Roms de Roumanie et de Lille, Myriam Dib

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 À la « Peña de los Flamencos » (cours de danse flamenco à Lille ; à voir, surtout le 28 juin où ce sera la fête…) était montré samedi 6 juin, le travail de Myriam Dib (un exemple ci-dessus, d’une image en mouvement et en superposition) sur les Roms qui ont campé aux abords de Lille, récemment. Occasionnant quelques remous… 

L’artiste a fait beaucoup de monotypes sur les tziganes qu’elle a rencontrés plusieurs fois (et l’un de ces monotypes est en double page du MaYaK 4, presque prêt…). Le monotype de Dib, avec son tracé expressionniste, fonctionne vraiment bien pour rendre les expressivités de ces visages très charnels qu’ont certains Tziganes. Oui, le mot « charnel » cloche un peu… Une expressivité souvent brute, non cultivée, qui nous interroge, nous qui avons l’habitude des poses de tous genres que les merveilleux mannequins nous suggèrent avec connerie (le mot est peut-être un peu fort). 

Je me souviens d’un ami Roman Harvan, violoncelliste dans l’orchestre symphonique de Zilina (Slovaquie), qui avait honte de ses congénères tziganes, bruyants, voleurs, racistes… Et Roman est un merveilleux musicien classique, contemporain, voire pop et dessinateur de talent. 

Je me souviens d’une amie slovaque, Barbora, de qui le père écrivain voulait racheter, dans son village d’enfance, une chalupa (maison sans étage)  en terre crue. Elle avait été donnée par le régime communiste à une famille tzigane qui utilisait le puits d’eau de source comme latrines. Que penser ? 

Cette chaire d’études tziganes à l’université de Banská Bistrica (Slovaquie) qui rappelait, notamment, tout le précieux artisanat et savoir-faire tzigane. 

Je me souviens d’une ktšma (bistro) à Terchová (Slovaquie), où après le festival de musique folklorique, trois musiciens jouaient librement devant Lenka et moi (et nos bières brunes). Quelle réjouissance dans un présent que… 

Je me souviens d’un soir dans une osadla (établissement), un de ces villages de montagne pour les pâtres, où un homme d’origine tzigane, qui venait de récupérer son accordéon réparé par l’artisan du coin,  jouait avec le violoniste du même orchestre que Roman. Oui dans l’air du soir, dans cet hameau de maisons de bois, sur les gradins de culture, creusés dans cette moyenne montagne des Fatry, jadis… Que penser ? Comment former son jugement, de jour en jour ? Mouvant, difficile… 

Myriam est allée plusieurs fois à la rencontre de ces roms roumains. Un travail de monotypes donc mais aussi des montages avec photos et une orientation vers l’animation. Un travail suggestif qui donne à penser. À suivre… 

Chez Myriam Dib, la pratique artistique, c’est tenter l’intégrité…

Hugues Robaye

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Champs de pavots

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Monotypes et peintures de Myriam Dib

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Mon travail de recherche est axé sur le portrait, le groupe, la famille à travers la peinture à l’huile et le monotype (technique de gravure à tirage unique).

Je travaille à partir de documents récupérés ou de photos prises par moi-même. À partir de ceux-ci, je réalise plusieurs peintures, plusieurs monotypes. D’une image statique qu’est la photo, je recherche la vie ou la non vie (la mort),les expressions multiples qu’on peut percevoir à travers les traits de quelqu’un ou le corps humain. Je décompose ces documents à force de couches successives de peinture. La mémoire ou l’absence apparaît. Aussi les questions arrivent par rapport à la différence (ou déformation) présente entre  la perception que l’on a de quelqu’un et sa réalité propre. Les différentes couches de peinture apportent l’effacement, un aspect fantomatique de cette mémoire. La forme prime et se fond avec le fond. Tout est en lien.

Je ne représente pas de décor ou de contexte de vie, mes fonds sont monochromes, blancs en général, car l’intérêt est porté sur l’accumulation des expériences vécues à l’intérieur même de l’individu. C’est d’autant plus intéressant quand il s’agit de personnes âgées qui ont sédimenté des souvenirs qui se mêlent et s’enrichissent.

Le processus de peindre couche après couche, donne l’impression que la toile peut aussi faire l’objet d’un effeuillage, d’un grattage pour redécouvrir ce qu’il y a en dessous, ce qui est voilé.

Le temps passé dessus se révèle également et me questionne  sur le lien entre ce temps long pour la réalisation des peintures et le sens de la vie de l’être humain, ses perceptions multiples et paradoxales.

C’est ainsi que Myriam Dib présente son travail, sur son blog (voir nos liens). MaYaK l’a rencontrée en décembre dernier aux Escales hivernales (salon du Livre) de Lille. Elle nous parlait des ateliers qu’elle organise autour de la pratique du monotype (forme de gravure matériellement très abordable), dans différents milieux sociaux. Rencontre orchestrée entre lycéens et adultes handicapés, travail avec des SDF ou des Roms… Une pratique artistique qui se mêle à une action sociale où différents milieux se mettent au dessin et qui débouche sur un travail personnel de l’artiste, décantation de ces rencontres…

Ci-dessous un ensemble de portraits en monotypes. Chacun mesure 11,5×16 cm. Ils ont été réalisé entre 2001 et 2008. Ci-dessus, c’était un travail intitulé « Champs de pavots » 75 x 105 cm. Dessin à la pierre noire + monotype + huile (2007).

L’artiste lilloise participera au MaYaK 4…

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