MaYaK/Phare Papier/GE!, cette année 2019…

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wpo5 chezl3 ceh5 Journées Wallonie Portes ouvertes, Potterée ; Chez Lucy, Lessines ; Marchienne au Pont

État des lieux mayaque…

MaYaK, la revue-livre du Groupe Esthéthique ! asbl (GE! : éthique + esthétique) existe depuis 2005 et s’est développé, tel un organisme tout au long de ces bientôt 15 années…

C’est en revenant de Slovaquie que je me suis demandé comment inventer quelque chose qui mette en valeur tout l’héritage (culturel, au sens large, vivifiant, vitafère, écrivais-je jadis) que j’avais reçu, que je recevais et recevrais selon des associations, des analogies spontanées de sens ; des rencontres qui n’allaient cesser, sauf (RIP)…

Jouer avec des formes de communication : édition, audiovisuel, expos, rencontres…

L’état providence belge m’avait encouragé à terminer mes études de philosophie ; je lui devais de rester dans ce « mécontentement joyeux » à la Krishnamurti : ne jamais se satisfaire de l’état de fait, rester un ado (un soleil qui se lève) constamment mais ne pas jouer au casse-pied de service, rayonner la force de la vie, depuis la nature (et la culture)…

Produire de l’information sensible, une/des vision(s) du monde, de comment vivre ensemble (et seul) au mieux sur cette planète. Les bonnes belles et larges réponses (petit rappel de Goethe) ne manquent pas mais les infos pullulent et il me semblait intéressant d’en associer certaines dans un esprit qu’il me plut d’appeler « mayaque », du nom de ce théâtre à Žilina (Slovaquie), un théâtre de marionnettes dont le nom signifie « phare ». Des sonorités à la fois douces et explosives (comme cette dernière consonne occlusive, telle une claque) . Et puis l’image du phare, entre terre et mer et ciel, qui lance des signaux, des repères…

Revue-livre, cabanon d’édition, audiovisuel (Muzifar records & Télémayak), expos, observatoire écophile (recherches aimantes sur les lieux habités), observatoire des rayonnements endogènes (à partir notamment du Burkina Faso (Burkimayak), mais aussi appliqué à nos régions : comment chaque communauté humaine/naturelle se développe selon ses principes à elle) : l’organisme se ramifiait et chaque branche tenait au même tronc et une circulation naissait…

Donc un état des lieux provisoire :

Un double MaYaK se prépare, consacré à la thématique : « mort, résurrection et insurrection des villages » ! Un questionnement et je pourrais ajouter un point d’interrogation à cette proposition… Serait-ce d’espaces où l’homme peut être plus en contact avec la nature (le village), où la densité de population est moindre, que viendraient, de façon privilégiée, des réactions au consumérisme productiviste ? Plusieurs conditionnels dans ce qui est déjà une question… Le village existe-t-il encore chez nous ? Qu’est-ce qu’un village ?

À cette dernière question, j’ai cherché des réponses au Burkina Faso, en janvier/février derniers ; je suis rentré avec beaucoup d’enregistrements autour de cette question du village, là-bas. Cette enquête : une base pour monter une expo compacte : textes (peu), images, sons, images animées qui déplierait une publication textes/images comportant plus d’écrit ! En préparation.

Expo et album pour introduire, dans le « village » de Flobecq, le Burkina Faso : un accord de coopération a en effet été signé des deux côtés fin 2018 et début 2019. Accord sur papier. Qu’en faire ?

L’assoc GE ! (Groupe Esthéthique!) et l’ONG burkinabè APIL (action pour la promotion des initiatives locales) sont les deux facilitateurs de cet accord. L’optique du GE ! et d’APIL : les deux pays ont des niveaux de développement très différents mais le Burkina repose toujours sur une agriculture familiale et sur ses villages, menacés, mais soutenus, par des ONG et des associations agroécologiques conscientes des méfaits de l’agriculture industrielle et chimique. Comment le village et la relation à la terre sont-ils vécus ici et là-bas ? Croiser les regards pour s’interroger sur notre présent et ses relations à l’histoire, sur le mode de développement que nous avons privilégié. Et penser l’avenir…

Ces questionnements trouvent un cadre propice au cœur d’un nouvel engagement du GE ! : dans la commission du patrimoine de Flobecq. Patrimoine naturel, humain, culturel, architectural : comment les populations diverses vivent le territoire rural de Flobecq ? Y a-t-il encore une différence fondamentale entre campagnes et villes ? La commission permet d’aborder beaucoup de sujets liés à l’habiter, aujourd’hui : géographie naturelle et humaine : un horizon de réflexion et de sensibilité infini…

L’un des projets de « COMPAFLO » est une publication dans l’esprit – mutatis mutandis, of course – de « Zadig » en France : réinventer les régions de France par le récit, par des récits de natures variées qui redonnent sens aux territoires en cette époque consumériste et parmi des discours politiques à visions courtes qui n’enchantent personne… Une sorte de MaYaK flobecquois ;-)

L’activité éditoriale récente du cabanon d’édition Phare Papier va dans le même sens.

Réédition de Delattre, Docteur de l’Intimisme, en un format différent (Delattre, conteur régional, médecin spécialiste de l’alimentation qui écrit à la fin de sa vie écourtée, une sorte de philosophie liée à la conscience intime du corps : l’intimisme.

L’homme qui dissipe la nuit : Méthodologie d’approche pour une école communautaire, de Étienne Lannoaga Zoetyandé : un manuscrit dactylographié rapporté du Burkina et édité en collaboration avec l’association Dougoura de Ouagadougou : un plaidoyer sous la forme d’un « roman pédagogique » pour convaincre les parents villageois de mettre leurs enfants à l’école : un livre qui montre le Burkina des villages…

Sortie de Nos racines Lés arpes d’el drèfe, où 4 artistes se penchent sur le destin d’arbres bientôt abattus et plus largement sur la relation de l’humain au végétal.

Sortie prochaine d’un livre de Kouam Tawa et Hervé Yamguen, Dans l’arène, qui pose sous la forme d’une suite poétique complétée de textes de réflexion la question du politique, du rôle de l’artiste dans l’expression de modèles de vivre-ensemble. Le livre vient du Cameroun contemporain mais ses interrogations concernent n’importe quel territoire.

Sambo Boly, Le village : 13 toiles : un livret consacré aux grands formats de notre ami peintre burkinabè dont une inspiration majeure consiste en l’expression des forces des villages traditionnels burkinabè.

Préparation d’un livre avec l’écrivain de Ghoy (Hainaut, commune voisine de Flobecq), François Noul, Textes à vivre, à boire et à manger : Chroniques et recettes (de vie). Ancien AS, qui fonda et pilota la ferme de réinsertion sociale « Bocace » à Marchienne au Pont : agroécologie pionnière et élevage, production locale, distribution en circuit court. François Noul fut de longues années chroniqueur au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » et collaborateur dans diverses revues. Grand cuisinier (à partir des trésors du jardin potager) lorgnant vers une relative autarcie et sobriété heureuse… Un recueil de textes, culinaires et de vie…

Patrimoine naturel : la potterée, siège social mayaque a connu cet été des fêtes, des petits-déjeuners « ting tang » pour parodier une notion contemporaine. Ting-Tang : rassembler – à la chinoise – des âmes dans un lieu inspirant : sur une colline sujette aux souffles de vent, en un jardin sauvage traversé par les lumières et les animaux : quiétude propice à l’échange d’idées sensibles. Il y eut plusieurs rencontres à la Potterée autour de ces sujets/objets d’études évoqués plus haut, dans un climat d’amitié musicale… Il y eut ainsi et aussi la visite de notre ami camerounais Hervé Yamguen, avec qui nous organisâmes plusieurs activités (notamment au « Cabaret des Oiseaux » de Marianne Uylebroeck, partenaire de pas mal d’activités, à Lessines). La potterée comme j’appelle métonymiquement la masure qui m’accueille recevait une vie nouvelle, dans le prolongement de sa participation à l’opération Wallonie portes ouvertes de l’année passée, où la maison montrait 14 années d’activités mayaques.

Les hasards de l’existence (sous toute réserve) nous amenèrent aussi, à plusieurs reprises entre Walcourt et Sivry : Walcourt : « la Petite Maison », un lieu d’expos, d’ateliers et de rencontres,créé cette année par Muriel Adam. Nous retrouvons là Philippe Michaux et ses filles qui animent « Le Chemin du Village », association de géographie humaine qui explore le bassin de la rivière Eau d’Heure ; nous y croisons les sœurs Béatrice et Marie Albert qui ont fondé « L’Ortie-Culture », où elles initient à la pratique du « jardin comestible »… Rencontre avec Agnès Marlier dont le travail consiste – au Centre culturel de Walcourt – à épauler des initiatives citoyennes, dans le cadre du projet européen « leader » (liaison entre acteurs du développement économique en milieu rural) et du « GAL Sambre et Meuse» (Groupe d’action locale). Le soutien des initiatives locales, celles que promeut APIL par une personne passionnée, dévouée et inventive

Réseaux : plus au sud, l’  « Association libre » – de Frédérique van Leuven & Thierry Génicot – pratique la permaculture et organise des rencontres autour de l’importance primordial du contact avec le jardin et la nature (j’avais la chance de pouvoir y présenter les activités mayaques liées à cette dimension).

Et puis il y a eu un campement mayaque d’importance : deux participations à la foire des livres de Lessines, Mes inscriptions (organisée par Alain Georges). Dans une boulangerie désaffectée de la Grand Rue de cette ville : chez Lucy. Une boulangerie avec pignon sur rue, larges vitrines. Une maison dont il faudrait lire l’histoire tarabiscotée, annexes, chevauchements sur la maison voisine, réaménagements… Occuper ce genre de lieu, provisoirement ; le faire renaître un jour ; l’occuper à nouveau quelques semaines après, ce fut comme un enchantement ; l’âme des maisons en peine, abandonnées… Et les Lessinois de retrouver le salon de thé qu’ils aimaient. Être en contact avec les passants timides mais curieux, les saluer et les faire entrer. MaYaK apprécie de participer à des événements de ce genre, comme aussi la journée de l’artisanat organisée à Mont sur Marchienne par l’association « Le Chemin du Village ». Relier les personnes, dépasser les milieux…

MaYaK est en quelque sorte thermodynamique ! : un ensemble en mouvement qui se réorganise en fonction des nouvelles rencontres, se reprofile et gagne en densité… Des circulations nouvelles ; des résonances inattendues. Le plaisir de vivre et de témoigner…

HR

fp1 (2) Hervé endogène journée des solidarités, Tournai ; peinture de Hervé Yamguen




Les « Rencontres à Touvent » (Sivry), 28 avril 2019. Avec MaYaK !

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Touvent2 Touvent3 touvent 7 Touvent, photos : Frédérique van Leuven

À Tournai, il y a ce lieu fourmillant : « La pépinière », où pratique du potager et de la pensée se fertilisent (avec en vue, souveraineté et ceinture alimentaires) ; les idées semblent germer mieux quand l’homme est en contact étroit avec la nature, et ventilé par elle : des idées sensibles, transformatrices, des visions du monde, visions complexes comme les appelait John Cowper Powys.

Je songe aussi à l’éco-centre « Oasis » de Ghlin, centre d’écologie appliquée où Rino Noviello et ses associés réalisent un(e) « oasis » au sens de Pierre Rabhi : un lieu qui pourrait être déshérité mais est réenchanté par des volontés humaines allant dans le sens du Tout, du Beau et du Bien (comme dirait Goethe en l’occurrence…).

À Touvent, hameau de Sivry (Hainaut belge), se sont installés Frédérique van Leuven et Thierry Génicot. Ils y ont aussi aménagé leur « oasis » ; où ils se ressourcent, y pratiquent la permaculture et commencent à y organiser des rencontres :

« Soigner les lieux pour soigner le monde ». C’est la question que nous proposons de partager à Touvent, un hameau anciennement densément peuplé, aujourd’hui réinvesti par quelques rares habitants, amoureux d’une nature encore un peu protégée.

Il y a mille et une façons d’aimer un lieu. On peut choisir de s’y retrouver seul, ou en famille, avec des amis, de participer à une coopérative… D’y cultiver des fleurs, des légumes, ou des plantes médicinales. Y trouver refuge, faire le vide, écrire de la poésie, courir dans les bois, sentir tous les vents contraires qui tournent autant que les milliers de questions du monde.

Nous vous y invitons à y rencontrer, une fois par mois, des femmes et des hommes, artistes, poètes, soignants, philosophes, cultivateurs venus de tous les horizons, qui nous raconteront comment chacun.e a inventé une façon d’habiter un petit bout de terre et d’y « tenir debout ».

À Tous Vents, ce 28 avril 2019, notre premier invité nous amènera un souffle chaud venu d’Afrique. Hugues Robaye habite une petite ferme à Flobecq. Il y a fondé la belle revue-livre MaYaK. Son action locale, qu’il définit comme l’ « écophilie », « recherches aimantes sur les lieux habités », l’a mené du fond du Hainaut jusqu’à un autre continent, dans un village un peu perdu du Burkina Faso, en voie de jumelage avec Flobecq.

« Je travaille actuellement cette question : Mort, résurrection & insurrection des villages. Une solution au consumérisme productiviste, grand ravageur de psychologies humaines et de milieux naturels, nous viendrait-elle des villages ? Comment les villages burkinabè, fermes familiales & pauvreté, richesse des peuples, sobriété heureuse ou simplicité volontaire, nous fourniraient-ils une sorte de « modèle » nous invitant à repenser comment nous habitons nos lieux ? »

Le dimanche 28 avril :

Visite du potager en permaculture à 16H30

Rencontre avec Thierry Génicot & Hugues Robaye, à 17H30

Entrée libre et sans réservation

Touvent7 Touvent6 Touvent5  HR et Blanche, photo : Ladida Brecht. Touvent photo : FvL




Les Rencontres à Touvent (Sivry) : Frédérique van Leuven, Thierry Génicot : « soigner les lieux pour soigner le monde » : avec MaYaK, 28 avril !

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6 avril 2016 - Copie 16 juillet 2016 portrose des émissions avec Thierry : Jacques Faton, les Cardon et Olivier Ducène…

Dimanche, Thierry Génicot me rendait visite à la Potterée (Flobecq, Hainaut belge), après sa séance mensuelle aux « Fraternités Ouvrières » de Mouscron, haut-lieu informel de permaculture.

Il faisait splendide et nous nous sommes installés devant le paysage, sur la petite butte qui domine la pâture de mes amis fermiers – Michel et son fils Lionel, – et qui nous a permis de nous glisser dans la pénéplaine qui va vers Ath et dans les réseaux de chants d’oiseaux (je n’ai pas gardé de photo de cette rencontre mais un enregistrement dans lequel les oiseaux occupent l’avant-plan du son alors qu’ils nous étaient restés cachés, la plupart du temps).

Thierry Génicot est dit un « homme de radio ».

Un créateur des ondes, qui vit de créations radiophoniques et travaille, notamment, pour et avec la Une, dans « Par ouï dire », la précieuse émission quotidienne de Pascale Tison. Thierry Génicot nous y chuchote ses « mondes invisibles ».

Je crois que nous nous connaissons depuis bien 15 ans. Ce qui m’a toujours frappé chez lui et dans son travail, c’est : l’intense curiosité, le désir de comprendre et l’art d’associer. D’associer le sens et les sons, de monter le sens et des sons… De rendre sensible le « mystère » de la vie (je me souviens dans mes études de philo, de Gabriel Marcel opposant problème à mystère), de faire cheminer l’auditeur dans l’inconnu par l’inattendu de la radio, de la parole qui va venir et qui nous surprend.  Il m’a invité dans quelques émissions : sur Annie Van de Wiele (la première femme à avoir fait le tour du monde en voilier), sur Paul André (le poète penseur du Tournaisis et du rural rayonnant), sur les Fraternités Ouvrières (voir ci-dessus), sur MaYaK, sur les recherches écophiles, etc. Et ce qu’il en a résulté est toujours apparu à mes yeux, non à mes oreilles, comme des synthèses sonores, témoignages presque éternels d’un travail qui prenait d’autres formes… Et puis : le mystère des voix (bulgares et universelles).

Je suis très reconnaissant à Thierry de ce don ; de la façon dont il a su donner sens, avec une perspicacité foudroyante, à ces différents travaux, lui qui n’arrête pas (sauf quand il est avec son potager, me disait-il) de rencontrer des « habitants chercheurs » de tous horizons de la recherche…

Voilà qu’avec sa compagne, la psychiatre Frédérique van Leuven, ils ouvrent leur lieu, à Sivry où ils pratiquent la permaculture à des rencontres périodiques autour de  : « Soigner les lieux pour soigner le monde ».

Et ne voilà-t-il pas, à mon grand honneur, qu’ils me proposent d’ouvrir le bal !

La « thématique » me parle bien sûr beaucoup : en mémoire directement ce que me disait Rino Noviello de son écocentre Oasis, à Ghlin appelé ainsi en référence à Pierre Rabhi : tout lieu, si déshérité fût-il, peut devenir un oasis quand des volontés humaines bienveillantes l’habitent.

L’invitation de Frédérique et de Thierry me permet en tout cas de reprendre tous ces « chemins de traverse » (une expression que Thierry a employée dimanche) que MaYaK a empruntés depuis le début de son histoire (cela fait 14 ans) pour faire apparaître un réseau de personnes qui pensent leur présence au monde depuis un respect et un amour inconditionnel pour la Nature et la libre expansion utile des nécessités intérieures des humains…

Le 28 avril, 17h30, dans notre échange, nous partirons des recherches « écophiles » (recherches aimantes sur les lieux habités) actuelles : le village au Sud, le village au Nord. Burkina Faso/Belgique. Ziniaré/Bissiga/Flobecq…

Le mode de peuplement du village où les hommes s’intègrent plus à la Nature où, au moins, il sont plus en contact avec elle, peut-il être une réponse à l’effondrement qu’annoncent les « collapsologues » étudiant les ravages du consumérisme productiviste et prédisant que nos sociétés du nord vont s’effondrer.

Mais nos villages du nord ne sont-ils pas déjà morts ? Mort ou en voie de résurrection ? Ces nouveaux habitants chercheurs qui s’y installent en des formes d’insurrection face au modèle de développement dominant ne consolident-ils pas une « alternative », ne tracent-ils pas une nouvelle voie ?

Les masses du sud et les masses du nord sont opprimées par les mêmes, disait Thomas Sankara, l’éminent président du Burkina… Un pays africain comme le Burkina Faso (l’un des plus « pauvres » de la planète) où fermes familiales, nature nourricière, économie informelle avec des syndicats, entraide, production (semi-)artisanale, « pauvreté, richesse des peuples », « l’Afrique au secours de l’Occident », restent une base reconnue et renforcée par des réseaux d’associations, d’ONG locales (comme APIL, l’ONG de mon ami Abdoulaye Ouédraogo), par de grandes personnalités qui ont une vision pour leur pays et leurs habitants ; un Burkina endogène et agroécologique ne serait-il pas un « modèle » très suggestif à explorer, à essayer de connaître ? Ne serait-il pas temps de réellement dialoguer, allez, sur l’avenir du monde ? Je trouve que oui…

Mes 6 voyages au Burkina – avec pour objectifs, information et communication – n’ont à mes yeux de sens que par cet échange entre des modèles de vie que des habitants-chercheurs, qui ont une vison globale critique et comparative, pensent et tentent de réaliser…

Et c’est tout le travail mayaque qui se reflète dans ces dernières recherches sur le village (et les vivifient). Recherches qui reçoivent, en plus, comme un cadre institutionnel : l’accord de partenariat entre Ziniaré et Flobecq, signé en janvier 2019.

Merci donc à Frédérique et Thierry de me donner cette possibilité de remodeler cette pâte !

Les rencontre à Touvent (voir page facebook…) seront enregistrées.

« Touvent » : le nom du hameau de Sivry qui vous accueillera. Et le nom de la sprl de Thierry Génicot ? « Silence »…

(Il y aura aussi une table avec les publications mayaques…)

 Au plaisir d’échanger avec vous ce soir-là !

Dimanche 28 avril 2019, 17h30, rue Touvent 5, 6470 Sivry (Hainaut) 




Muzifar records

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Muzifar records dans Arne Van Dongen Room-Music-18-12-2011-047-ret2-blog21-150x108

 

roommusic-blog1-150x75 Arne Van Dongen dans Flobecq

À la potterée, HR, Arne Van Dongen, Steve Houben, Jacques Pirotton. Et pochette du cd, par Muriel Logist

 

Muzifar, un nouveau label de cd…

Toute musique, est du monde… 

Musique du phare, musique mayaque.

« Muzifar », comme « Putiphar », l’Égypte, comme « phare », comme « musique »…

Enfin bref, nous parachevons un cd qui accompagne le M6, lui aussi en achèvement. Patience!

La musique transforme notre perception quotidienne, elle nous accompagne et nous questionne intimement: « mais si la vie était  rythmes et harmonies et présences fortes ? »  C’est la question que je me pose après chaque concert auquel j’assiste.

En tout cas, cette session d’enregistrement avec Steve Houben, Jacques Pirotton et Arne Van Dongen, en ce week-end au Pays des Collines (Belgique), à Ellezelles, a été… merveilleuse…

Un temps rare. Un temps souhaitable. Un temps simple. Celui d’accords, d’improvisations, d’amusements.

Et puis nous avons mangé ensemble, samedi soir à Renaix, dans l’excellent restaurant bio Boon, avec des amis mayaques. Et le monde semblait différent. Un autre monde semblait possible. Et cette intuition amico-musicale s’intégrait à notre mémoire, à notre vie.

Merci Arne, merci Jacques, merci Steve.

Bon d’autres projets maintenant ? Un cd avec Seybou Victor Démé, le chanteur dioula ?

Hugues




À Mariemont les 30 septembre, 1 et 2 octobre 2011

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MaYaK/Phare Papier sera au fameux salon du livre de Mariemont, les 30 septembre, 1 et 2 octobre 2011 (www.marchedulivre.org). 

Nous travaillons pour vous, et pour nous (et pour eux). 

Ainsi, vous verrez sur notre table : Le MaYaK 5, « solitudes en sociétés » tome 1 ; 

Le numéro 0 de la nouvelle collection encyclopédique des savoir-faire et vivre vivifiants : « Manifestes pour une vie plus… », suspens ; 

La dernière réalisation du cabanon d’édition Phare Papier : Footballs, de Chloé Money : « J’aurais pu ne jamais m’intéresser au football. De nature très contemplative, autant par tempérament que par nécessité – les hasards de la génétique m’obligeant à me déplacer en fauteuil roulant – le mouvement demeure pour moi un spectacle impossible à expérimenter et donc, une source intarissable de rêverie […] » 

Et les traces d’un projet mayaque merveilleux (prélude à un voyage d’études en janvier/février) : « Labo de Cultures en Terre Burkinabè ? » ; encore du suspens…  L’assortiment mayaque complet. 

Nos amis qui éditent : Pontos : Jacques Faton et Thierry UmbreitLes réalisations de Muriel Logist qui nous a donné des dessins pour notre nouveau site en construction (par Marie Beia et Mélanie Michelet).  Ses nouvelles épinglettes irrésistibles. 

Venez donc nous rendre visite…   




Terre Habitat: matériaux de construction écologiques

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À 53 m du centre du (petit) monde mayaque, se livre un commerce particulier. « Commerce », à l’origine, veut dire « échange de marchandises », mais au cours de l’histoire, le mot s’est mis à désigner des relations, des échanges entre personnes. Avoir commerce avec… 

Chez « Terre Habitat », on dirait que le processus sémantique s’est inversé : des relations avec des personnes débouchent, dans la confiance, sur un échange de biens. 

« Terre Habitat », à 53m du… est un magasin de matériaux de construction écologiques, choisis avec une grande exigence et une volonté de les rendre accessibles (le bio pas que pour les riches). Le bénéfice n’est pas la préoccupation première… Vente oui, mais aussi accompagnement dans des projets de construction ou d’aménagements. 

Le magasin se situe, en toute homogénéité, dans les dépendances d’une maison familiale. La famille Detournay expérimente ce que le magasin propose. 

Un tout organique. 

Construire, aménager, habiter, c’est un art (et aussi une pensée de la respiration (la chaux, l’argile) et des relations entre les habitats naturels et les maisons humaines), un projet de vie. Un engagement…  La marche de la décroissance ne s’arrête-t-elle pas, pour des rencontres débats, dans le jardin de « Terre Habitat » ? 

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Le 25 juillet passé, je franchissais ces cruciaux 53m (tout point de l’espace, rappelons-le, est toujours le carrefour d’une multitude de forces ; mais ici, encore plus) pour aller interroger Roumi Detournay, l’intègre animateur (je ne peux pas utiliser une autre appellation) de « Terre Habitat ». Cet entretien occupera une partie du MaYaK 6. Mais je voulais déjà en donner un avant-goût ; des fragments de paroles : 

Terre : « Oui, notre magasin s’appelle « Terre et habitat » : la terre est un matériau polyvalent : on construit en terre, la terre est dans la maison ; nous proposons beaucoup d’enduits à l’argile. L’homme est en contact avec la terre, c’est primordial et nous travaillons dans cet esprit : nous aimons penser qu’une maison sort de terre. Nous sommes en relation avec des personnes qui se sont passionné pour ce mode de construction. Pas loin d’ici, à Bassily (Hainaut belge), une personne s’est mise à construire sa maison en terre puis a bien étudié cela et maintenant c’est devenu son métier : il accompagne des gens qui font de même. C’est quelqu’un qui vient ici au magasin. 

Relier les gens : « Nous sommes en contact avec de jeunes entrepreneurs qui se lancent dans ce genre de construction.Ils sont passionnés, cherchent, expérimentent au niveau des matières et créent même des produits. Je connais les produits par les fabricants mais eux expérimentent et cela ouvre tout un dialogue autour de l’auto-construction. » 

Articles : « Nous proposons des produits pour l’isolation, de la terre, de la chaux, des peintures, produits pour le traitement du bois, des planchers… » 

Étude : « J’ai fait un gros travail d’étude avant de me lancer. Le fabricant est déjà obligé de préciser la composition des produits ; c’est une première source d’information pour moi, facile. Mais cela ne suffit pas et je continue aussi à étudier les nouveaux produits. » 

Sélection : « Je ne suis pas attaché à une marque ; chaque marque a sa spécialité et j’étudie cela pour cerner le meilleur produit dans chaque partie de la construction. » 

Une autre commerce : « Je n’ai pas de formation commerciale préalable. Mon but n’est pas de vendre mon stock. Mais d’informer et de bien comprendre la demande. Je propose toujours 4 ou 5 solutions au client, sachant ce qui convient le mieux. Je lui explique mais il choisit. Le magasin n’est pas grand ; j’ai ici ce que j’ai jugé, sur base de mes études et de ma pratique, comme le meilleur produit. Si le client souhaite autre chose, je commande… » 

Homme de métier : « J’ai travaillé avec mon père qui est entrepreneur en construction (nous avons notamment reconstruit le siège mayaque, à 54 m d’ici). J’ai donc travaillé avec ces matériaux que je vends, maintenant ; je les ai placés ; j’ai appris à les connaître ; j’ai pu les comparer avec les matériaux non bios… Le produit est toujours accompagné d’une notice pour l’utilisation et le placement, mais rien ne vaut les conseils venus de l’expérience sur le terrain, tant les conditions de placement diffèrent toujours. » 

Assister le client : « Au début, j’allais parfois sur place, chez mon client mais cela me prenait trop de temps ! Alors on parle, on se téléphone. Oui, il y a tout un travail d’éducation, de formation. Ces matériaux sont souvent méconnus ; les gens travaillent seuls ; il faut les aider. Dans mon métier, il y a ce côté formation qui se double d’une mise en relation avec des professionnels que nous connaissons bien et à qui nous faisons confiance. Ainsi, un réseau se crée. » 

Le commerce et la maison familiale : « Oui, la maison est à côté. C’est un choix que nous avons fait pour que je puisse rester près de la famille (aux heures creuses, c’est très bien). Et puis, nous expérimentons aussi les matériaux dans la maison. Nous vivons avec ces matériaux ; nous sentons et comprenons mieux quelle différence il y a entre le plâtre et la terre ou la chaux. Les matières naturelles sont complètes, vivantes et polyvalentes : les isolations, par exemple, se combinent en elles : thermique, acoustique. Alors qu’un matériau chimique isole une fonction : il peut protéger du froid, mais pas du bruit… Il est moins cher au départ, mais il faut faire un double travail… Nous avons aussi constaté que la densité des matériaux naturels les rend plus durables. S’ils sont plus chers à l’achat, à long terme, ils sont bien plus « rentable ». Sans reparler du confort vital qu’ils procurent… » 

Le commerce comme un engagement : « Ce n’est pas vraiment un commerce, cet échange s’intègre à notre vie familiale, plus largement. C’est un engagement général, comme l’école à la maison par exemple, ou l’accueil, il y a deux ans, de la marche pour la décroissance qui nous a demandé si elle pouvait faire halte chez nous. Ou comme nos projets d’animations mensuelles, sur la confection de crèmes à partir de plantes ou sur des chantiers précis de restauration où les personnes présentes expérimentent des techniques (la rénovation mur en torchis du siège mayaque par exemple…). Par ces stages, il ne s’agit pas d’ « attirer la clientèle », comme dans les dégustations des grands magasins !, mais d’échanger, de travailler ensemble, de découvrir des techniques… »

Hugues Robaye

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Terre Habitat

Potterée 9, 7880 Flobecq, 068/286654

www.terrehabitat.be 

 

 




Emmanuel Hunt, arborisculpteur

15062011

pottere1362011015ret72.jpg un regard aiguisé

Nous avons parcouru le jardin depuis le sud : examiné le robinier (faux acacia, mais parfumé tout de même !), les bouleaux, le saule têtard filé en hauteur. Puis, au nord, en bordure de friche, les saules Marsault (aux chatons annonciateurs du printemps), qui font comme le têtard ; l’if empoisonné qui étouffe le centre de la friche (les hortensias sont sans lumière…), l’érable taillé à l’horizontal (pour délimiter l’espace réservé au feu) mais parti à la verticale…  Le laurier cerise développé en chandelier, mais trop ; son voisin, un antique sureau en dégénérescence, « beaucoup de bois mort ». D’autres saules qui forment buisson, à côté de l’if, mais partent aussi en hauteur ; le prunus pourpre et ses jets inutiles (avec son carillon chinois, à côté du potager). Enfin, à l’est, la haie de charmes et d’érables champêtres, nécessitant également une taille, « mais à la fin de l’hiver, comme les saules ». La géographie d’un jardin construit et son architecture abandonnée. 

Manu Hunt faisait connaissance avec chaque arbre que je lui présentais. Depuis 20 ans déjà, j’avais planté beaucoup (trop) d’arbres et d’arbustes dans cette prairie devenue jardin et la partie laissée en friche, où croissent cardères, camomille, consoude, ail des ours… et ces fougères particulières que Hunt remarqua bien vite, se referme sur elle-même. Images de plantes carnivores… Je voulais redonner lumière à ce petit milieu où s’asseoir pour apprécier les perspectives, les ouvertures, les lumières. Coin sauvage où un homme se sent hôte maladroit. Mais reconnaissant. Je pensais couper certains arbres mais l’homme qui m’accompagnait, pratiquant la grimpe et la taille douce, n’y pensait pas ! Il regardait les arbres comme on aurait parlé à des amis plus vus depuis longtemps, les interrogeant du regard sur leur croissance entre-temps ! Je veux dire, sur leur évolution… Une écoute et un regard aiguisés. 

Il me disait : « En tout cas, ce qui relie, c’est la sensation, c’est ce que je ressens, perçois, de manière infime et non rationnelle.  Tout le travail (ou la difficulté) est là, dans le ressenti, la perception de la sensation et y coller pour être juste dans ce que je réalise, et ajusté, en lien avec ce qui m’habite, avec la Nature et avec le client. Tout en restant les deux pieds sur terre, ancré dans la réalité. » Manu Hunt ajoutait que sa pratique du dessin et de la peinture le rendait sensible aux formes des arbres, à la composition d’un jardin. Il faisait confiance à son intuition (tendait à la faire correspondre à la nécessité), concernant la croissance future de l’arbre, pour intervenir et débarrasser de branches inutiles ou gênantes un arbre qui allait se sentir mieux…  Il me montra les photos des sculptures spontanées réalisées à partir de tronçons d’arbres expressifs. Parfois, il sculpte un petit objet (un vase par exemple) dans le bois de l’arbre que le client, avec regret, a dû faire couper. « Pour un homme dépressif,  j’ai taillé et presque achevé une sphère en bois, lui proposant de terminer son poli… » Il me mit dans les mains un livre sur les forêts primaires et l’influence de ce milieu sur le promeneur… La conversation avait pris ces chemins inattendus et je me félicitais de confier le jardin, dont la croissance m’échappait, à cet allié bienveillant et non-violent. 

MaYaK dans tout cela ? Eh bien MaYaK, à vrai dire, est indissociable de ce jardin et de sa vie. D’où viennent nos inspirations, ce qui nous pousse à un travail senti comme « ajusté », sinon de l’air qui circule autour de nous et de ses vibrations qui heurtent nos tissus comme un doigt léger sur la peau d’un tambour tendu ? La qualité des sensations que nous procure une maison et un jardin, nous oriente. Pour le GE ! en potterée ou celui en boitsfort (Xavier Vanandruel), le travail part de ce noyau, la maison-jardin, entre Nature et culture… 

Emmanuel Hunt ajouta, en souriant de ce néologisme, qu’il se sentait « jardisculpteur ».

Hugues Robaye 

Emmanuel Hunt  Cord’Elag 

Rue du Marais 15, 7912 Dergneau (Frasnes-Lez-Anvaing) 

0476 637909 ou 069548152 

http://www.agencedesarbres.org/pages/la_taille.htm : la taille douce 







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