique (interprétation de textes), classes du secondaire (rencontre avec les écrivains). Écrivains publics aussi (animations lors du salon). Illustrer des textes, les faire interpréter, produire de petits livres, exposer des travaux d’étudiants…  Que le salon génère une animation littéraire qui dépasse les deux jours de sa tenue (13/14 novembre 2010). Animation littéraire ? En fait, un salon du livre fait réfléchir à l’expression du sens, au rapport à l’écrit (écrire, c’est exprimer, penser/poétiser notre présence au monde ?), à la publication de cela (nécessaire ? Pas toujours…), sous différentes formes, du fanzine (petit livre texte-image photocopié) au livre offset. Fait réfléchir à toutes les formes que l’expression du sens peut prendre. Donc animation dans un sens très actif : montrer l’énergie de la vie qui passe dans ces activités éditoriales. Nous avons en projet des blogs qui montreront toutes ces interactions au cœur du salon et seront comme des vitrines de l’expérience éditoriale et de la vie possible des écrits autour de nous… 

Le GE ! est cohérent et… bosse ! Ainsi, Ludmila Krasnova travaille à un nouveau site (qui sera fait de dessins en NB). Il montrera deux espaces : un bord de mer (très tendance, ça) avec le phare et ses étages (vous le connaissez) et un arrière-pays avec un arbre et une cabane (et un potager, si nous avons encore le temps…). Cet « arrière-pays », c’est le côté public du GE !: salon du livre, cabanon etc. 

Entre-temps, le blog ci-présent (qui vient de dépasser ses 20000 visites) assure la relève… 

C’étaient quelques nouvelles du Phare… 

Hugues Robaye




Paul André se présente

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Le tableau d’ouverture du cabanon…

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Le cabanon Paul André en construction…

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Quelques photos du cabanon, alors encore en construction (d’autres photos bientôt!). Avec deux des premiers tableaux (dans un graphisme de Véronique Debliquis). Et la vitrine qui montre certains objets reproduits dans le parcours articulé qui jalonne les parois extérieures du cabanon.

À la Maison de la Culture de Tournai jusqu’au 8 novembre.

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« Nous allons toujours vers le dehors »: Arthur Rimbaud, André Dhôtel, Paul André

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boisdt40x31.jpg Acrylique sur papier de Paul André: Les bois communaux

 « Le pays où je vis vraiment me demeure inconnu. Depuis que j’en pratique les recoins, que j’en scrute les ciels, que j’en arpente les confins, il ne cesse de dévoiler, en les dérobant, les images fabuleuses d’une vie qui me serait donnée en plus, une vie tour à tour évidente et secrète, autre absolument et néanmoins foncièrement mienne. » Jean-Claude Pirotte, Dhôtel parmi nous (petit essai lumineux accompagnant Le club des cancres, à la Table Ronde).

Je lisais cela et je pensais à ma longue station, le soir précédent, devant cette page recto verso de dessins très singuliers. Il faut dire qu’il y avait un peu de triche : scanné à haute définition, je voyais à l’écran ces dessins et étais occupé à gommer les traces et taches que le temps y avait laissées. La page était très agrandie et les traits des dessins au tracé sans repentir devenaient d’autant plus proches et intimes que je restais longtemps sur eux, plus longtemps et de plus près qu’à l’accoutumée ; suivant lentement  le trait assuré, effaçant les souillures du temps, je retournais aussi à l’état d’origine du dessin ; et cela me semblait un peu magique ; comme une rencontre rare. Ces dessins mystérieux  tentaient de retracer les parcours de certains animaux dans le paysage… Document énigmatique, sans explication, livré à l’interprétation.

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L’auteur : Paul André. Je cherchais à comprendre ; je supposais qu’il avait dû intégrer à sa « géomancie » (voir ci-dessous) ces parcours d’animaux, éphémères. Je repensais donc à ces dessins en lisant le texte de Jean-Claude Pirotte consacré à André Dhôtel qui lui aussi était sensible aux infinis réseaux animés qui traversent un espace donné, qui animent ou tendent un lieu : vols d’oiseaux, trajets de mammifères ou d’insectes, aires végétales, passages imperceptibles …   (lire Terre de mémoire, recueil d’entretiens).

imgp180540x31.jpg : détail

Et en regardant de près cette peinture sur papier de Paul André, je pensais à Dhôtel : deux écrivains sensibles aux lumières des paysages.   

Des géomanciens…

PS: le titre de l’article est repris à un essai de Dhôtel consacré à Rimbaud.

Hugues Robaye







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