HERVÉ YAMGUEN à Lessines & Walcourt les 3/4 août 2019

19072019

66276832_10219231064996725_4162647015831896064_n 66837281_2371963369558468_8648706172859187200_o peinture et sculpture de Hervé Yamguen

Le net fait parfois bien les choses…

J’ai croisé Hervé Yamguen (Cameroun) sur facebook ; nous avions un ami commun (plus, en fait) à Ouagadougou (Burkina Faso), le peintre Sambo Boly (que j’avais croisé sur le net parce que nous avions…).

Je les ai ensuite rencontrés en âme, os et chair, tous les deux. Et le courant a passé, comme on dit : des projets communs, des œuvres de ces deux peintres en dépôt, en expo et en vente… ; des contacts réguliers, presque quotidiens : « Et chez vous, Maître Sambo ? La famille, le travail ? La santé ? ». Si pas quotidiens, nous nous disons : « Ça fait deux jours ! »

Hervé Yamguen : peintre, sculpteur, performeur, écrivain, poète, il vit dans la grande ville de Douala au Cameroun, dans le quartier [révolutionnaire] de New-Bell où se trouve son atelier. Il anime la « K Factory », lieu de résidence pour artistes transdisciplinaires et galerie d’art.

Je pense à Hervé Yamguen comme à un artiste engagé, soucieux de l’avenir du peuple camerounais et pensant que ce souci est au centre du travail artistique : dire, penser, écrire, dessiner des modèles de vie ensemble.

Je suis (suivre et/ou être en porosité ?) son travail avec le poète Kouam Tawa. Il me rappelle ce que faisait le grand Max Elskamp en Belgique : poète et plasticien qui choisissait d’être un chantre du peuple de Flandre.

Le mot « peuple », oui d’accord, désuet ? Je ne sais pas. Je pense aussi à « Zadig », en France, cette revue-livre qui part du principe qu’il faut revoir avec de nouveaux yeux, de nouveaux mots la France, les Frances, l’infinie diversité culturelle d’un espace de vie ; et que ce sont ceux qui manient une langue à dimension artistique qui sont le plus à même d’inventer, de proposer un horizon de sens pour une population ; Hervé Yamguen et Kouam Tawa font cela, je crois bien… Je pense bien sûr, aussi, à Thomas Sankara, à sa vision pour le Burkina Faso qui aurait pu devenir le premier état agroécologique (par exemple).

Après avoir composé ce livre – /Héroïsmes ordinaires/  – au gré d’échanges virtuels avec Hervé Yamguen, j’ai pu le rencontrer à La Maison de la Poésie de Paris, rue Saint-Martin. Et là : Quelle présence ! Déterminée, accueillante : un « mécontentement joyeux » à la Jiddu K ; un homme ni optimiste ni pessimiste mais « possibiliste » selon les mots de Kenneth White que Hervé lit en ce moment (vu sur facebook :-) ), expérience de lecture ondulatoire qui entre en résonance avec son travail de plasticien peintre au cœur d’une résidence d’artiste au SAVVY, à Berlin.

Hugues

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La grâce éternelle de l’intraordinaire : « Comme tous les après-midi » de ZOYÂ PIRZÂD

25052013

La grâce éternelle de l'intraordinaire :

« Depuis trois millénaires, le tapis est l’expression la plus raffinée de l’art persan. » écrit Serge Michel dans son éclairant, Marche sur mes yeux : Portrait de l’Iran aujourd’hui.

En savourant les si gracieuses nouvelles du recueil de Zoyâ Pirzâd, Comme tous les après-midi, je me disais que tous les motifs de ces courtes histoires, d’une simplicité et sobriété autant exemplaires que belles s’entremêlaient pour former un tissu précieux, « symbiose de l’art mystique et de l’art de vivre », comme ajoute Serge Michel. Une mystique ? Celle alors du temps qui est comme un enfant qui joue au tric-trac,  le temps de l’ « intraordinaire », du temps éternel qui naît de cette lenteur des journées simples, à la maison, près du jardin, dans les rues, avec un enfant…

Dans un entretien, Zoyâ avance sous forme de boutade que les femmes sont plus intéressantes que les hommes… Les nouvelles de Comme tous les après-midi partent en tout cas de la conscience d’une femme qui s’abandonne au temps de la journée, quand elle se retrouve seule après le départ du mari, des enfants. Pas de féminisme ici ou une forme révolutionnaire, un renversement à 180 degrés : la femme libérée du travail rémunéré est dans une densité de présence que l’homme au travail n’atteint jamais (et une seule nouvelle met en contraste et en scène un homme passé heureusement à la retraite et qui découvre une autre vie).

Alors de quoi est fait ce tissage intraordinaire des jours ? Maison et rue, solitude des gestes simples, fenêtre, observation, rêves, acceptation malicieuse, mari, enfants, cuisine, lenteur, famille proche et éloignée, économie (lois de la maison), entraide, gestes entraperçus, souvenirs, générations, joies simples, répétition nécessaire de gestes, tâches de la journée, vie suspendue à un fil modeste et nécessaire, croisement de motifs, d’expériences, hasards, délicatesse du simple, du ténu, du léger, du grave, de l’éternel, du lent ; grâce, poésie, bienveillance, douceur, émotion, jardin, arbre, vent, enfant, couleurs ; plaisirs ténus tissés en motifs à l’intérieur d’une courte histoire ou d’une histoire à l’autre. J’énumère simplement car la phrase et la langue de Zoyâ Pirzâd atteignent un tel degré de sobriété et grâce poétique que les événements minimes des jours ressortent avec vivacité et s’assemblent spontanément…

Hugues Robaye

Zoyâ Pirzâd, Comme tous les après-midi, LdP, 5 euros.

Serge Michel et Paolo Woods (photos), Marche sur mes yeux : Portrait de l’Iran aujourd’hui, Grasset, 22 euros.

Mois iranien à Tournai mai/juin 2014.







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