6 décembre, 19h, « Cent Papiers », MaYaK6 se présente

26112012

6 décembre, 19h, Le monde, MaYaK: un jeu d’équilibres, graves et légers. Nathalie de Vooght, encre.

6 décembre, à 19h, librairie « Cent Papiers »,

Schaarbeek, avenue Louis Bertrand (une des plus belles de Bruxelles), à la pointe du Parc Josaphat,

PRESENTATION MAYAQUE,

des auteurs du numéro 6 :

ISAIA IANNACCONE (Italie ; chimie et sinologie, histoire des sciences),

JAH MAE KAN (Cameroun ; poésie, djembé et histoire des cultures africaines),

SEBASTIEN VERLEENE (France ; architecture, échanges avec les pays du sud),

XAVIER VANANDRUEL (Belgique ; philosophie et mathématiques, rédaction en chef de MaYaK),

JACQUES FATON (Belgique ; dessin et cinéma d’animation).

Et avec la participation de MADI NIEKIEMA (Burkina Faso ; chanson, permaculture, apiculture, construction).

Conversations, échanges avec vous et musiques, et chansons (JAH ET MADI).

(Et moi…).

« Cent Papiers », une jeune librairie/stadcafé, lieu de rencontre à la programmation généreuse et engagée. Merci à l’équipe pour son accueil et bonne vie à elle !

http://100papiers.be

HR

laurence-1-72fb-218x300 dans Aminata Traore MaYaK, au coeur du Vivant. Laurence Warnier, encre

 




Isaia Iannaccone : « L’ami de Galilée », un extrait

13102010

Sylvie Cuvelier lit un extrait de « L’ami de Galilée », LDP, p 17 et 18




Isaia Iannaccone: « L’ami de Galilée »

11102010

Chimiste et sinologue, ce profil d’écrivain ne pouvait qu’attirer MaYaK. 

En médecine chinoise traditionnelle, la lecture – une alchimie –  est une nourriture : un flux perceptif qui pénètre le corps (comme l’eau et le boudin par exemples) ; une énergie stimulante, peut-être plus subtile que le boudin, il est vrai (mais tout dépend de la lecture, après tout…). Donc, un chimiste sinologue qui écrit des romans historiques. Une histoire vraie : celle d’un médecin allemand, dans la Rome du 17e. Un ami de Galilée, un médecin qui pense que la Terre n’est pas au centre de l’univers, qui pratique la dissection sur corps humains ; redoute les bûchers de l’Inquisition et décide alors de partir pour la Chine, en s’engageant dans la Compagnie de Jésus (les Jésuites), sans grande conviction, mais avec loyauté.  Mais en fait, Schreck ou « Terrentius »,le nom de ce savant, autant botaniste que médecin, « pluridisciplinaire » dirait-on aujourd’hui, « à la tête bien faite » aurait dit alors Montaigne, souhaite surtout étudier la médecine chinoise… 

Isaia Iannaccone, chimiste et sinologue napolitain a écrit ce « roman historique » qui raconte le voyage en Chine de Terrentius.  L’ami de GaliléeEn lisant, je me demandais comment cet écrivain, aussi scientifique, avait résolu ses problèmes de conscience : concilier une recherche très pointue (sans être le moins pédante) sur le paysage scientifico-religieux de l’époque (la curiosité et les controverses scientifiques ; les réactions violentes de l’Église romaine), accorder cela avec la narration. Avec le plaisir de la narration, de l’invention de personnages et de situations, avec le plaisir de la composition… Invention, car peu de sources historiques. Comment donner chair aux mots ? Il faut se mettre à la place de Schreck, après une longue étude.

Et le résultat est étonnant car, comme vous le fera goûter par la voix Sylvie Cuvelier (du Conservatoire de Bruxelles (Belgique)), le texte est très sensible, dans l’empathie avec la personnalité exceptionnelle de ce savant allemand. Savant certes, mais surtout homme qui s’interroge sur sa place dans l’univers.  Comme vous et moi, non ?  Une lecture nourrit, oui, et transforme…Isaia Iannaccone, L’ami de Galilée, 2006, en LDP Hugues Robaye 




Une conversation avec GAO Xingjian

7052010

gao.jpg   GAO Xingjian, encre sur papier, 2010

À la galerie Bastien (www.jbastien-art.be), il y avait hier soir le vernissage privé d’une exposition (du 7/5 au 23/5). Des encres sur papier (et sur une toile) de GAO Xingjian Je savais que l’écrivain-peintre était venu de Paris à l’occasion de sa dernière expo dans cette galerie bruxelloise. Je téléphone donc dans la matinée pour demander si, par hasard, il serait là ce jour et si je pourrais l’interroger. Jeane Bastien me répond que oui mais me propose gentiment de venir plutôt à 14h car RTLtvi qui voulait interroger le peintre s’est décommandé(e) pour des raisons de politique interne belge (BHV, Bruxelles-Halle-Vilvorde). Je prends la place ! Voilà donc que MaYaK se substitue à RTLtvi. Où allons-nous, vous demandé-je ? 

GAO Xingjang a parlé de ses premiers écrits illustrés, de la tradition des lettrés, de la plasticité de la langue chinoise, de ses recherches archéologiques vagabondes, de sa redécouverte des techniques picturales chinoises, de l’encre de Chine en aplats… Un entretien d’une demi-heure… 

Hugues Robaye 

La conversation : http://dl.dropbox.com/u/6642953/Gao%201.MP3 




Au lit avec LIN Yutang

6032010

« Voici ce qui se produit réellement lorsqu’on se trouve au lit. Les muscles sont au repos, la circulation devient plus lente et plus régulière, la respiration plus calme, les nerfs optiques, auditifs et moteurs sont tranquilles, entraînant une quiétude physique plus ou moins complète, permettant une concentration mentale presque absolue soit sur les idées, soit sur les sensations. D’ailleurs c’est à ce moment-là que nos sens sont le plus aiguisés, comme par exemple l’odorat ou l’ouïe. Toute bonne musique devrait être écoutée en position couchée. Li Yu dit, dans son essai sur Les Saules, qu’on devrait apprendre à écouter les oiseaux à l’aube, couché dans un lit. Quel monde de beauté nous attend si nous nous éveillons au lever du jour et écoutons le concert céleste des oiseaux ! Il y a réellement une profusion de chants d’oiseaux dans la plupart des villes, bien que beaucoup d’habitants ne le sachent pas. » 

LIN Yutang, L’importance de vivre, Picquier, p 266-267

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Les chants des oiseaux, à cette heure-là




Mort et flânerie, LIN Yutang

28022010

Deux facettes de la pensée kaléidoscopique de LIN Yutang (1895-1976), précurseur de la simplicité volontaire… 

« Du point de vue chinois, l’homme sagement oisif est le plus cultivé. Car il semble qu’il y ait une contradiction philosophique entre être occupé et être sage […] L’homme le plus sage est celui qui flâne le plus gracieusement. » p 214 

« La croyance à la mort, l’idée que finalement nous nous éteignons comme la flamme d’une bougie, est une très belle chose. Elle nous rend sérieux, un peu tristes, et pour beaucoup d’entre nous, poétiques. Par-dessus tout elle nous oblige à en prendre notre parti et à nous arranger pour vivre sensément, véritablement et toujours avec le sentiment de nos propres limites. Elle nous donne aussi la paix, parce que la vraie paix de l’esprit vient de l’acceptation du pire. Psychologiquement, je pense qu’elle signifie une libération d’énergie. » p 221 

LIN Yutang, L’importance de vivre, Picquier poche

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« Chinois au jeu », détail, Gustav Rebrík




LIN Yutang, agitateur vital

14022010

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Je suis en train de lire LIN Yutang.

C’est une sorte de philosophe chinois, un penseur qui a écrit sur l’art de vivre en Chinois, si je peux écrire cela. 

Il y a, heu, oui, vingt ans, j’ai étudié la philosophie et depuis je n’ai plus beaucoup lu de livres de philosophie, un peu par paresse, mais aussi parce que ce qui m’avait orienté vers cette « discipline », c’était la parole d’un prof, très animée, très habitée ; la voix : l’âme « à fleur de » peau, formée, exprimée, poussée par le corps… En fait, avec leur développement systématique et logique, beaucoup de textes de philosophie déçoivent en moi le plaisir que j’ai à lire une langue où la phrase invente à même le mot, à même les associations de mots… Une dimension poétique me manque alors ; cette recherche continuelle d’expression stable, du moins provisoirement… À la fois un peu stable et en devenir… Expression insatisfaite d’elle. Certaines langues philosophiques me paraissent ennuyeuses et trop sûres d’elles et puis pas assez à se mouler dans la vie qui vient ; voilà ce qui cloche. 

Récemment j’ai découvert un couloir secret reliant mon bureau (à la Bibliothèque Royale de Bruxelles) à la librairie chinoise « La grande muraille ». Je descends neuf étages, emprunte un couloir-tunnel en béton (évacuation et chaufferie), éclairé par des néons, aboutis à un garage souterrain dont je remonte la pente et sors à l’air libre à 30 m de la librairie. L’opération prend quelques minutes seulement. 

Il s’agit là d’une forme d’évasion. En quelques minutes, je me retrouve entouré de livres chinois. 

Donc l’autre jour, sur une table, il y avait ce livre de LIN Yutang : L’importance de vivre (1937). Un titre du genre L’art du bonheur de John Cowper Powys… 

Né en 1895 et mort en 1976, l’auteur est un Chinois lettré qui a émigré aux Etats-Unis et a écrit plusieurs livres (qui ont eu beaucoup de succès) sur le mode de vie chinois. Philosophie, oui, mais à la chinoise : sans développements systématiques, ouf ! Une philosophie basée sur des anecdotes ou des citations de penseurs célèbres. Une philosophie visant à éclairer assez pratiquement la vie de tout un chacun. Mais plus subtilement que des traités du genre : « le succès dans les affaires en 10 leçons »… 

La « méthode » de LIN Yutang est résolument pseudo-scientifique. Il commence par présenter des attitudes de l’homme qui lui paraissent importantes : réalisme, idéalisme, sensibilité, humour. Différents les uns des autres, Anglais, Français, Japonais, Russes, Américains et Chinois constituent des dosages variables de ces attitudes (qui sont aussi des points de repères pour chacun…). 

Il s’attache plus loin à cerner l’attitude chinoise qui oscille dans un jeu d’équilibre entre confucianisme et taoïsme… Sentiment profond d’appartenir à la Nature, au règne animal, attention aimante à notre corps pour connaître toujours mieux les actions-réactions délicates de ses organes et réfléchir à la nourriture qui lui convient ; fort réalisme pour modérer les exagérations idéalistes qui rendent malheureux ; culte de la « voie médiane », du juste milieu qui tempère les excès perturbateurs ;  sentiment de la fragilité et des cycles de la vie que les générations – enfants, adultes, vieillards qui nous entourent – nous rappellent constamment. Sens de l’humour généralisé et méthodique ; d’abord envers soi-même… Recherche de simplicité dans la vie. Idéal du vagabond humain, toujours un peu rebelle, etc. : de page en page, le lecteur attend le nouveau trait qui précisera ce portrait suggestif. 

Bref, un recueil organisé de « leitbild » – je reviens toujours à cette notion héritée de EF Schumacher : d’images directrices puisées aux traditions chinoises, images au centre palpitant d’anecdotes anciennes ou contemporaines; tableaux entre poésie et philosophie, dynamiques, qui font imaginer une vie en devenir, la nôtre… 

LIN Yutang, L’importance de vivre, Picquier Poche, 11 euros seulement pour 493 pages de remise en question…

Hugues Robaye

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Travail, détails, ombres au jardin chinois de Paradisio (Hainaut belge)

 




story boards de Yeung–Fun YUEN

26022009

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YUEN, un peintre qui s’est mis au cinéma. Yeung-Fun m’avait raconté le plaisir qu’il avait à concevoir un film, du début à la fin : le travail de scénario – écriture et dessins, croquis -, les repérages pour les lieux mais aussi pour les sons et les personnages ; les dessins des plans – le « story board », où sont esquissés les plans et qui s’assimile autant à une bande dessinée qu’à un rouleau de peinture chinoise de paysage (et les plans séquences en travelling dans « Intime/Monde » sont comme de longs déroulements du paysage urbains de Hong Kong…) ; le travail de prise de vues, avec caméra digitale légère, de prise de sons, le travail de montage en studio, le choix dans les heures de rushes, sur base des story boards, mais avec des corrections et des ajouts au moment où l’on visionne les rushes…

Yeung-Fun Yuen nous a envoyé une suite de plans, dessinés à la plume et à l’aquarelle. Il écrit à MaYaK : « Voici 4 dessins composés parmi les 50 qui ont été utilisés pour travailler mon montage.Quand je dessine d’après les plans de montage qui se trouvent dans l’ordinateur, j’ai l’impression de redonner vie aux images virtuelles, c’est nécessaire pour me situer à nouveau dans une attitude de peintre ou de dessinateur. Mes 50 dessins reconstituent toute l’ambiance de mon film. »


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Ce film, c’est « Intime/monde », dont nous parlions plus haut, enfin plus bas…  

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Yeung-Fun Yuen

22022009

Hier, au Carmel de Kain, je rencontrais le peintre, plasticien et cinéaste Yeung–Fun YUEN, qui me montrait ses deux moyens-métrages : « Errance » et « Intime/Monde ». Les deux films se passent dans sa ville natale : Hong Kong.

Le premier montre son père, professeur de littérature et calligraphe, à la fin de sa vie, presque aveugle. Dans son appartement et dans la ville. Yeung-Fun me disait que l’ « errance », dans la langue chinoise, est liée au mouvement d’écoulement de l’eau et le cadrage de son film montrait un homme qui cherchait appui dans le toucher, un homme à l’équilibre menacé, traçant dans l’air les gestes du calligraphe… Le film au départ était surtout conçu comme une archive personnelle, me disait-il.

Le deuxième film montrait, en de longs plans séquences, animés de lents travellings, la ville natale du réalisateur. La promenade était rythmée par les apparitions d’une danseuse, sur un pont très moderne, qui, par ses mouvements, articulait les différentes séquences du moyen-métrage. La ville, son trafic automobile et humain, ses enseignes lumineuses, mais aussi la nature qui l’entoure, les familles qui l’habitent et se projettent dans le karaoké… autant de vues sur Hong-Kong. Mais surtout, la bande-son, décalée, très travaillée où, me disait-il, se trouvait le regard subjectif du réalisateur…

Et puis Yeung-Fun m’expliquait tout son travail de montage à partir des heures de rushes, ses écritures de scénarios, les story boards qu’en plasticien, il dessine. Ce plaisir du travail dans la solitude, puis en équipe. Bref, une matière mayaque à venir !

Hugues Robaye







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