Soirée mayaque, 2, 100 Papiers
16122012équilibristes et mondes, NATHALIE de VOOGHT, 2010.
Cela fait déjà un petit temps que je me dis que je dois écrire quelque chose à ce sujet. Mais cela ne sort pas vraiment… C’est au sujet de la présentation mayaque à 100 papiers, mais je crois que cela déborde bien de cela et touche à autre chose.
On m’avait plusieurs fois parlé de cette jeune librairie. Et j’ai téléphoné un après-midi pour proposer une rencontre mayaque. Un oui direct. Consultez le programme et vous pouvez prendre une date. Ce lieu est à vous, est-il écrit sur le site de la librairie… Il restait la date de la Saint-Nicolas, pas facile. Et puis à composer une soirée. Isaia Iannaccone, Sébastien Verleene, Maximilien Atangana ont répondu directement oui. Max pour une performance bénévole, « pour MaYaK ». J’invitais Madi Niekiema qui me proposait un peu plus tard de venir avec son n’goni (une sorte de luth de l’Afrique de l’Ouest)… J’invitais Jean-Pierre Dusoulier que j’avais failli rencontrer à l’époque du cabanon Paul André (toujours d’actualité), lui qui avait été un de ses grands amis. J’échangeais avec Jean-Pierre un peu accidentellement par les bonnes grâces de facebook et je me rendais compte que son engagement de toujours dans les campagnes et les villes en transition s’accordait à merveille avec le projet burkinabè de recherche-action autour de l’animation de villages et du développement endogène. Jean-Pierre allait venir et me proposait, lui qui est conteur et chanteur, d’apporter sa voix, sa contribution de lecteur à la soirée… Alors je commençais à imaginer une espèce de scénographie. Une suite de matières, des répons de musiciens et de lecteurs, placés parmi le public. Avec Xavier qui comme moi s’ennuie aux présentations littéraires, on se disait, il ne faut pas faire trop long, pas emmerder les gens… Les choses se mettaient spontanément en place, sans difficulté. La structure s’enrichissait de jour en jour, la structure dynamique de ce temps d’une soirée où un échange se ferait. Je pense toujours aux équilibristes que Nathalie de Vooght a dessinés il y a quelques temps pour MaYaK (toujours d’actualité). C’était une commande et Nathalie y avait répondu avec ce plaisir gratuit que les Mayaques partagent avec les enfants. Ces équilibres fragiles, ces projets de société où la générosité est au fondement.
Je repense à Madi Niekiema, le musicien qui veut d’abord développer une forme d’auto-suffisance un peu rémunératrice, chez lui au Burkina, pour jouir de son art de musicien sans dépendre de personne… On en parlait ce vendredi, avec le comédien danseur poète Maxime Guidot-Dejoux et lui. D’un jour à l’autre, des foyers d’énergie qui font croire à ces sociétés possibles ( ?) qui sont dans la devise de MaYaK. Ce texte est désordonné. Pas grave, ça arrive. Il essaie de faire sentir cette « puissance », au sens lawrencien du terme que j’ai ressentie chez ces personnes à la soirée et plus tard au gré des rencontres que notre initiative culturelle suscite. Puissance comme force intime juste qui émane du corps d’un homme quand il sent ce qu’il doit faire sur cette terre (c’est la conception de Lawrence)… Anouk Brouyère rencontrait Jean-Pierre Dusoulier à cette soirée, eux qui travaillent tous les deux au renouveau des campagnes… Laurence Warnier était là qui réagit si spontanément aux stimuli mayaques. Comme le compagnon des premiers temps, Jacques Faton… Et Alice Bossut qui la première me parla de cette librairie accueillante et courageuse et engagée… Qui diffusait MaYaK et qui dessine pour la revue-livre. Et le peintre écrivain Frédéric Dambreville qui est aussi lecteur de Lawrence et de Dhôtel, le philosophe des champignons indéterminables.
Oui bon, encore un texte triomphaliste. Non. La situation financière de l’assoc qui produit MaYaK est mauvaise mais le tissu est de plus en plus résistant, le réseau en rhizome comme le psalmodiait Maximilien, à cette soirée.
Eh bien, merci, merci, vraiment…
HR
Catégories : Alice Bossut, Andre Dhotel, Anouk Brouyère, architecture/urbanisme, Arménie, arts graphiques, autoconstruction, Burkina Faso, Cent Papiers, chanson, connaitre le monde, David Herbert Lawrence, Frédéric Dambreville, Isaia Iannaccone, Jacques Faton, Jah Mae Kan, Jean-Pierre Dusoulier, Laurence Warnier, Madi Niekiema, Maximilien Atangana, Nathalie de Vooght, Paul Andre, Sébastien Verleene