Room Music à Comines et Lessines

22102012

Room Music à Comines et Lessines dans Arne Van Dongen room-music-blog-150x112

C’est magique. Ellezelles, le Marni, Comines, Lessines hier… Le cd « Room music » (en résonance avec le MaYaK6) est devenu le nom d’un quatuor avec un répertoire (et un personnel) élargi.

Kathy Adam, Steve Houben, Jacques Pirotton, Arne Van Dongen. D’une prestation à l’autre, je suis émerveillé par la générosité de ces solistes réunis dans une bonne humeur visible. Jacques au jeu si subtil, ténu et décisif en même temps ; une guitare libre qui s’éloigne et se rapproche des autres instrumentistes pour dialoguer alors, souvent avec humour. Bien sûr le jeu de Steve avec ce souffle grésillant, si proche du Rien, qui conclut souvent ses solos. La contrebasse d’Arne bien en avant, parfois nerveuse, parfois douce et ses compositions émouvantes (notamment les « refusés » de 37 témoins (le film de Lucas Belvaux dont notre ami a composé la musique), comme il les présente avec drôlerie). Le violoncelle de Kathy et ses vagues qui soutiennent l’intervention des autres solistes et par moment, ses répons graves. 

Quelle musique ouvragée, comme enluminée… Je dois écrire des bêtises… J’en parlais d’ailleurs hier au pianiste de jazz Fred Wilbo et nous échangions autour de la notion de plaisir qu’il trouvait décisive : ressentir du plaisir avec force est un critère d’appréciation si pas suffisant du moins nécessaire et tout de même déterminant !

Répertoire élargi. Compositions de Steve, notamment cet étonnant arrangement d’une musique élisabéthaine pour sax et violoncelle. Composition amusante et endiablée du guitariste Bill Frisell, avec qui Jacques et Steve ont travaillé ; pièce qui met tellement en évidence la complicité du quatuor… L’univers d’Arne étrange et doux comme cette composition pour une amie disparue ou celle pour un atelier à la prison de Leuven (Louvain), « pour les soi-disant meurtriers ». Une balade de Jacques, celle de Sarah dans la neige. Le travail en superposition progressive de Kathy, des vagues sonores en méditation avec J. S. Bach…

Et surprise, la chanteuse Danièle Copus, de sa superbe voix grave, nous chantait une chanson de Sting sur la fragilité humaine. Accordée avec les musiciens une heure plus tôt…

Magique et émouvant d’entendre au rappel, le morceau final (ce fut le cas dans les trois concerts) : Potterée mayaque, que Steve dédie au chef mayaque présent dans la salle.

Selon moi, l’accord musical est un modèle de monde (et d’ailleurs les anciens Chinois y voyaient l’harmonie de l’univers que reflétait le gouvernement de l’empire). Par excellence, il fait entendre que quelque chose est possible sur notre belle et bonne planète au pillage (d’après le titre du livre tristement augural de Fairfield Osborne).

Chapeau bas et toute ma gratitude, Arne, Jacques, Kathy et Steve ! Début de l’année prochaine à La Fenêtre, à Tournai, on remet ça ! « Ca », mais c’est en fait toujours autre chose. Vivent les belles métamorphoses, la vie en mouvement, d’un dynamisme thermodynamique.

Avant Comines (Komen), Room music enregistrait à Ronse (Renaix) une démo. Plaise aux esprits qu’elle devienne un cd !

 HR




Concert Room music à Comines ce vendredi 19

17102012

Concert Room music à Comines ce vendredi 19 dans Arne Van Dongen steve_houben_-_binstock_resize-150x99 imagescaq0uha9-150x100 dans Jacques Pirotton

Steve Houben, Jacques Pirotton, Arne Van Dongen, auxquels viendra se joindre la violoncelliste Kathy Adam, joueront ce vendredi 19 à Comines les compositions du disque Room music qui accompagne le MaYaK 6.

Le lieu: le bar à vin La passion des terroirs 2 rue du Pont Neuf à Comines

L’heure du concert: 21h

Un repas est servi à 19h30 pour ceux qui le souhaitent: réserver au 056 333 800

Vous venez n’est-ce pas?

Xavier




« Bruxelles Aires » chez Marianne Uylebroeck, sur les quais de Lessines

22062012

Le monde des quais, Marianne Uylebroeck

Lessines (Hainaut belge) est une ville morte bien vivante. On le sent directement, quand on s’approche de la maison de Marianne Uylebroeck, en ce 17 juin, un dimanche après-midi ensoleillé. 

Les eaux sombres et presque immobiles de la  Dendre, les quais en pierre de taille, comme un déjeuner sur l’herbe à côté de l’eau ; des gens qui devisent devant la porte ouverte de la maison. J’aperçois tout cela et je m’approche. De l’autre côté de la rivière canalisée, l’imposante malterie du siècle passé qui a brûlé l’année dernière. Pignons de briques rouges en ruine romantique ; par le trou des fenêtres on voit des poutres calcinées qui plongent et le bleu du ciel. Plus loin, sur l’autre rive du canal, la tour de déchargement rouillée et classée, vestige de l’activité des carrières de porphyre. À gauche, les écluses et le chemin de halage qui mène à Grammont – on y va en vélo. Il est bordé d’une colline broussailleuse, ancien site d’une carrière. Et puis ce chapelet de bâtiments à caractère industriel dont on ne parvient plus à déchiffrer l’affectation originelle, aujourd’hui transformés en habitations ou laissés à l’abandon. Ensemble biscornu et beau, perdu dans un présent oublieux.

Et voilà Marianne qui avance sur le chemin de halage, entourée d’une louvoyante équipe de télévision… Il y a concert chez elle cet après-midi. Et la télévision régionale « Notélé » n’a pas manqué cet événement (d’ailleurs mensuel). C’est l’anniversaire de Marianne, et ses amis musiciens sont venus la fêter.

Bruxelles Aires tango orchestra, une formation : deux chanteuses musiciennes (Monique Gelders à l’accordéon diatonique et Lola Bonfanti à la contrebasse), un pianiste (Dan Barbenel), un violoniste, Josselin Moinet (il confie sa guitare occasionnelle à une jolie spectatrice qui la couche délicatement sur ses genoux). Nous sommes une quarantaine dans le salon de Marianne…

Donc musique ! Tango ? Un répertoire varié : des chansons de Carlos Gardel, des mélodies instrumentales des années 30, le tango nuevo d’Astor Piazzola.  Une suite bien orchestrée de morceaux de tonalités chamarrées : du drame noir de la saudade éternelle, la mélancolie amoureuse, la passion aux scènes jaunes comiques, aux rires complices avec le public. Une mise en scène : un café-théâtre de musiciens. Certains d’entre eux jouent aussi dans les Baladins du Miroir. De courts commentaires plaisants sur les lieux de danse et les compositeurs argentins (ou français, puisque l’un des tangos a été composé par Josselin !). C’est Monique qui s’en charge. Et puis Lola, la contrebassiste soprano se mêle, enjôleuse, au public, chapeau rouge tendu et s’arrête devant les hommes qu’elle séduit de sa voix d’opérette. Tout cela dans un enchaînement bien pensé. Le public est joyeux.

Les musiciens invitent Marianne (occupée à couper les délicieuses tartes qu’elle allait proposer plus tard) à les accompagner. Elle arrive avec son accordéon.

C’est que Marianne est accordéoniste virtuose et pédagogue (parmi ses innombrables élèves, on compte notre gracieuse collaboratrice, Muriel Logist et aussi un certain Didier Laloy…).

Je suis à gauche au premier rang à 50 centimètres de Dan, le pianiste écossais. Je regarde le public fasciné par cette atmosphère de cabaret.

C’est l’entracte.

Je sors, une Quintine (bière d’Ellezelles) à la main. Générosité des musiciens : la première partie fait une heure, la seconde 45 minutes ! Lessines des bons airs et eaux !

Je pense à ces réseaux qui changent notre monde discrètement, à ces organisations citoyennes qui donnent espoir, in spite of, selon la devise du grand John Cowper Powys. Et je murmure : merci Marianne. La ville morte palpite sous mes pieds.

HR

BXL-aires-blog-150x113 dans Marianne Uylebroeck Dan et Josselin, une photo de José Moya, un spectateur venu de Colombie

Lola-blog-114x150 dans tango Lola, par Marianne Uylenbroeck

Marianne-blog-150x114 Monique et Marianne, par la photographe inconnue que nous remercions




Muzifar records

12032012

Muzifar records dans Arne Van Dongen Room-Music-18-12-2011-047-ret2-blog21-150x108

 

roommusic-blog1-150x75 Arne Van Dongen dans Flobecq

À la potterée, HR, Arne Van Dongen, Steve Houben, Jacques Pirotton. Et pochette du cd, par Muriel Logist

 

Muzifar, un nouveau label de cd…

Toute musique, est du monde… 

Musique du phare, musique mayaque.

« Muzifar », comme « Putiphar », l’Égypte, comme « phare », comme « musique »…

Enfin bref, nous parachevons un cd qui accompagne le M6, lui aussi en achèvement. Patience!

La musique transforme notre perception quotidienne, elle nous accompagne et nous questionne intimement: « mais si la vie était  rythmes et harmonies et présences fortes ? »  C’est la question que je me pose après chaque concert auquel j’assiste.

En tout cas, cette session d’enregistrement avec Steve Houben, Jacques Pirotton et Arne Van Dongen, en ce week-end au Pays des Collines (Belgique), à Ellezelles, a été… merveilleuse…

Un temps rare. Un temps souhaitable. Un temps simple. Celui d’accords, d’improvisations, d’amusements.

Et puis nous avons mangé ensemble, samedi soir à Renaix, dans l’excellent restaurant bio Boon, avec des amis mayaques. Et le monde semblait différent. Un autre monde semblait possible. Et cette intuition amico-musicale s’intégrait à notre mémoire, à notre vie.

Merci Arne, merci Jacques, merci Steve.

Bon d’autres projets maintenant ? Un cd avec Seybou Victor Démé, le chanteur dioula ?

Hugues




« Room music »: Steve Houben, Jacques Pirotton et Arne Van Dongen enregistrent à Ellezelles un cd pour MaYaK le 6

19122011

 Room-Music-18-12-2011-047-ret2-blog2-150x108 Arne Van Dongen dans Boon Séménil et Potterée

Je suis à l’arrêt, immobile dans le living room du Séménil. Assis sur une chaise qui craque, m’a prévenu Arne. La musique s’approche, je le sens. C’est une balade dans la neige, la balade de Sarah que Jacques a connue jadis. Steve est à la fenêtre. Il fait beau dehors, un ciel dégagé, une lumière franche de début d’hiver. Les grosses mottes des champs retournés, un peu gelées, le noir du sillon, la lumière sur les arêtes… Balade de Sarah dans la neige, dans le living room d’Arne où – chchchttttt – on enregistre. Tension, concentration, partitions, mesures, souffle subtil vibré grésillant dans le sax, effleurements de doigts aguerris sur les cordes de la guitare et de la contrebasse que tient Arne devant moi, de dos. Je flaire un bon cd ! On enregistre dans le living room ; le cd s’intitulera (sans doute) Room music. On dit « chamber music », mais ici, ce sera de la room music, dit en souriant Steve, qu’en penses-tu, Hugues ?

Hugues ? Il sourit et repense au souper de la veille, au resto Boon de Ronse/Renaix (à recommander). Oui la générosité, c’est important avait dit Jacques. On parlait de la vie en société et de l’importance de ces foyers stimulants, un peu partout, où le don est plaisir. Un exemple de don merveilleux : ce week-end, le grand guitariste Jacques Pirotton venu du fin fond des Ardennes et le grand saxophoniste/flûtiste, Steve Houben, arrivé samedi matin de Hannut, rejoignaient le grand contrebassiste Arne Van Dongen, dans le Hainaut belge, à Ellezelles, au lieu-dit Séménil ! Ils apportaient chacun des compositions inédites qui vont former Room music, le cd accompagnant le MaYaK6 (sortie mars 2012). Titre de certains morceaux : Ambresin, Séménil, Potterée

Jacques et Steve logeaient à Papignies, au P’tit Couvent (à recommander et recommandé par le Centre culturel René Magritte de Lessines (à recommander)) et le p’tit déj était si copieux qu’ils auraient presque capitulé, le lendemain, devant l’assortiment de fromages et charcuteries de la ferme bio Dôrloû (à recommander), partagé à la Potterée. Mais l’assortiment fut plus fort… J’en suis témoin…

Donc un cd. Des concerts aussi. À Tournai, Bruxelles, Liège Stavelot : nous évoquions déjà ces lieux avec les musiciens.

La magie communicative de la musique, accords, échange, improvisation, écoute de l’autre. Il suffit qu’il y ait quelqu’un, on joue différemment disait Jacques juste après mon arrivée dans ce living room. Mieux, ajoutaient ensemble Arne et Steve en riant. Merveille de l’invention, de la création qui suit son chemin et rassemble les gens. Foyers stimulants. Les musiciens jouent un rôle important dans la société. Ils changent notre vie, c’est aussi simple que cela. Ils l’améliorent. Si au concert l’on regarde et écoute avec attention la subtilité de leurs accords, de leurs dialogues, de leurs improvisations du moment ; ces ondes généreuses, joyeuses qui nous pénètrent, on les a donc en soi. On n’est plus le même, ouvert à d’autres harmoniques.

Alors, il est important aussi de ramifier cet enregistrement par des concerts, pour nous réunir et fêter MaYaK, fêter la vie complexe et belle que nous avons la responsabilité, à l’instar des musiciens, de mettre en œuvre (oula quelle phrase, me tempérerait le délicieux et désopilant complice mayaque, Jacques Faton).

Les musiciens de l’Empereur chinois conservaient et rejouaient l’harmonie du ciel et de la terre, qui était aussi celle de l’empire.  Oui, là, tu es un peu trop haut, mais en fait, ça marche même mieux comme ça, disait Arne à Steve qui inventait une nouvelle harmonie. Dans sa mansuétude, l’empereur de la potterée, euh, le chef mayaque, Hugues quoi, ne coupa pas la tête des musiciens fautifs, justement et à propos… Il leur prêta son oreille la plus attentive. Ils la lui rendirent plus délicatement vibratoire…

Merci de tout cœur, Arne, Jacques et Steve !

Hugues Robaye

Room-Music-18-12-2011-032-ret2-blog-116x150 Dorlou dans Dorlou Room-Music-18-12-2011-043-ret5-blog-108x150 Hainaut dans Hainaut Steve et Arne

Room-Music-18-12-2011-040-dét1-blog3-150x121 Jacques Faton dans Jacques Faton Jacques Pirotton

Room-Music-18-12-2011-042-det3-blog-150x117 Jacques Pirotton dans Jacques Pirotton




MaYaK session with Houben, Pirotton, Van Dongen

18122011

MaYaK session with Houben, Pirotton, Van Dongen dans Arne Van Dongen Room-Music-18-12-2011-044-ret1-blog-150x112

Le MaYaK6 se prépare. Des compositions de Steve Houben, Jacques Pirotton et Arne Van Dongen.

? Oui, de la musique pour MaYaK, un cd joint à la revue-livre.

Adhésion et générosité.

Room-Music-18-12-2011-039-ret1-blog1-150x108 Arne Van Dongen dans Jacques Pirotton  Room-Music-18-12-2011-029-blog2-150x112 Steve Houben dans jazz

Room-Music-18-12-2011-043-ret2-blog4-150x114 dans musique  Room-Music-18-12-2011-040-dét1-blog2-150x121 dans Steve Houben

Room-Music-18-12-2011-028-ret2-blog2-107x150  Room-Music-18-12-2011-020-blog2-112x150  enregistrement et Potterée du matin…

 Hugues Robaye

 

 




Une soirée mayaque à Tournai, avec Steve Houben, Jean Bofane, Maurice Boyikassé, Hugues Adam, Ophélie Verschuren, Ousmane Dembele, Jah Mae Kân, Arne Van Dongen, Jean-Claude Kangomba

13102010

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Le 3 novembre 2010, 20h,  à « La Fenêtre », Tournai, rue des Campeaux,

« Writers meet musicians and play together »: les écrivains (et conteur) africains réunis dans une table ronde au salon des livres de Tournai (Maurice Boyikassé, Jean Bofane, Jean-Claude Kangomba, Jah Mae Kân, le 13 novembre), conte ou jouent avec des musiciens: Steve Houben, Arne Van Dongen, Hugues Adam, Ousmane Dembele, Ophélie Verschuren.

Lettres et notes croisées… En un espace associatif  vraiment… convivial…

Une belle rencontre… Ne la ratez pas. Petite restauration (bio) dès 19 h. Voir le programme en pdf…

À très bientôt…

Le pdf:   Une soirée mayaque à Tournai, avec Steve Houben, Jean Bofane, Maurice Boyikassé, Hugues Adam, Ophélie Verschuren, Ousmane Dembele, Jah Mae Kân, Arne Van Dongen, Jean-Claude Kangomba dans Arne Van Dongen pdf TLP avec Steve Houben

steveinkolicoulret.jpg Steve Houben et Inkoli Jean Bofane préparent TLP, le 15 septembre 2010, au Crocodile de Matongé…




Vardan Hovanassian

23062009

  

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Cet après-midi j’avais rendez-vous avec Vardan Hovanassian, Arménien et joueur de duduk, instrument à anche double proche du hautbois.

La télévision est allumée dans l’appartement où il me reçoit, au dernier étage d’un immeuble à Jette. On voit à l’écran le reportage d’une fête à Musaler, à l’ouest d’Erevan. Dans une trentaine de casseroles au niveau du sol se prépare le hach, plat traditionnel qui a pour base un os à moelle qu’on fait fondre. Les riches mangeaient la viande, on récupérait les os, commente-t-il. Je connais, je réponds, il y a ça aussi dans une chanson de chez nous qu’interprétait entre autres le groupe flamand Rum, Maschero : « ils mangent la viande et nous laissent les os, ali, alo… ».

Je suis venu voir Vardan pour qu’il me conseille à propos du voyage que je projette en Arménie. L’atmosphère gagne en cordialité lorsque je lui apprends que j’ai été un peu musicien et qu’il me donne en souriant la mention passable pour le petit test de langue russe auquel il me soumet. C’est dit, il essayera de me renseigner des logements chez l’habitant. Lui-même retourne cet été dans son pays d’origine ; avant cela, il donnera des concerts dans plusieurs pays. A Bruxelles, il sera le 11 juillet au festival Brosella au sein d’un groupe appelé Harman, avec des musiciens turcs. Je lui demande si jouer avec des musiciens turcs n’est pas un problème. Non, me répond-il, je les connais et les estime, nous sommes entre musiciens, pas sur le champ politique. Bien sûr, j’aimerais que les autorités politiques turques reconnaissent le passé ; mais je ne pense pas qu’ils le feront, il y aurait trop à réparer… 

Xavier Vanandruel




Vinicio Capossela…

11052009

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Ce week-end, l’auteur compositeur interprète Vinicio Capossela passait par Bruxelles pour présenter son dernier album « Da solo ». 

Nous l’avions vu au Botanique l’année passée et tel un magicien (avec son groupe très drôle) il avait (en deux heures de concert…) déployé (avec une énergie communicative, disons hallucinante) des mondes culturels et sonores où comme toujours chez lui, plein de traditions et styles s’entrecroisent. Notamment : Rome antique, vieux fonds de la chanson populaire italienne, psaumes bibliques, poésie de Michel Ange (un album), monologues de Napoléon, Russie (pour n’en citer que quelques unes)… Du dramatique au burlesque, avec une expressivité vocale parfois baroque… Mais toujours avec cette tendresse et cette poésie… Du tcha tcha tcha (de la Méduse !) au blues rock (des pasteurs des plaines qui portent le colt à côté de la Bible…), en passant par la musique de fanfare avec ses cuivres… Comment en parler avec justesse ? 

Avec Vinicio Capossela, chanteur mais aussi écrivain et poète (il présentera en octobre un livre à Piola Libri), c’est tout un théâtre magique qui se déplace. D’ailleurs, hier,  au Bota, il y avait sur scène un authentique magicien qui finit par faire le tour de la salle, porté par des centaines de mains… Et, hier aussi, un duo tout à fait touchant, une apparition de « notre » Adamo, tout en noir, qui voyait l’une de ses meilleures chansons reprise avec une amitié tout aussi émouvante par son cadet… Vinicio est reparti mais reviendra… Ne manquez pas cela. 

Samedi, nous l’avons presque interrogé à la librairie Piola (« auberge » dans un dialecte piémontais) Libri, où Jacopo Panizza nous avait gentiment invités (comme au Bota, merci, Jacopo !), la photographe Cécile Massart et moi. Vinicio est arrivé trop tard mais Cécile a pris des photos du concert acoustique, qui ce soir-là faisait craquer de monde les planchers de la librairie. 

Vous les verrez dans le M4 qui commence à prendre… 

www.piolalibri.be (livres, vins, saveurs et concerts…) 

www.viniciocapossela.it

Hugues Robaye 




Quand un quartier se dit, se pense. Benoît Verhille et La Contre Allée

6042009

André Dhôtel disait que ce qui importait en premier pour l’écrivain, c’est d’avoir un bon sujet. 

Benoît Verhille (que Xavier Vanandruel et moi avons rencontré samedi, au salon Trame(s) de Fourmies (Nord Pas-de-Calais)) en donne de bons aux auteurs qu’il invite à participer à ses projets… Ainsi, ce livre Chacun sa place, travail collectif réalisé autour de la construction d’une nouvelle place bouleversant un des plus anciens quartiers de Lille (Fives). 

Dans Chacun sa place (La Contre Allée, 2008), une photographe capte au jour le jour la métamorphose du quartier tandis qu’une journaliste rencontre les habitants. Avec ces visions, le livre croise celles d’écrivains, de chercheurs, de musiciens (de ce quartier provient le compositeur de l’Internationale, Pierre De Geyter, et sur le cd qui accompagne le livre, ce chant est revisité). La pratique artistique est en quelque sorte médiatrice, questionnante, en dialogue avec le vécu des gens. Un « art » au service de la cité ou qui fait ou refait cité. De la cité ou mieux, du quartier, cet espace vécu quotidiennement avec tout ses réseaux de rencontres et d’échanges ; bistros, petits commerces, maisons et immeubles, places, marchés, rues dans leurs largeurs et hauteurs, fenêtres ouvertes l’été, chaises sur les trottoirs, trafic et heures de trafic, squares, platanes et chants d’oiseaux plus ou moins étouffés, air du petit matin, atmosphères des soirées, bruits, parcours quotidiens particuliers aux heures. Réseaux circulatoires qu’un projet urbanistique balaie. 

Je mettais art entre guillemets parce que ce n’est pas l’art des galeries mais des pratiques qui sont des formes de savoir, soit d’approches sensibles, perceptives, autour d’une expérience commune ; ici, celle du quartier. Des formes de réaction aussi et de conscientisation… Je parlais plus haut de médiation, c’est que le livre de « Contre Allée » résulte de rencontres, de débats entre ces acteurs : gens des quartiers, artistes, chercheurs. Ils se sont rencontrés, ont échangé lors de soirées ; se sont ensuite croisés dans les rues et reconnus, ont discuté à nouveau… Tout cela orchestré par Benoît Verhille. Et, par exemple,  la mise en fiction du quartier par l’écrivain (qui est aussi une mise à distance) permettait lors des rencontres d’en parler sans animosité, en désamorçant certaines agressivités, en discutant autour d’une histoire. Tandis que les paroles des chercheurs devaient se faire compréhensibles. Tout un travail autour des savoirs. Il s’agissait (et s’agit toujours) de réapprendre (à vivre) ensemble les traits d’un quartier. 

Une initiative d’utilité publique à reproduire, non ?

Hugues Robaye 







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