Environnement et santé

14052013

 

Environnement et santé dans agriculture ferme-150x93

Il y a deux semaines j’assistais  à Forest à un Symposium populaire de l’agriculture paysanne.
Deux experts étaient invités, le cancérologue Dominique Belpomme, titulaire 2013 aux facultés de Gembloux de la chaire Francqui, et le professeur émérite de médecine  Marcel Roberfroid.

Le professeur Belpomme étudie les corrélations entre maladies contemporaines et environnement: en particulier, outre les cancers, l’obésité, le diabète de type 2, les allergies, mais aussi la maladie d’Alzheimer ou, à mon étonnement, l’autisme. Pour ce qui est des cancers, j’ai retenu l’information  d’une augmentation annuelle de 1% (donc exponentielle lente) des cancers infantiles, que j’ai pu recouper avec d’autres sources. Selon le professeur Belpomme l’influence causale d’un environnement dégradé sur la multiplication de ces maladies ne fait aucun  doute.

Comme de plus en plus d’experts-Cassandre de notre monde actuel, Belpomme semble s’être résolu au caractère inévitable d’une future catastrophe sociétale: pour lui, elle pourra venir de l’échec de la Sécurité sociale à soigner des maladies de plus en plus prégnantes. Que ferez-vous lorsqu’on vous dira: il n’y a plus les moyens pour vous soigner, vous ou votre enfant?

Par rapport à ces enjeux, la  visée de l’Afsca (Agence fédérale de la sécurité de la chaîne alimentaire), d’un hygiénisme total équivalent à une absence de « germes pathogènes » semble dérisoire. Belpomme plaide pour une approche systémique plutôt que cette approche analytique (au sens de l’analyse de l’aliment isolé, au lieu d’une étude de l’ensemble du cycle de production et de consommation alimentaires ). En particulier une relation de proximité avec un producteur paysan paraît plus sure que l’offre des grands groupes agroindustriels.

C’est dans le même esprit que Marcel Roberfroid, professeur émérite de l’UCL, a conduit son exposé sur l’importance des fonctions intestinales et de la flore intestinale, dans le triple rôle de protection immunitaire, production hormonale et même fonctions neuronales localisées près de cet organe. La flore intestinale ne peut être équilibrée que si elle est nourrie par une nourriture bactériologiquement diversifiée. L’hygiénisme outré de l’Afsca paraît alors contreproductif pour ce qui est du bon état des défenses immunitaires (et favorisant la croissance des allergies).

S’agissant de solutions, Belpomme soutenait l’importance de réintroduire les valeurs, une éthique dans la production et la consommation alimentaire, ce qui me parle particulièrement. Aussi pour cette question qui me paraît centrale aujourd’hui de notre rapport à l’animal.

Xavier Vanandruel




Le nouveau premier roman de Gérard de Sélys

18052009

Efficacité. Un mot peu prisé en littérature. Efficacité poétique. Une association horrifiante… Et pourtant je pense à cela quand je lis le dernier premier roman de Gérard de Sélys. Vous vous souvenez, Gérard, nous l’entendions sur les ondes, toujours plus tard dans la nuit au fil de sa carrière sans compromission… Une voix de l’information qui disait quelque chose : rare !

De cette efficacité communicative, on dirait que quelque chose est resté dans ce roman au titre byzantin : L’apoptose (j’ai lu en deuxième page ce que cela veut dire, moi…).

Atteint d’un cancer, un conférencier activiste croyant en un monde meilleur vit ses dernières semaines, surveillé par la police qui veut s’en débarrasser. Il est miné de l’intérieur mais il travaille (et le lecteur se retrouve en cette compagnie d’un penseur acteur progressiste). Il reçoit la visite de ses enfants, il fait rire ceux de sa compagne, il est l’ami d’enfants du quartier… Il cuisine et fréquente un bistroquet où se lient les amitiés et où il boit des trappistes (les meilleures bières belges) tout en lisant…

Le livre est fait de 110 séquences courtes où le point de vue et le narrateur changent chaque fois. Effet kaléidoscopique. L’un des narrateurs est même la tumeur cancéreuse qui squatte le corps d’Antonin et qui décrit sa progression et les effets sur les facultés du personnage.

Efficacité poétique parce que les phrases sont très simples, parfois elliptiques ; la narration avance vite de péripétie en péripétie et cette sobriété met en évidence quelques « écarts de langue » qui prennent alors toute leur force, souvent tendre. De l’humour, de la légèreté aussi dans ce livre qui raconte la maladie. L’« efficace », dans le sens ancien,  après tout, c’est l’art de transformer en réalité.

L’apoptose, un très joli livre (9,5 Euros) édité au Cerisier, avec en couverture une peinture de Kathy Gorjàn,

La grande virologue Lise Thiry nous en parle :

Hugues Robaye







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