MaYaK/Phare Papier/GE!, cette année 2019…

6112019

wpo5 chezl3 ceh5 Journées Wallonie Portes ouvertes, Potterée ; Chez Lucy, Lessines ; Marchienne au Pont

État des lieux mayaque…

MaYaK, la revue-livre du Groupe Esthéthique ! asbl (GE! : éthique + esthétique) existe depuis 2005 et s’est développé, tel un organisme tout au long de ces bientôt 15 années…

C’est en revenant de Slovaquie que je me suis demandé comment inventer quelque chose qui mette en valeur tout l’héritage (culturel, au sens large, vivifiant, vitafère, écrivais-je jadis) que j’avais reçu, que je recevais et recevrais selon des associations, des analogies spontanées de sens ; des rencontres qui n’allaient cesser, sauf (RIP)…

Jouer avec des formes de communication : édition, audiovisuel, expos, rencontres…

L’état providence belge m’avait encouragé à terminer mes études de philosophie ; je lui devais de rester dans ce « mécontentement joyeux » à la Krishnamurti : ne jamais se satisfaire de l’état de fait, rester un ado (un soleil qui se lève) constamment mais ne pas jouer au casse-pied de service, rayonner la force de la vie, depuis la nature (et la culture)…

Produire de l’information sensible, une/des vision(s) du monde, de comment vivre ensemble (et seul) au mieux sur cette planète. Les bonnes belles et larges réponses (petit rappel de Goethe) ne manquent pas mais les infos pullulent et il me semblait intéressant d’en associer certaines dans un esprit qu’il me plut d’appeler « mayaque », du nom de ce théâtre à Žilina (Slovaquie), un théâtre de marionnettes dont le nom signifie « phare ». Des sonorités à la fois douces et explosives (comme cette dernière consonne occlusive, telle une claque) . Et puis l’image du phare, entre terre et mer et ciel, qui lance des signaux, des repères…

Revue-livre, cabanon d’édition, audiovisuel (Muzifar records & Télémayak), expos, observatoire écophile (recherches aimantes sur les lieux habités), observatoire des rayonnements endogènes (à partir notamment du Burkina Faso (Burkimayak), mais aussi appliqué à nos régions : comment chaque communauté humaine/naturelle se développe selon ses principes à elle) : l’organisme se ramifiait et chaque branche tenait au même tronc et une circulation naissait…

Donc un état des lieux provisoire :

Un double MaYaK se prépare, consacré à la thématique : « mort, résurrection et insurrection des villages » ! Un questionnement et je pourrais ajouter un point d’interrogation à cette proposition… Serait-ce d’espaces où l’homme peut être plus en contact avec la nature (le village), où la densité de population est moindre, que viendraient, de façon privilégiée, des réactions au consumérisme productiviste ? Plusieurs conditionnels dans ce qui est déjà une question… Le village existe-t-il encore chez nous ? Qu’est-ce qu’un village ?

À cette dernière question, j’ai cherché des réponses au Burkina Faso, en janvier/février derniers ; je suis rentré avec beaucoup d’enregistrements autour de cette question du village, là-bas. Cette enquête : une base pour monter une expo compacte : textes (peu), images, sons, images animées qui déplierait une publication textes/images comportant plus d’écrit ! En préparation.

Expo et album pour introduire, dans le « village » de Flobecq, le Burkina Faso : un accord de coopération a en effet été signé des deux côtés fin 2018 et début 2019. Accord sur papier. Qu’en faire ?

L’assoc GE ! (Groupe Esthéthique!) et l’ONG burkinabè APIL (action pour la promotion des initiatives locales) sont les deux facilitateurs de cet accord. L’optique du GE ! et d’APIL : les deux pays ont des niveaux de développement très différents mais le Burkina repose toujours sur une agriculture familiale et sur ses villages, menacés, mais soutenus, par des ONG et des associations agroécologiques conscientes des méfaits de l’agriculture industrielle et chimique. Comment le village et la relation à la terre sont-ils vécus ici et là-bas ? Croiser les regards pour s’interroger sur notre présent et ses relations à l’histoire, sur le mode de développement que nous avons privilégié. Et penser l’avenir…

Ces questionnements trouvent un cadre propice au cœur d’un nouvel engagement du GE ! : dans la commission du patrimoine de Flobecq. Patrimoine naturel, humain, culturel, architectural : comment les populations diverses vivent le territoire rural de Flobecq ? Y a-t-il encore une différence fondamentale entre campagnes et villes ? La commission permet d’aborder beaucoup de sujets liés à l’habiter, aujourd’hui : géographie naturelle et humaine : un horizon de réflexion et de sensibilité infini…

L’un des projets de « COMPAFLO » est une publication dans l’esprit – mutatis mutandis, of course – de « Zadig » en France : réinventer les régions de France par le récit, par des récits de natures variées qui redonnent sens aux territoires en cette époque consumériste et parmi des discours politiques à visions courtes qui n’enchantent personne… Une sorte de MaYaK flobecquois ;-)

L’activité éditoriale récente du cabanon d’édition Phare Papier va dans le même sens.

Réédition de Delattre, Docteur de l’Intimisme, en un format différent (Delattre, conteur régional, médecin spécialiste de l’alimentation qui écrit à la fin de sa vie écourtée, une sorte de philosophie liée à la conscience intime du corps : l’intimisme.

L’homme qui dissipe la nuit : Méthodologie d’approche pour une école communautaire, de Étienne Lannoaga Zoetyandé : un manuscrit dactylographié rapporté du Burkina et édité en collaboration avec l’association Dougoura de Ouagadougou : un plaidoyer sous la forme d’un « roman pédagogique » pour convaincre les parents villageois de mettre leurs enfants à l’école : un livre qui montre le Burkina des villages…

Sortie de Nos racines Lés arpes d’el drèfe, où 4 artistes se penchent sur le destin d’arbres bientôt abattus et plus largement sur la relation de l’humain au végétal.

Sortie prochaine d’un livre de Kouam Tawa et Hervé Yamguen, Dans l’arène, qui pose sous la forme d’une suite poétique complétée de textes de réflexion la question du politique, du rôle de l’artiste dans l’expression de modèles de vivre-ensemble. Le livre vient du Cameroun contemporain mais ses interrogations concernent n’importe quel territoire.

Sambo Boly, Le village : 13 toiles : un livret consacré aux grands formats de notre ami peintre burkinabè dont une inspiration majeure consiste en l’expression des forces des villages traditionnels burkinabè.

Préparation d’un livre avec l’écrivain de Ghoy (Hainaut, commune voisine de Flobecq), François Noul, Textes à vivre, à boire et à manger : Chroniques et recettes (de vie). Ancien AS, qui fonda et pilota la ferme de réinsertion sociale « Bocace » à Marchienne au Pont : agroécologie pionnière et élevage, production locale, distribution en circuit court. François Noul fut de longues années chroniqueur au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » et collaborateur dans diverses revues. Grand cuisinier (à partir des trésors du jardin potager) lorgnant vers une relative autarcie et sobriété heureuse… Un recueil de textes, culinaires et de vie…

Patrimoine naturel : la potterée, siège social mayaque a connu cet été des fêtes, des petits-déjeuners « ting tang » pour parodier une notion contemporaine. Ting-Tang : rassembler – à la chinoise – des âmes dans un lieu inspirant : sur une colline sujette aux souffles de vent, en un jardin sauvage traversé par les lumières et les animaux : quiétude propice à l’échange d’idées sensibles. Il y eut plusieurs rencontres à la Potterée autour de ces sujets/objets d’études évoqués plus haut, dans un climat d’amitié musicale… Il y eut ainsi et aussi la visite de notre ami camerounais Hervé Yamguen, avec qui nous organisâmes plusieurs activités (notamment au « Cabaret des Oiseaux » de Marianne Uylebroeck, partenaire de pas mal d’activités, à Lessines). La potterée comme j’appelle métonymiquement la masure qui m’accueille recevait une vie nouvelle, dans le prolongement de sa participation à l’opération Wallonie portes ouvertes de l’année passée, où la maison montrait 14 années d’activités mayaques.

Les hasards de l’existence (sous toute réserve) nous amenèrent aussi, à plusieurs reprises entre Walcourt et Sivry : Walcourt : « la Petite Maison », un lieu d’expos, d’ateliers et de rencontres,créé cette année par Muriel Adam. Nous retrouvons là Philippe Michaux et ses filles qui animent « Le Chemin du Village », association de géographie humaine qui explore le bassin de la rivière Eau d’Heure ; nous y croisons les sœurs Béatrice et Marie Albert qui ont fondé « L’Ortie-Culture », où elles initient à la pratique du « jardin comestible »… Rencontre avec Agnès Marlier dont le travail consiste – au Centre culturel de Walcourt – à épauler des initiatives citoyennes, dans le cadre du projet européen « leader » (liaison entre acteurs du développement économique en milieu rural) et du « GAL Sambre et Meuse» (Groupe d’action locale). Le soutien des initiatives locales, celles que promeut APIL par une personne passionnée, dévouée et inventive

Réseaux : plus au sud, l’  « Association libre » – de Frédérique van Leuven & Thierry Génicot – pratique la permaculture et organise des rencontres autour de l’importance primordial du contact avec le jardin et la nature (j’avais la chance de pouvoir y présenter les activités mayaques liées à cette dimension).

Et puis il y a eu un campement mayaque d’importance : deux participations à la foire des livres de Lessines, Mes inscriptions (organisée par Alain Georges). Dans une boulangerie désaffectée de la Grand Rue de cette ville : chez Lucy. Une boulangerie avec pignon sur rue, larges vitrines. Une maison dont il faudrait lire l’histoire tarabiscotée, annexes, chevauchements sur la maison voisine, réaménagements… Occuper ce genre de lieu, provisoirement ; le faire renaître un jour ; l’occuper à nouveau quelques semaines après, ce fut comme un enchantement ; l’âme des maisons en peine, abandonnées… Et les Lessinois de retrouver le salon de thé qu’ils aimaient. Être en contact avec les passants timides mais curieux, les saluer et les faire entrer. MaYaK apprécie de participer à des événements de ce genre, comme aussi la journée de l’artisanat organisée à Mont sur Marchienne par l’association « Le Chemin du Village ». Relier les personnes, dépasser les milieux…

MaYaK est en quelque sorte thermodynamique ! : un ensemble en mouvement qui se réorganise en fonction des nouvelles rencontres, se reprofile et gagne en densité… Des circulations nouvelles ; des résonances inattendues. Le plaisir de vivre et de témoigner…

HR

fp1 (2) Hervé endogène journée des solidarités, Tournai ; peinture de Hervé Yamguen




RINO NOVIELLO à Lessines, le 29 avril à 18h30…

14042017

Image3 cabaret des oiseaux 2 Tchéquie & Dendre…

C’est en parcourant « La p’tite gazette de la transition », le trimestriel de « Mons en Transition », que j’ai fait la connaissance de RINO NOVIELLO.

Un entretien était consacré à ce photographe et cinéaste ; il projetait Présent simple, l’un de ses documentaires, qui montre le quotidien de deux jeunes membres de l’association écologique « Les Amis de la terre », ayant pris la décision, lentement mûrie, d’aller vivre en Tchéquie, en roulotte, à l’emplacement d’anciens potagers communautaires, cultivant notamment une variété de simplicité volontaire…

Dans un autre numéro, Rino Noviello développait une réflexion sur la place du travail dans nos vies, sur nos façons d’entreprendre au sein d’une nature qui nous porte et/mais que nous détruisons. Il faisait référence aux « positive entrepreneurs », un réseau qui rassemble des initiatives entrepreneuriales respectueuses du bien-être et de l’épanouissement du travailleur comme de la nature…

J’apprenais qu’il avait été à l’origine de « Mons en Transition », de la locale montoise des « Amis de la Terre » et qu’il avait fondé avec un groupe d’amis un éco-centre à Ghlin (près de Mons). Éco-centre Oasis, selon l’appellation que donne Pierre Rabhi à des lieux d’espoir : même un lieu déshérité, s’il est habité par des personnes qui rayonnent d’un projet solide et harmonieux, peut devenir une oasis

Je découvrais cette oasis avec Rino : maison restaurée avec des matériaux bio lors de chantiers de volontaires internationaux (et nationaux) ; serre, four à pain et pizzas, potager ouvert chaque semaine et travaillé en permaculture, stages divers, projection, etc.  http://www.ecocentre-oasis.be/

 

Produire, consommer, vendre, acheter, il n’est pas prouvé que cela rende heureux… Que va-t-on faire de nos vies ? À quoi allons-nous nous consacrer ? Quel travail pour quel monde ?

Par son travail-vie, RINO NOVIELLO (qui a fondé sa scrl – société coopérative à responsabilité limitée – « Picturimage » et s’implique dans un réseau d’associations),  cherche et explore systématiquement des réponses à ces questions.

Un long entretien avec lui, dans le MaYaK8. Et nous souhaitions l’inviter à Lessines pour échanger autour de ces alternatives d’espoir…

Ce sera au « Cabaret des Oiseaux » (où Marianne Uylebroeck organise chaque mois des concerts), le long de la Dendre, le 29 avril, à 18h30.

Projection du documentaire Présent simple, rencontre avec RINO NOVIELLO et présentation du MaYaK8 qui sort le 20 avril !

Boissons et assiettes mixtes.

PAF ? En début de séance, Rino nous parlera de la notion de « participation consciente » que développe l’ « Université du Nous », un chapeau de l’artiste remodelé…

Hugues Robaye




Room Music à Comines et Lessines

22102012

Room Music à Comines et Lessines dans Arne Van Dongen room-music-blog-150x112

C’est magique. Ellezelles, le Marni, Comines, Lessines hier… Le cd « Room music » (en résonance avec le MaYaK6) est devenu le nom d’un quatuor avec un répertoire (et un personnel) élargi.

Kathy Adam, Steve Houben, Jacques Pirotton, Arne Van Dongen. D’une prestation à l’autre, je suis émerveillé par la générosité de ces solistes réunis dans une bonne humeur visible. Jacques au jeu si subtil, ténu et décisif en même temps ; une guitare libre qui s’éloigne et se rapproche des autres instrumentistes pour dialoguer alors, souvent avec humour. Bien sûr le jeu de Steve avec ce souffle grésillant, si proche du Rien, qui conclut souvent ses solos. La contrebasse d’Arne bien en avant, parfois nerveuse, parfois douce et ses compositions émouvantes (notamment les « refusés » de 37 témoins (le film de Lucas Belvaux dont notre ami a composé la musique), comme il les présente avec drôlerie). Le violoncelle de Kathy et ses vagues qui soutiennent l’intervention des autres solistes et par moment, ses répons graves. 

Quelle musique ouvragée, comme enluminée… Je dois écrire des bêtises… J’en parlais d’ailleurs hier au pianiste de jazz Fred Wilbo et nous échangions autour de la notion de plaisir qu’il trouvait décisive : ressentir du plaisir avec force est un critère d’appréciation si pas suffisant du moins nécessaire et tout de même déterminant !

Répertoire élargi. Compositions de Steve, notamment cet étonnant arrangement d’une musique élisabéthaine pour sax et violoncelle. Composition amusante et endiablée du guitariste Bill Frisell, avec qui Jacques et Steve ont travaillé ; pièce qui met tellement en évidence la complicité du quatuor… L’univers d’Arne étrange et doux comme cette composition pour une amie disparue ou celle pour un atelier à la prison de Leuven (Louvain), « pour les soi-disant meurtriers ». Une balade de Jacques, celle de Sarah dans la neige. Le travail en superposition progressive de Kathy, des vagues sonores en méditation avec J. S. Bach…

Et surprise, la chanteuse Danièle Copus, de sa superbe voix grave, nous chantait une chanson de Sting sur la fragilité humaine. Accordée avec les musiciens une heure plus tôt…

Magique et émouvant d’entendre au rappel, le morceau final (ce fut le cas dans les trois concerts) : Potterée mayaque, que Steve dédie au chef mayaque présent dans la salle.

Selon moi, l’accord musical est un modèle de monde (et d’ailleurs les anciens Chinois y voyaient l’harmonie de l’univers que reflétait le gouvernement de l’empire). Par excellence, il fait entendre que quelque chose est possible sur notre belle et bonne planète au pillage (d’après le titre du livre tristement augural de Fairfield Osborne).

Chapeau bas et toute ma gratitude, Arne, Jacques, Kathy et Steve ! Début de l’année prochaine à La Fenêtre, à Tournai, on remet ça ! « Ca », mais c’est en fait toujours autre chose. Vivent les belles métamorphoses, la vie en mouvement, d’un dynamisme thermodynamique.

Avant Comines (Komen), Room music enregistrait à Ronse (Renaix) une démo. Plaise aux esprits qu’elle devienne un cd !

 HR




« Bruxelles Aires » chez Marianne Uylebroeck, sur les quais de Lessines

22062012

Le monde des quais, Marianne Uylebroeck

Lessines (Hainaut belge) est une ville morte bien vivante. On le sent directement, quand on s’approche de la maison de Marianne Uylebroeck, en ce 17 juin, un dimanche après-midi ensoleillé. 

Les eaux sombres et presque immobiles de la  Dendre, les quais en pierre de taille, comme un déjeuner sur l’herbe à côté de l’eau ; des gens qui devisent devant la porte ouverte de la maison. J’aperçois tout cela et je m’approche. De l’autre côté de la rivière canalisée, l’imposante malterie du siècle passé qui a brûlé l’année dernière. Pignons de briques rouges en ruine romantique ; par le trou des fenêtres on voit des poutres calcinées qui plongent et le bleu du ciel. Plus loin, sur l’autre rive du canal, la tour de déchargement rouillée et classée, vestige de l’activité des carrières de porphyre. À gauche, les écluses et le chemin de halage qui mène à Grammont – on y va en vélo. Il est bordé d’une colline broussailleuse, ancien site d’une carrière. Et puis ce chapelet de bâtiments à caractère industriel dont on ne parvient plus à déchiffrer l’affectation originelle, aujourd’hui transformés en habitations ou laissés à l’abandon. Ensemble biscornu et beau, perdu dans un présent oublieux.

Et voilà Marianne qui avance sur le chemin de halage, entourée d’une louvoyante équipe de télévision… Il y a concert chez elle cet après-midi. Et la télévision régionale « Notélé » n’a pas manqué cet événement (d’ailleurs mensuel). C’est l’anniversaire de Marianne, et ses amis musiciens sont venus la fêter.

Bruxelles Aires tango orchestra, une formation : deux chanteuses musiciennes (Monique Gelders à l’accordéon diatonique et Lola Bonfanti à la contrebasse), un pianiste (Dan Barbenel), un violoniste, Josselin Moinet (il confie sa guitare occasionnelle à une jolie spectatrice qui la couche délicatement sur ses genoux). Nous sommes une quarantaine dans le salon de Marianne…

Donc musique ! Tango ? Un répertoire varié : des chansons de Carlos Gardel, des mélodies instrumentales des années 30, le tango nuevo d’Astor Piazzola.  Une suite bien orchestrée de morceaux de tonalités chamarrées : du drame noir de la saudade éternelle, la mélancolie amoureuse, la passion aux scènes jaunes comiques, aux rires complices avec le public. Une mise en scène : un café-théâtre de musiciens. Certains d’entre eux jouent aussi dans les Baladins du Miroir. De courts commentaires plaisants sur les lieux de danse et les compositeurs argentins (ou français, puisque l’un des tangos a été composé par Josselin !). C’est Monique qui s’en charge. Et puis Lola, la contrebassiste soprano se mêle, enjôleuse, au public, chapeau rouge tendu et s’arrête devant les hommes qu’elle séduit de sa voix d’opérette. Tout cela dans un enchaînement bien pensé. Le public est joyeux.

Les musiciens invitent Marianne (occupée à couper les délicieuses tartes qu’elle allait proposer plus tard) à les accompagner. Elle arrive avec son accordéon.

C’est que Marianne est accordéoniste virtuose et pédagogue (parmi ses innombrables élèves, on compte notre gracieuse collaboratrice, Muriel Logist et aussi un certain Didier Laloy…).

Je suis à gauche au premier rang à 50 centimètres de Dan, le pianiste écossais. Je regarde le public fasciné par cette atmosphère de cabaret.

C’est l’entracte.

Je sors, une Quintine (bière d’Ellezelles) à la main. Générosité des musiciens : la première partie fait une heure, la seconde 45 minutes ! Lessines des bons airs et eaux !

Je pense à ces réseaux qui changent notre monde discrètement, à ces organisations citoyennes qui donnent espoir, in spite of, selon la devise du grand John Cowper Powys. Et je murmure : merci Marianne. La ville morte palpite sous mes pieds.

HR

BXL-aires-blog-150x113 dans Marianne Uylebroeck Dan et Josselin, une photo de José Moya, un spectateur venu de Colombie

Lola-blog-114x150 dans tango Lola, par Marianne Uylenbroeck

Marianne-blog-150x114 Monique et Marianne, par la photographe inconnue que nous remercions







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