6 décembre, 19h, « Cent Papiers », MaYaK6 se présente

26112012

6 décembre, 19h, Le monde, MaYaK: un jeu d’équilibres, graves et légers. Nathalie de Vooght, encre.

6 décembre, à 19h, librairie « Cent Papiers »,

Schaarbeek, avenue Louis Bertrand (une des plus belles de Bruxelles), à la pointe du Parc Josaphat,

PRESENTATION MAYAQUE,

des auteurs du numéro 6 :

ISAIA IANNACCONE (Italie ; chimie et sinologie, histoire des sciences),

JAH MAE KAN (Cameroun ; poésie, djembé et histoire des cultures africaines),

SEBASTIEN VERLEENE (France ; architecture, échanges avec les pays du sud),

XAVIER VANANDRUEL (Belgique ; philosophie et mathématiques, rédaction en chef de MaYaK),

JACQUES FATON (Belgique ; dessin et cinéma d’animation).

Et avec la participation de MADI NIEKIEMA (Burkina Faso ; chanson, permaculture, apiculture, construction).

Conversations, échanges avec vous et musiques, et chansons (JAH ET MADI).

(Et moi…).

« Cent Papiers », une jeune librairie/stadcafé, lieu de rencontre à la programmation généreuse et engagée. Merci à l’équipe pour son accueil et bonne vie à elle !

http://100papiers.be

HR

laurence-1-72fb-218x300 dans Aminata Traore MaYaK, au coeur du Vivant. Laurence Warnier, encre

 




Avec Maître Titinga Pacere : Pour la formation de l’homme. Entretiens burkimayaques 3

6062012

Avec Maître Titinga Pacere : Pour la formation de l'homme. Entretiens burkimayaques 3 dans Afrique Pacere-30-1-7blog-150x112

Le 30 janvier 2012, un lundi, Laetitia Kiemtoré, Ramata Nafissatou Ouédraogo et moi avions un entretien avec Maître Titinga Pacere, premier avocat du Burkina Faso, Ministre des Coutumes à la Cour de Manéga, ancien bâtonnier, écrivain prolifique (plus de cinquante ouvrages), défenseur et conservateurs des cultures africaines. Ses distinctions honorifiques seraient longues à énumérer. Il est aussi le fondateur de ce « Musée des traditions » à Manéga que nous venions de visiter avant d’avoir la chance de le rencontrer sous un « hangar » de bois et de paille, en pleine nature… Respect des cultures vernaculaires et échanges entre les cultures pour imaginer ensemble un monde plus équilibré : deux pôles de sa réflexion humaniste et cosmique… Un regard sur les dérives du Nord trop souvent méprisant…

HR

fichier pdf Entretiens burkimayaques 3 Pacere

Entretiens burkimayaques 3 : Titinga Pacere




Avec Bougadar Koné et Abdramane Sow : « Yiriwa » : appuis conseils en écotourisme. Entretiens burkimayaques 2

6062012

Avec Bougadar Koné et Abdramane Sow : de g à d, Abdramane, Ramata et Bougadar

Le 7 janvier 2012, Ramata Nafissatou Ouédraogo et moi rencontrions deux membres de l’association burkinabè d’écotourisme, « Yiriwa » : le président, Bougadar Koné, et le trésorier, Abdramane Sow. Nous avions rendez-vous au « Café des pros » du village du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).

Il n’y a pas de structures « écotouristiques » au Burkina Faso. Des initiatives ci et là, qui parfois se raccrochent à cette appellation à la mode mais sans rigueur d’action. La petite association « Yiriwa » fait figure de pionnière. Son travail consiste à étudier des milieux naturels habités susceptibles d’accueillir des voyageurs. De recueillir de l’information. D’encourager des initiatives qui viendraient des villageois, de les aider à s’organiser notamment dans leurs rapports avec les autorités.

Pour ces deux animateurs, le phénomène de l’écotourisme est un questionnement. Ils réfutent en tout cas la vision romantique du tourisme que cette appellation pourrait charrier. Et leur action, entre sciences humaines et écologie part toujours, justement, de préoccupations écologiques de sauvegarde et de gestion de milieux naturels.

HR

fichier pdf Entretiens burkimayaques 2 Yiriwa

Entretiens burkimayaques 2 : Yiriwa (1)

Entretiens burkimayaques 2 : Yiriwa (2)




Avec Bernard Lédéa Ouédraogo, vaincre la faim au Yatenga: tradition, astuce, invention. Entretiens burkimayaques 1

6062012

Avec Bernard Lédéa Ouédraogo, vaincre la faim au Yatenga: tradition, astuce, invention. Entretiens burkimayaques 1 dans Afrique Bernard-L%C3%A9d%C3%A9a-ret-blog-150x112

Nous le disions plus bas, nous avons eu la chance de rencontrer ce grand sociologue, le 3 février 2012, aux Groupements Naam.

Voici le pdf de l’entretien, ainsi qu’un lien vers l’enregistrement…

fichier pdf Entretiens burkimayaques 1 BL Ouédraogo

Entretien avec BL Ouédraogo 1

Entretien avec BL Ouédraogo 2

 




« Ubuntu »: une Afrique, et un monde, postmodernes. Joseph Ki-Zerbo

30042012

À la fondation Ki-Zerbo, Ramata Nafissatou Ouédraogo, 13 janvier 2012.

« Ubuntu, c’est le collectif humain solidaire. »

Ce sont les premiers mots de la conférence de Joseph Ki-Zerbo, à Genève, en avril 2003. Elle est éditée dans Repères pour l’Afrique.

En note de bas de page : « Ubuntu dans la langue zoulou signifie : « sans l’autre je n’existe pas, sans l’autre, je ne suis rien ; ensemble, nous ne faisons qu’un. » »  Beaucoup pour un seul mot !

Joseph Ki-Zerbo est un grand historien burkinabè, né à Toma en 1923. Il a dirigé une monumentale histoire de l’Afrique où les Africains écrivaient enfin eux-mêmes leur histoire…

Il reste encore énormément de textes inédits de cet historien.

Historien oui, mais pas dans un sens limitatif, dirais-je. Joseph Ki-Zerbo a mis sa vie et son savoir au service d’une conception du « développement ». C’est un chercheur engagé, faisant le pont entre théorie et terrain. Entre passé et présent, aussi. Toujours au cœur de la recherche-action.

Il dirige, par exemple, un très intéressant volume intitulé La natte des autres, qui collecte des contributions relatives à des recherches très concrètes dans le domaine du développement endogène et les associe à des analyses plus réflexives sur les principes du développement.

Endogène ? La formule célèbre de Ki-Zerbo, c’est : « Pas développer, se développer. » Que l’amélioration de la société parte d’elle-même et des ressources qu’on y trouve, que ces ressources soient matérielles ou d’ordre « spirituel », culturel. Une amélioration qui ne vienne pas d’apports extérieurs dont on finit par être dépendants. Bref : ne pas se coucher sur la natte de l’autre !

Dans sa conférence, Joseph Ki-Zerbo fait d’Ubuntu le concept opératoire d’une économie sociale postmoderne qui bat en brèche le capitalisme, les diktats du FMI, le modèle consumériste, etc.

Il montre que dans les cultures africaines se trouvent depuis toujours les ferments d’une autre société, que nos Indignés du Nord veulent réactiver aujourd’hui. Sens du social, de l’ « échange de services », solidarité, économie du don (« soucieuse davantage de liens sociaux que de biens matériels »), proximité (le voisin ou l’ami qui en Afrique est de la famille et peut se substituer à elle, en cas de deuil par exemple), médiation des proches, débat constructif (la palabre ritualisée)… Pas de division du travail : « les métiers et catégories sociales étaient constamment associées » ; prise en charge du plus faible par la communauté (ce qui fait que la fameuse « option de l’État minimal était déjà option africaine précoloniale »…).

À avoir parcouru un peu le Burkina, ce pays d’agriculture extensive et d’artisans, où les gens font beaucoup de leurs mains, où le maçon est aussi menuisier et, à l’occasion, fabrique des instruments de musique, je comprends plutôt bien la question de Ki-Zerbo : « L’industrialisation est-elle sous une forme ou une autre un passage obligé ? ». Et je me dis que nos recherches d’autonomie, d’autodétermination, ici au Nord, vont bien dans ce sens là… Il ajoute (et il me rappelle les mots d’Aminata Traoré) : « L’Afrique est déjà postmoderne, postéconomique. » (C’est moi qui souligne.)

Une des forces de l’historien : partir des traditions pour penser et construire un avenir.

Ce genre de programme, je le voyais réalisé au Yatenga par l’ami de Ki-Zerbo, le sociologue Bernard Lédéa Ouédraogo, entouré de tout son réseau d’animateurs de villages.

« Faut-il laisser mourir ces usages pour tenter d’en recréer des équivalents plus tard dans un siècle ? » interroge Ki-Zerbo (et nous en sommes là dans nos pays riches, écologistes, permaculteurs, simples volontaires…).

« Toute nation, toute personne consciente doit s’associer à la recherche d’un projet global qui marie les acquis de la conscience, patrimoine commun de l’humanité, avec la convivialité vis-à-vis de la nature, préhistoire de l’homme, et vis-à-vis des autres humains, dépassement et accomplissement de l’homme. »

« L’Afrique solidaire n’est pas en retard […] Il nous appartient de célébrer la solidarité comme mémoire et comme projet. »

« Renforcer les capacités de chaque culture et la mettre en état de procréation dynamique. »

« Ubuntu », une image directrice pour penser une société. Un passé revisité constamment. Appliqué aux conditions du présent et tourné vers l’avenir.

Dans un entretien, Joseph Ki-Zerbo en appelle à des « intellectuels organiques ». On comprend que c’en était un…

Il nous a quittés en 2006.

Hugues Robaye

Ki-Zerbo-016-ret-blog-150x114 dans Aminata Traore Dans la jungle postmoderne

Joseph Ki-Zerbo, Repères pour l’Afrique, Dakar Fann, Panafrika, 2007. Et Regards sur la société africaine, 2008.

(Dir JKZ), La natte des autres : Pour un développement endogène en Afrique, Dakar, CODESRIA, 1992.

À quand l’Afrique ? : Entretien avec René Hollenstein, Paris, Aube (poche essai), 2004.




Rayonnement endogène

9032012

Rayonnement endogène dans Afrique réunion-mayaque-009-ret-blog-300x224 Deux adeptes, et des plus éminents, Jacques Faton et Xavier Vanandruel, recueillent les rares paroles du Grand Yéti mayaque.

P2100270-ret-blog-300x224 Albert Tévoédjrè dans Aminata Traore Et voici le Grand Yéti mayaque, dont les représentations sont rares. La chasseuse d’images, Nafissatou Ouédraogo, l’a capturé, depuis les sommets, relatifs, de Tiébélé (Burkina Faso)

Une anthologie du rayonnement endogène.

Comme disait Nafissatou Ouédraogo, pour commencer un projet, il faut des idées (nous avons un projet (j’en parlerai plus tard) et voici des textes-idées qui sont comme des âmes, des puissances tutélaires, des ancêtres contemporains pour animer, donner sens, perspective (s) à un projet).

Une récolte d’idées. Fruits de mes lectures pour préparer un voyage de cinq semaines au Burkina Faso (début 2012). Je continue à apprendre, bien sûr, donc j’enrichirai (avec vote aide, j’espère) cette anthologie sur l’Afrique de l’Ouest qui s’aide d’elle-même.

Au cours de ce voyage, nous avons rencontré, avec Nafissatou, beaucoup de personnes : artistes, artisans, chercheurs, petits industriels, agronomes, bâtisseurs… Bien sûr, j’ai préparé mon voyage et choisi de rencontrer certaines personnes plutôt que d’autres… Mais celles que j’ai rencontrées m’ont semblé proches (en fait en avance sur…) de nos mouvements les plus lucides, ici au Nord : écologistes de terrain et permaculteurs, adeptes de la sobriété heureuse comme dirait Pierre Rabhi ou de la pauvreté/ richesse des peuples (Albert Tévoédjrè) ; d’une pauvreté célébrée par d’anciennes cultures et que des cultures contemporaines oublieuses réduisent au mot de « misère » (Majid Rahnema). La « modernité africaine » (Aminata Traoré), j’ai trouvé qu’elle avait beaucoup à m’apprendre et je crois, à nous apprendre. Elle est implantée dans des régions où les cultures et les différents savoirs traditionnels sont encore bien vivants et où le plus souvent la terre est encore cultivée avec respect…

Et pensons, comme Bernard Lédéa Ouédraogo l’écrit, lui qui a initié ce formidable réseau d’animateurs de village, que les traditions ne sont pas figées et que si l’on parle avec le respect qui lui est dû au villageois, on peut « développer sans abîmer ».

Et puis, plutôt que de développement, parlons de rayonnement…

Voilà je vous livre ce modeste assemblage de textes en deux versions : une en doubles pages pour lire sur l’ordi, l’autre en pages simples pour imprimer en R/V.

Pourriez-vous attendre 15 ans avant de la lire ? Le temps que je sorte de prison, pour cette violation évidente des droits d’auteurs…

Mais bon, cool!

Hugues Robaye

fichier pdf Anthologie du rayonnement endogène ordi

fichier pdf Anthologie du rayonnement endogène papier




La modernité africaine : Aminata Traoré

19112011

 aminatatraore.jpg aminataret72.jpg

Au rez-de-chaussée d’un bâtiment scolaire – parallélépipède néogothique crénelé -, une salle de théâtre qui se voudrait un peu à l’italienne, avec comme seules rondeurs, des balcons vides, aux dorures écaillées.  Salle de spectacle, chapelle ou  « salle de gymnastique » baroque où sont alignées des chaises en plastique ? Je m’interroge…  Je suis assis au premier rang, à côté de Faezeh Afchary,  l’architecte et céramiste iranienne. Nous allons assister à  la conférence inaugurale de la Faculté d’architecture de Saint-Luc/ Tournai. 

Entre une femme majestueuse, en boubou de coton et foulards soigneusement ajustés. Elle est arrivée la veille de Bamako (Mali).  Sans papier, pendant une heure, Aminata Traoré nous entretient.   De l’ « Afrique humiliée » (selon le titre d’un de ses livres où elle met en garde tant les populations du Sud que celles du Nord contre le modèle de développement sino-américano-européen) : réquisitoire d’une voix seule ; puissante et impressionnante solitude de l’orateur dans cette nef résonante…

Puis, plaidoirie pour l’auto-détermination des peuples. Elle raconte le  travail qu’elle a initié dans un quartier pauvre de Bamako, Missira, où elle s’est installée : évacuation des déchets, comblement des caniveaux, pavage ; des arbres, de l’ombre, des bancs – et les cours des maisons sont atteintes aussi de cette fièvre d’embellissement –  nouveaux enduits sur les façades…  Plus ambitieux : la reconstruction d’un marché qui deviendra un marché bio de produits maliens remis à l’honneur… Des dias sur grand écran : Missira, le quartier avant, après… Les hommes qui placent les dalles, les femmes qui les jointoient. Elle ne cache pas les difficultés qu’elle a rencontrées dans ce chantier récupéré par les autorités en place. L’origine : améliorer son propre trottoir. Tache d’huile : les voisins trouvent cela bien. On veut faire la même chose. Bonnes volontés, entraide,  don, l’économie informelle démarre. Rues et cours se métamorphosent à peu de frais. Les gens s’asseyent sur les bancs jaunes et palabrent à l’ombre. Puis vient, bien utile, de l’argent du Luxembourg.  Et les difficultés commencent…   

Maintenant, sur l’écran, des images de Didiéni, petite ville où la mer rejette les immigrés maliens qui n’ont pas réussi le passage. Rejetés par leur famille qui s’est saignée pour les envoyer au paradis des Blancs et qui les voit revenir sans rien, désœuvrés. Psycho-sociologue, Aminata médite sur les conséquences de ces flux migratoires illusoires. Pourquoi partir ? Pourquoi ne pas résoudre les difficultés ici ? Sommes-nous arriérés à ce point ? Incapables de nous autodéterminer de façon durable ? Une de ses réponses, c’est un travail sur le lieu de vie. Et de commencer, avec ces immigrés refoulés et un ami architecte,  la construction en terre et en voûte nubienne (toits en blocs d’adobe) de logements où ils vont trouver un gîte aéré, sans tôle ni blocs étouffants, une raison de rester ; une habitation que les autres, finalement, leur envieront… Construire et se reconstruire  non ? N’est-ce pas le titre de la conférence ?

Aminata Traoré retrace aussi son parcours de « chef de tribu », de responsable de famille, avec son restaurant, son hôtellerie, ce souci des produits locaux qui disparaissent des marchés, son rejet du « bling bling africain » (selon ses mots) et du recyclage africain des produits périmés occidentaux, son intérêt premier pour les constructions en terre crue (et son combat difficile pour les faire (re)connaître et accepter par une population pauvre qui veut du « dur »), pour les enduits naturels dont les villages savent encore la composition. Elle va plus loin (non, elle est conséquente) : elle affirme et veut promouvoir une modernité proprement africaine.  Modernité(s) africaine(s). Non pas copier le Nord mais croire aux et développer les ressources créatives du Sud. Dans la construction, dans la décoration, les textiles, l’aménagement des lieux de vie, l’art, l’artisanat, les cultures, dans l’art de vivre, en fait, d’échanger avec l’autre. Prolonger des traditions spécifiques revalorisées… 

Il est avisé aujourd’hui de douter de tout et, en particulier, des bonnes volontés, mais quand Faezeh m’a glissé à l’oreille : « Enfin un discours… Eh bien, après avoir entendu cela, j’ai plus de courage. », je ressentais la même chose… 

MaYaK : repérer des forces vives dans nos sociétés, pour vivre résolument dans le Tout, le Beau et le Bon, comme disait Goethe. Pour s’autodéterminer, pour moins dépendre d’un système qui joue de nos désirs. En janvier/février, voyage d’étude au Burkina dans le même but, pour repérer des initiatives qui vont dans ce sens et qui entrent en dialogue avec des villages qui ont conservé, plus que nous, leurs traditions. La source et sa transformation, l’équilibre local, Permanent culture, permanent agriculture au Mali, au Burkina … Et partout… Modernité burkinabè… Il y a à échanger… Et à changer les perspectives…  C’était donc important de rencontrer Aminata Traoré. Comme de lire Fatema Mernissi ou Serge Latouche ou Jean Ziegler ou Pierre Gevaert ou Pierre Rabhi ou Joseph Ki-Zerbo ou Bernard Lédéa Ouédraogo… 

Hugues Robaye 

Aminata Traoré, Le viol de l’imaginaire et L’Afrique humiliée, Paris, Hachette (Pluriel). Un extrait de la conférence: les questions (à télécharger) : http://dl.dropbox.com/u/6642953/Aminata%20Traor%C3%A9%2017%20novembre%202011%202.MP3




À Mariemont les 30 septembre, 1 et 2 octobre 2011

19092011

mariemontseptembre2011002dtblog.jpg

MaYaK/Phare Papier sera au fameux salon du livre de Mariemont, les 30 septembre, 1 et 2 octobre 2011 (www.marchedulivre.org). 

Nous travaillons pour vous, et pour nous (et pour eux). 

Ainsi, vous verrez sur notre table : Le MaYaK 5, « solitudes en sociétés » tome 1 ; 

Le numéro 0 de la nouvelle collection encyclopédique des savoir-faire et vivre vivifiants : « Manifestes pour une vie plus… », suspens ; 

La dernière réalisation du cabanon d’édition Phare Papier : Footballs, de Chloé Money : « J’aurais pu ne jamais m’intéresser au football. De nature très contemplative, autant par tempérament que par nécessité – les hasards de la génétique m’obligeant à me déplacer en fauteuil roulant – le mouvement demeure pour moi un spectacle impossible à expérimenter et donc, une source intarissable de rêverie […] » 

Et les traces d’un projet mayaque merveilleux (prélude à un voyage d’études en janvier/février) : « Labo de Cultures en Terre Burkinabè ? » ; encore du suspens…  L’assortiment mayaque complet. 

Nos amis qui éditent : Pontos : Jacques Faton et Thierry UmbreitLes réalisations de Muriel Logist qui nous a donné des dessins pour notre nouveau site en construction (par Marie Beia et Mélanie Michelet).  Ses nouvelles épinglettes irrésistibles. 

Venez donc nous rendre visite…   




Jean-Claude Kangomba chez Thierry Umbreit dans une classe de texte-image à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai

8052011

avrilmai2011cabanonpottere009blog.jpg

avrilmai2011cabanonpottere010blog.jpg JCK et le Chef mayaque modèles d’Académie

Chassé de chez lui (du Katanga) par une sorte d’épuration ethnique, un homme part sur les pistes, pour rejoindre le Kasaï, une région qu’il ne connaît pas mais dont sa famille et ses ancêtres sont originaires. Il y a presque vingt ans de cela. Jean-Claude Kangomba raconte cet exil dans deux nouvelles (Une odyssée ordinaire et Missive du camp de la mort) que Thierry Umbreit qui nous accueille, ce 6 avril vers 10h15, devant le porche de l’Académie des Beaux-Arts de Tournai (Belgique), a donné à lire à ses étudiants de texte-image. 

À lire et à mettre en images justement. 

C’était il y a presque vingt ans au Katanga (un an avant les horreurs du Rwanda) et vendredi dernier à Tournai et pour toujours dans la mémoire de Jean-Claude qui dit aux étudiants : « Perdre tout (du moins les objets que j’avais, mon travail, ma villa, ma situation enviable), cela fait réfléchir ; on n’est plus comme avant, on est moins attaché au superflu : on a dû partir sur les pistes avec des boussoles, abattre des arbres et les élaguer pour passer une rivière dont le pont a été dynamité – une auto parfois reste coincée entre les troncs glissants de ce pont de fortune… Repérer les tireurs isolés, etc. » Il fallait écrire cette expérience-limite. Bientôt un recueil de nouvelles, édité chez Actes Sud… 

Les étudiants avaient donc lu ces deux nouvelles tombées du ciel (ou de l’enfer) et c’était touchant de voir comment ils voulaient comprendre mieux et interrogeaient JCK sur ce « fait d’actualité », vieux déjà mais toujours actuel.  Thierry avait suivi le processus de création de ses étudiants, avait entendu leur doutes et questionnements et les incitait à en faire part à Jean-Claude.  Ce dernier expliquait et entrait dans des détails précis : il décrivait ce camp de réfugiés à Mwene-Ditu sur lequel MSF veillait. Ces milliers de tentes autour de la gare de la ville kasaïenne, cette promiscuité qu’il ne parvenait pas à supporter. Après quelques jours, il vit passer, devant lui, par hasard (il y a là plus de cinq cent mille réfugiés), une de ses cinq filles transportant un peu d’eau. Il n’en croyait pas ses yeux, car cette fille, sa fille, avait un visage marqué et était squelettique, avec un gros ventre de mal nourrie. Camp où la seule solution qu’il trouve est de boire de l’alcool de canne pour assommer la douleur de voir cette misère et d’où il part, emmenant sa famille, quelques jours plus tard… 

JCK animait une table ronde au salon du livre de Tournai en novembre 2010 et jouait de la guitare électrique dans le concert « Writers meet musicians » (voir plus bas dans le blog). Cette visite de vendredi à l’Académie : donner de nouvelles formes à cette rencontre entre l’Afrique et Tournai… Une rencontre mayaque soutenue par le service de la Promotion des Lettres de la CFB.

Les travaux des étudiants seront exposés  au prochain salon du livre de Tournai, à la mi-novembre…

Hugues Robaye

avrilmai2011cabanonpottere020blog.jpg  avrilmai2011cabanonpottere014blog.jpg avrilmai2011cabanonpottere022blog.jpg avrilmai2011cabanonpottere025blog.jpg avrilmai2011cabanonpottere024blog.jpg deux travaux autour des nouvelles




Wolof, picard, même combat ?!

5112009

C’était un jeudi soir à la Maison du Livre de Saint-Gilles (Bruxelles). J’écoutais l’écrivain du Sénégal, Boubacar Boris Diop interrogé sur son dernier roman, Les petits de la guenon, paru chez Philippe Rey cette année. Une partie de la conversation abordait à la question du wolof. Boubacar Diop écrit (aussi) en wolof. Il parlait de l’importance d’écrire dans cette langue majoritaire au Sénégal. Il disait sourire quand on lui demandait, mais quand allez-vous traduire votre livre en français ? (dans une vraie langue, ajoutait-il malicieusement). Il parlait du monde de la langue wolof, si différent de celui de la langue française, qu’il n’y avait à proprement parler pas de traduction qui tienne. Une syntaxe si différente, un espace sonore aux autres résonances… Il parlait par ailleurs de la langue particulière qu’a chaque écrivain. Poursuivait sur la nécessité de cultiver cette langue wolof, attachée à l’histoire, à l’identité, à l’intimité des Sénégalais. Il disait avoir animé un atelier de wolof à Bordeaux où il avait fait découvrir à de jeunes immigrés sénégalais leur langue maternelle. Étrange d’écrire en français au Sénégal, langue que l’on n’entend pas dans la rue. Écrire dans une langue que l’on n’entend pas ! s’étonnait-il…

Je repensais aux rencontres passées avec Lyonel Trouillot, l’écrivain haïtien ou In Koli Jean Bofane (l’écrivain congolais) où j’avais senti le même engagement de l’écrivain face à une société dont le développement propre a été perturbé mais qui est restée traditionnelle. On dirait que l’écrivain tente alors de reconstruire.

Je repensais à une rencontre avec Bruno Delmotte qui anime les ateliers de picard à la Maison de la Culture de Tournai. Il m’expliquait l’historique de ces ateliers. Leur création dans les années septante dans la foulée de mai 68, dans un souci de retour à de « vraies valeurs ». Les « cultureux » (ainsi appelait-on ceux qui s’intéressaient au picard tout en se démarquant du théâtre wallon) voulaient retrouver une identité régionale, une appartenance culturelle qui passait par (et dans) une langue charnue. Le picard qui avait été la langue de leur enfance dans les villages (années 50/60). « À cette époque on parlait encore picard dans les villages », me disait Bruno Delmotte qui évoquait une « Romania en dégradés ». De kilomètre en kilomètre, de légers glissements de langue…
 

La Romania, cette transformation continue, cette ébullition du latin « vulgaire » en contact avec des substrats, des apports infiniment divers ; une Romania riche de particularités, de mots et d’expressions savoureuses (des modulations du français « normé »). Oui creuser la particularité, disait Bruno Delmotte, penser mieux son identité pour être plus sensible aux particularités des autres et donc fonder une entente, un réseau sociaux plus subtiles. Approfondir la perception, la connaissance des choses, de la langue, des langues. L’intérêt pour le picard acquérait, à l’entendre, une dimension éthique. Prendre plaisir ensemble à partager des finesses et charmes d’expression…

Hugues Robaye 







SEA POSITIVO |
CFDT CARREFOUR BASSENS |
Point de vue d'un simple ci... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | mémoires
| Ecole de Saint-Rabier
| injustice