MaYaK/Phare Papier/GE!, cette année 2019…

6112019

wpo5 chezl3 ceh5 Journées Wallonie Portes ouvertes, Potterée ; Chez Lucy, Lessines ; Marchienne au Pont

État des lieux mayaque…

MaYaK, la revue-livre du Groupe Esthéthique ! asbl (GE! : éthique + esthétique) existe depuis 2005 et s’est développé, tel un organisme tout au long de ces bientôt 15 années…

C’est en revenant de Slovaquie que je me suis demandé comment inventer quelque chose qui mette en valeur tout l’héritage (culturel, au sens large, vivifiant, vitafère, écrivais-je jadis) que j’avais reçu, que je recevais et recevrais selon des associations, des analogies spontanées de sens ; des rencontres qui n’allaient cesser, sauf (RIP)…

Jouer avec des formes de communication : édition, audiovisuel, expos, rencontres…

L’état providence belge m’avait encouragé à terminer mes études de philosophie ; je lui devais de rester dans ce « mécontentement joyeux » à la Krishnamurti : ne jamais se satisfaire de l’état de fait, rester un ado (un soleil qui se lève) constamment mais ne pas jouer au casse-pied de service, rayonner la force de la vie, depuis la nature (et la culture)…

Produire de l’information sensible, une/des vision(s) du monde, de comment vivre ensemble (et seul) au mieux sur cette planète. Les bonnes belles et larges réponses (petit rappel de Goethe) ne manquent pas mais les infos pullulent et il me semblait intéressant d’en associer certaines dans un esprit qu’il me plut d’appeler « mayaque », du nom de ce théâtre à Žilina (Slovaquie), un théâtre de marionnettes dont le nom signifie « phare ». Des sonorités à la fois douces et explosives (comme cette dernière consonne occlusive, telle une claque) . Et puis l’image du phare, entre terre et mer et ciel, qui lance des signaux, des repères…

Revue-livre, cabanon d’édition, audiovisuel (Muzifar records & Télémayak), expos, observatoire écophile (recherches aimantes sur les lieux habités), observatoire des rayonnements endogènes (à partir notamment du Burkina Faso (Burkimayak), mais aussi appliqué à nos régions : comment chaque communauté humaine/naturelle se développe selon ses principes à elle) : l’organisme se ramifiait et chaque branche tenait au même tronc et une circulation naissait…

Donc un état des lieux provisoire :

Un double MaYaK se prépare, consacré à la thématique : « mort, résurrection et insurrection des villages » ! Un questionnement et je pourrais ajouter un point d’interrogation à cette proposition… Serait-ce d’espaces où l’homme peut être plus en contact avec la nature (le village), où la densité de population est moindre, que viendraient, de façon privilégiée, des réactions au consumérisme productiviste ? Plusieurs conditionnels dans ce qui est déjà une question… Le village existe-t-il encore chez nous ? Qu’est-ce qu’un village ?

À cette dernière question, j’ai cherché des réponses au Burkina Faso, en janvier/février derniers ; je suis rentré avec beaucoup d’enregistrements autour de cette question du village, là-bas. Cette enquête : une base pour monter une expo compacte : textes (peu), images, sons, images animées qui déplierait une publication textes/images comportant plus d’écrit ! En préparation.

Expo et album pour introduire, dans le « village » de Flobecq, le Burkina Faso : un accord de coopération a en effet été signé des deux côtés fin 2018 et début 2019. Accord sur papier. Qu’en faire ?

L’assoc GE ! (Groupe Esthéthique!) et l’ONG burkinabè APIL (action pour la promotion des initiatives locales) sont les deux facilitateurs de cet accord. L’optique du GE ! et d’APIL : les deux pays ont des niveaux de développement très différents mais le Burkina repose toujours sur une agriculture familiale et sur ses villages, menacés, mais soutenus, par des ONG et des associations agroécologiques conscientes des méfaits de l’agriculture industrielle et chimique. Comment le village et la relation à la terre sont-ils vécus ici et là-bas ? Croiser les regards pour s’interroger sur notre présent et ses relations à l’histoire, sur le mode de développement que nous avons privilégié. Et penser l’avenir…

Ces questionnements trouvent un cadre propice au cœur d’un nouvel engagement du GE ! : dans la commission du patrimoine de Flobecq. Patrimoine naturel, humain, culturel, architectural : comment les populations diverses vivent le territoire rural de Flobecq ? Y a-t-il encore une différence fondamentale entre campagnes et villes ? La commission permet d’aborder beaucoup de sujets liés à l’habiter, aujourd’hui : géographie naturelle et humaine : un horizon de réflexion et de sensibilité infini…

L’un des projets de « COMPAFLO » est une publication dans l’esprit – mutatis mutandis, of course – de « Zadig » en France : réinventer les régions de France par le récit, par des récits de natures variées qui redonnent sens aux territoires en cette époque consumériste et parmi des discours politiques à visions courtes qui n’enchantent personne… Une sorte de MaYaK flobecquois ;-)

L’activité éditoriale récente du cabanon d’édition Phare Papier va dans le même sens.

Réédition de Delattre, Docteur de l’Intimisme, en un format différent (Delattre, conteur régional, médecin spécialiste de l’alimentation qui écrit à la fin de sa vie écourtée, une sorte de philosophie liée à la conscience intime du corps : l’intimisme.

L’homme qui dissipe la nuit : Méthodologie d’approche pour une école communautaire, de Étienne Lannoaga Zoetyandé : un manuscrit dactylographié rapporté du Burkina et édité en collaboration avec l’association Dougoura de Ouagadougou : un plaidoyer sous la forme d’un « roman pédagogique » pour convaincre les parents villageois de mettre leurs enfants à l’école : un livre qui montre le Burkina des villages…

Sortie de Nos racines Lés arpes d’el drèfe, où 4 artistes se penchent sur le destin d’arbres bientôt abattus et plus largement sur la relation de l’humain au végétal.

Sortie prochaine d’un livre de Kouam Tawa et Hervé Yamguen, Dans l’arène, qui pose sous la forme d’une suite poétique complétée de textes de réflexion la question du politique, du rôle de l’artiste dans l’expression de modèles de vivre-ensemble. Le livre vient du Cameroun contemporain mais ses interrogations concernent n’importe quel territoire.

Sambo Boly, Le village : 13 toiles : un livret consacré aux grands formats de notre ami peintre burkinabè dont une inspiration majeure consiste en l’expression des forces des villages traditionnels burkinabè.

Préparation d’un livre avec l’écrivain de Ghoy (Hainaut, commune voisine de Flobecq), François Noul, Textes à vivre, à boire et à manger : Chroniques et recettes (de vie). Ancien AS, qui fonda et pilota la ferme de réinsertion sociale « Bocace » à Marchienne au Pont : agroécologie pionnière et élevage, production locale, distribution en circuit court. François Noul fut de longues années chroniqueur au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » et collaborateur dans diverses revues. Grand cuisinier (à partir des trésors du jardin potager) lorgnant vers une relative autarcie et sobriété heureuse… Un recueil de textes, culinaires et de vie…

Patrimoine naturel : la potterée, siège social mayaque a connu cet été des fêtes, des petits-déjeuners « ting tang » pour parodier une notion contemporaine. Ting-Tang : rassembler – à la chinoise – des âmes dans un lieu inspirant : sur une colline sujette aux souffles de vent, en un jardin sauvage traversé par les lumières et les animaux : quiétude propice à l’échange d’idées sensibles. Il y eut plusieurs rencontres à la Potterée autour de ces sujets/objets d’études évoqués plus haut, dans un climat d’amitié musicale… Il y eut ainsi et aussi la visite de notre ami camerounais Hervé Yamguen, avec qui nous organisâmes plusieurs activités (notamment au « Cabaret des Oiseaux » de Marianne Uylebroeck, partenaire de pas mal d’activités, à Lessines). La potterée comme j’appelle métonymiquement la masure qui m’accueille recevait une vie nouvelle, dans le prolongement de sa participation à l’opération Wallonie portes ouvertes de l’année passée, où la maison montrait 14 années d’activités mayaques.

Les hasards de l’existence (sous toute réserve) nous amenèrent aussi, à plusieurs reprises entre Walcourt et Sivry : Walcourt : « la Petite Maison », un lieu d’expos, d’ateliers et de rencontres,créé cette année par Muriel Adam. Nous retrouvons là Philippe Michaux et ses filles qui animent « Le Chemin du Village », association de géographie humaine qui explore le bassin de la rivière Eau d’Heure ; nous y croisons les sœurs Béatrice et Marie Albert qui ont fondé « L’Ortie-Culture », où elles initient à la pratique du « jardin comestible »… Rencontre avec Agnès Marlier dont le travail consiste – au Centre culturel de Walcourt – à épauler des initiatives citoyennes, dans le cadre du projet européen « leader » (liaison entre acteurs du développement économique en milieu rural) et du « GAL Sambre et Meuse» (Groupe d’action locale). Le soutien des initiatives locales, celles que promeut APIL par une personne passionnée, dévouée et inventive

Réseaux : plus au sud, l’  « Association libre » – de Frédérique van Leuven & Thierry Génicot – pratique la permaculture et organise des rencontres autour de l’importance primordial du contact avec le jardin et la nature (j’avais la chance de pouvoir y présenter les activités mayaques liées à cette dimension).

Et puis il y a eu un campement mayaque d’importance : deux participations à la foire des livres de Lessines, Mes inscriptions (organisée par Alain Georges). Dans une boulangerie désaffectée de la Grand Rue de cette ville : chez Lucy. Une boulangerie avec pignon sur rue, larges vitrines. Une maison dont il faudrait lire l’histoire tarabiscotée, annexes, chevauchements sur la maison voisine, réaménagements… Occuper ce genre de lieu, provisoirement ; le faire renaître un jour ; l’occuper à nouveau quelques semaines après, ce fut comme un enchantement ; l’âme des maisons en peine, abandonnées… Et les Lessinois de retrouver le salon de thé qu’ils aimaient. Être en contact avec les passants timides mais curieux, les saluer et les faire entrer. MaYaK apprécie de participer à des événements de ce genre, comme aussi la journée de l’artisanat organisée à Mont sur Marchienne par l’association « Le Chemin du Village ». Relier les personnes, dépasser les milieux…

MaYaK est en quelque sorte thermodynamique ! : un ensemble en mouvement qui se réorganise en fonction des nouvelles rencontres, se reprofile et gagne en densité… Des circulations nouvelles ; des résonances inattendues. Le plaisir de vivre et de témoigner…

HR

fp1 (2) Hervé endogène journée des solidarités, Tournai ; peinture de Hervé Yamguen




Jardins suspendus

24102015

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Je descends du train. Il fait déjà nuit et il bruine. J’essaie de m’orienter. Des passagers se dirigent vers la fin du convoi, d’autres remontent le quai direction locomotive. Je commence par suivre les premiers. La gare a disparu. J’aperçois les lumières de la place qui la bordait naguère, me retourne et cherche des yeux le container géant qui remplace maintenant l’ancienne gare ; il fait froid. Je dois donc rebrousser chemin. Je distingue enfin la passerelle de fer qui surplombe les voies. Je monte. Ça ne glisse pas ; le plancher métallique humide est percé de minuscules cratères antidérapants. J’arrive au baraquement SNCB – infraBEL mais sur piédestal – puis en redescends. En face de moi, le périphérique engouffre son trafic bruyant dans un tunnel aux néons. Sous mes pieds, un trottoir de ciment grossier : je longe une palissade ornée d’une banderole au graphisme dynamique et contemporain : « Mons 2015, capitale de la culture, c’est par ici » (des flèches). Les gens se pressent vers l’ancienne place de l’ancienne gare. Un homme me frôle ; il me semble qu’il y a bien des obstacles à la culture, c’est comme un labyrinthe et je me pose une question grave : comment accéder à la culture ? En voiture sans doute (avec le souci de trouver une place de parking). Je continue à divaguer : et en 2016, que deviendra la culture, sera-t-elle moins capitale ? Non, les villes et les campagnes resteront en permanence des hauts (ou modestes) lieux de culture. Robert Filliou : « L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. » Je salue à ma droite les grues qui construisent la nouvelle gare pour Mons 2015, capitale de la culture (c’est par ici).

Labyrinthe fléché… Je repense à ces grands jeux au cœur de l’été, proposés aux citoyens d’ici : le labyrinthe de tournesols sur la grand place (Vincent Van Gogh a vécu et peint pas loin, mais pas ces fleurs-là, ici) et puis cette autre activité (vue sur RTL et qui occupait les rues de la Mons 2015 capitale de la culture, c’est ça) plus dans le genre d’un tableau de Magritte (ou de Serge Poliart) : il aurait montré un immense jeu de dominos, mais au lieu de représenter des pièces qui construisent un réseau, le peintre les aurait malicieusement placées à la verticale et la toile aurait fait voir l’impulsion donnée au premier domino gagner les autres s’écroulant à leur tour. Un truc dynamique qui aurait pu s’intituler : « Malaise dans la civilisation » ou prendre le titre d’un livre récent : « Comment tout peut s’effondrer. »

Je débouche enfin sur cette place sans gare, sans arrivée ni destination. La place de la culture dans nos vies : je me rappelle le penseur peul Boubacar Sadou Ly, rencontré au Burkina Faso en février passé : la culture est là sur les gens, lisible sur leur corps animé qui porte et révèle leurs expériences de vie, une culture qui rayonne à partir des corps, des rayonnements uniques, particuliers, que chacun nourrit, entretient… Je rêve, et pourtant… 

C’était aussi au cœur de l’été ; Florine m’avait parlé du « Jardin suspendu ».

Nous avions visité le lieu et depuis, il m’avait habité, et continue de le faire.

Le Jardin suspendu sur les remparts de Vauban, au-dessus de l’ancienne boulangerie militaire. Jardin suspendu, un rempart, cette fois, à ce qu’on peut appeler de façon très pratique le « consumérisme productiviste » : rempart non-violent. Un groupe de jeunes architectes (et bâtisseurs-bricoleurs) venus d’Europe (ConstructLab) a fait revivre et métamorphosé un jardin public oublié. La nature avait déjà commencé le travail, les arbres avaient proliféré et le collectif le continuait sans coupe sauvage.

Nous y étions : dans ce petit bois aux taches de lumière, résonnaient les coups de marteau, les rengaines de scie. Un parc village s’achevait : un réseau de sentiers reliait l’« île de la réunion », agora centrale en pleine lune et gradins de bois (spectacles, discussions de quartier, ateliers herbes médicinales, yoga…), au four à pain (et pizzas) ; aux jeux pour enfants ; aux ruches ; à un potager bio ; à une rangée de cabanes (logements légers, librairie d’échange, résidences d’artistes, brasserie). Des toilettes sèches un peu plus loin.

Sur mon chemin, je croise une pancarte qui me demande : « Tu sais pourquoi tu es ici ? ». Ici et même ailleurs, pourquoi ? Ici ? Je songe au Burkina, à l’espace public africain, informel et au nôtre si cadenassé (aux habitats légers, sobres et heureux, qui font peur…). Ici, sur ce piédestal en pierre de taille, tout était revisité, inventé, réinventé, repris comme depuis le début des temps, par un groupe de jeunes supervivants (mot de Chesterton). 

Une ville en miniature, un « Mons invisible », selon l’appellation que ce groupe de joyeux innovateurs avait empruntée à Italo Calvino : « Nous nous approchons peut-être d’un moment de crise de la vie urbaine et les Villes Invisibles sont un rêve qui naît au cœur des villes invivables. » Ce rêve prenait réalité et formes ici. Et je me mettais à en faire un autre : que ce qu’on appelle nos « politiques » aient un jour, enfin, eux aussi, un projet de société, de vie en commun, de partage, qui nous enthousiasmerait, aussi subtil, pensé, vivant, habité, drôle, que celui-ci (et m’apparaissait un « premier ministre » en visite dans ces jardins suspendus, curieux des formes de vie autonomes que les citoyens qu’il représente et de qui il se soucie du bonheur, mettent en œuvre). 

Chef mayaque (en uniforme de carabinier : le Jardin entre aujourd’hui en hibernation, mais rouvrira au printemps…)

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LE LOINTAIN DE PRES : UN IRAN DE JEUNES GRAPHISMES

19042014

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MaYaK/Phare Papier participe donc à l’organisation d’un mois iranien à Tournai, centré sur une exposition : 65 affiches de graphistes jeunes (et quelques-uns moins jeunes) qui illustrent la vie culturelle d’aujourd’hui dans ce grand pays méconnu. MaYaK/Phare Papier a conçu le catalogue. Non, le livre-catalogue! Car on peut considérer cette publication comme un MaYaK hors-série, vivant de l’intérieur, avec gravité, curiosité et humour.

 Un texte continu accompagne ces 65 images et forme une mosaïque de petits tableaux sur la vie des Iraniens. Par ailleurs, 20 affiches d’étudiants en graphisme de l’Académie des Beaux-Arts de Tournai entrent en dialogue avec ce lointain vu de plus près. Un Iran de jeunes graphismes pour dire qu’à partir de ces images naît un Iran, pas l‘Iran car un pays, une population sont tellement multiples. J’ai préféré « graphismes » à « graphistes » pour insister sur le côté impersonnel ou supra-personnel d’une création qui déborde toujours l’individu, sur le trait ou le geste du dessinateur qui, en Iran, est presque toujours calligraphe; sur la magie et la puissance incontrôlables des images qui font sentir, percevoir, connaître d’une manière si justement irrationnelle…

 Au fond, ce livre conçu en amitié avec Autour du Feu, l’atelier galerie de l’architecte et céramiste Faezeh Afchary-Kord, nous aimerions qu’il participe modestement au « rapprochement des peuples » (ça fait sourire), des sociétés civiles souvent oubliées par les sacro-saintes « actualités » et occultées par différents pouvoirs qui les utilisent plus qu’ils ne les servent.

 Entourés de ces 85 belles images vivantes, nous pourrons écouter de la musique, de la poésie, une conférence sur l’architecture… Voir le programme ci-joint ! Et puis, de retour de Cannes, le grand cinéaste Abbas Kiarostami passera deux jours à Tournai.

 Hugues Robaye

 

 




Turbulences

30082013

Turbulences dans architecture/urbanisme img_1309-150x112        img_1319-150x112 dans arts      

 

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Jusqu’à dimanche encore pour voir l’extraordinaire exposition Turbulences II à la villa Empain, avenue Franklin Roosevelt 67 à Bruxelles. L’exposition m’a paru parfaitement adaptée au lieu. Elle aurait pu, je trouve, s’appeler Caresses mécaniques, en ce que, pour l’essentiel, elle met en scène des animations fluides de lignes ou d’objets, mais qui ne sauraient caresser aucun être humain: un grand anneau de ruban magnétique suspendu dans l’air par une habile soufflerie, des bâtonnets ou des anneaux mobiles, très très légers, qu’on ne saurait toucher; ou encore  une vidéo où l’on voit une femme sous une douche: l’eau ne la caresse pas, la ferait plutôt grimacer, ou fait ressortir encore plus ses côtes douloureuses.

Une exposition qui reflète vraiment une part de l’esprit de notre époque

Xavier Vanandruel

 

http://www.villaempain.com/




Soirée mayaque, 2, 100 Papiers

16122012

Soirée mayaque, 2, 100 Papiers dans Alice Bossut equilibriste-blog-300x200équilibristes et mondes, NATHALIE de VOOGHT, 2010.

Cela fait déjà un petit temps que je me dis que je dois écrire quelque chose à ce sujet. Mais cela ne sort pas vraiment… C’est au sujet de la présentation mayaque à 100 papiers, mais je crois que cela déborde bien de cela et touche à autre chose.

On m’avait plusieurs fois parlé de cette jeune librairie. Et j’ai téléphoné un après-midi pour proposer une rencontre mayaque. Un oui direct. Consultez le programme et vous pouvez prendre une date. Ce lieu est à vous, est-il écrit sur le site de la librairie… Il restait la date de la Saint-Nicolas, pas facile. Et puis à composer une soirée. Isaia Iannaccone, Sébastien Verleene, Maximilien Atangana ont répondu directement oui. Max pour une performance bénévole, « pour MaYaK ». J’invitais Madi Niekiema qui me proposait un peu plus tard de venir avec son n’goni (une sorte de luth de l’Afrique de l’Ouest)… J’invitais Jean-Pierre Dusoulier que j’avais failli rencontrer à l’époque du cabanon Paul André (toujours d’actualité), lui qui avait été un de ses grands amis. J’échangeais avec Jean-Pierre un peu accidentellement par les bonnes grâces de facebook et je me rendais compte que son engagement de toujours dans les campagnes et les villes en transition s’accordait à merveille avec le projet burkinabè de recherche-action autour de l’animation de villages et du développement endogène. Jean-Pierre allait venir et me proposait, lui qui est conteur et chanteur, d’apporter sa voix, sa contribution de lecteur à la soirée… Alors je commençais à imaginer une espèce de scénographie. Une suite de matières, des répons de musiciens et de lecteurs, placés parmi le public. Avec Xavier qui comme moi s’ennuie aux présentations littéraires, on se disait, il ne faut pas faire trop long, pas emmerder les gens… Les choses se mettaient spontanément en place, sans difficulté. La structure s’enrichissait de jour en jour, la structure dynamique de ce temps d’une soirée où un échange se ferait. Je pense toujours aux équilibristes que Nathalie de Vooght a dessinés il y a quelques temps pour MaYaK (toujours d’actualité). C’était une commande et Nathalie y avait répondu avec ce plaisir gratuit que les Mayaques partagent avec les enfants. Ces équilibres fragiles, ces projets de société où la générosité est au fondement.

Je repense à Madi Niekiema, le musicien qui veut d’abord développer une forme d’auto-suffisance un peu rémunératrice, chez lui au Burkina, pour jouir de son art de musicien sans dépendre de personne… On en parlait ce vendredi, avec le comédien danseur poète Maxime Guidot-Dejoux et lui. D’un jour à l’autre, des foyers d’énergie qui font croire à ces sociétés possibles ( ?) qui sont dans la devise de MaYaK. Ce texte est désordonné. Pas grave, ça arrive. Il essaie de faire sentir cette « puissance », au sens lawrencien du terme que j’ai ressentie chez ces personnes à la soirée et plus tard au gré des rencontres que notre initiative culturelle suscite. Puissance comme force intime juste qui émane du corps d’un homme quand il sent ce qu’il doit faire sur cette terre (c’est la conception de Lawrence)… Anouk Brouyère rencontrait Jean-Pierre Dusoulier à cette soirée, eux qui travaillent tous les deux au renouveau des campagnes… Laurence Warnier était là qui réagit si spontanément aux stimuli mayaques. Comme le compagnon des premiers temps, Jacques Faton… Et Alice Bossut qui la première me parla de cette librairie accueillante et courageuse et engagée… Qui diffusait MaYaK et qui dessine pour la revue-livre. Et le peintre écrivain Frédéric Dambreville qui est aussi lecteur de Lawrence et de Dhôtel, le philosophe des champignons indéterminables.

Oui bon, encore un texte triomphaliste. Non. La situation financière de l’assoc qui produit MaYaK est mauvaise mais le tissu est de plus en plus résistant, le réseau en rhizome comme le psalmodiait Maximilien, à cette soirée.

Eh bien, merci, merci, vraiment…

HR




Soirée maYaque – 100 papiers

16122012

Soirée maYaque – 100 papiers dans Afrique 100-papiers-72-blog-168x300

Présentation de la revue mayaque 6 qui est sortie il y a peu …

Madi Niekiema, Yingré, ou « racines » en burkinabè … comme les motifs sur l’instrument de musique de Madi, … et la librairie, aux fenêtres qui nous renvoient les reflets des branches extérieures, les arbres, oui, ces arbres, ces branches, ces racines, qui nous relient, qui nous animent, nous relient à l’extérieur, au monde, du local (la librairie) au monde que nous racontent tour à tour, les intervenants de cette soirée maYaque :

Isaia Iannaccone, Sébastien Verleene, Jah Mae Kân, Xavier Vanandruel, Madi Niekiema, Chef mayaque. Sinologie, histoire des sciences, poésie, histoire africaine, musique, chanson, cartographie, habitats groupés, permaculture, Chine, Burkina Faso, Mali, Aminata Traoré… Les matières du MaYaK6 et celles à venir…

Ces mains, celles de Jah Mae Kân et de Madi Niekiema, ces mains qui jouent en rythme, ces mains qui jouent dans cette librairie, qui jouent et rythment les entretiens des intervenants de cette soirée. Avec Jean-Pierre Dusoulier, (conteur), qui lit – dit – des extraits de la revue. Chacun donne, chacun partage, chacun témoigne d’une expérience vécue, ici ou là. Et cette librairie devient un espace – l’espace ? –… un (autre) monde se dessine, où l’homme pourra retrouver un sens, un juste milieu. Un équilibre entre l’Homme et son environnement, entre l’Homme et ce monde – et cet espace, où se reflète la vie des arbres, au-dehors.

Des racines de l’instrument de musique de Madi Niekiema, aux arbres à l’extérieur, qui se reflètent dans les fenêtres de la Librairie Cent papiers, s’écrit et se partage une (autre) histoire … une histoire de reliance à notre environnement, à la terre, aux arbres, une autre histoire qui se raconte – aussi – et qui nous invite à effeuiller – et feuilleter  –  la revue maYaque …

Anouk Brouyère

 

mains-blog-300x168 dans Alice Bossutmains-blog-2-300x168 dans Arménie

mains-blog-3-200x300 dans Burkina Faso Anouk Brouyère pour les photos. Les mains de Maximilien, Madi, Jean-Pierre, Isaia…

100-papiers-72-blog2-300x200 dans Cent Papiers




Un paysan chanteur, bâtisseur, api (et perma-)culteur : Rasmadi

24102012

Un paysan chanteur, bâtisseur, api (et perma-)culteur : Rasmadi dans agro-écologie rasmadi2-150x112

Rasmadi est apiculteur, maçon, chanteur.

Je reprends : Rasmadi est chanteur, musicien, apiculteur, permaculteur, maçon, oui, mais sans ciment de préférence, avec de la terre, surtout…

Rasmadi est un paysan burkinabè du centre de Namur (il habite là). « Dans la conception du paysan, en tout cas chez nous, il y a tout. » dit Bernard Lédéa Ouédraogo, le sociologue mossi providentiel (voir nos publications précédentes).

Rasmadi citadin villageois paysan chanteur agroécologique était à la conférence de Pierre Rabhi, à Herve, en septembre dernier…

Ras(ta)madi veut retourner dans son village (à deux pas de Kombissiri, au sud de Ouagadougou) et cultiver la terre et montrer comment construire des maisons « éco-dome », avec des sacs de terre empilés, stabilisés par du fil barbelé qui assure la tenue de l’ensemble. Pas cuits, non, car cela consomme du bois, plutôt recouverts d’une terre fine de termitière amendée de bouse de zébu, pour l’étanchéité (des secrets de chez nous). De l’auto-construction initiée par l’architecte iranien Nader Khalili.

Et la permaculture ? Oui, pour que les paysans soient indépendants, autonomes. Ne dépendent d’aucun intrant et continuent à aimer le terre.  « Au village, on dit que je suis fou, mais on m’écoute en cachette… »

Valoriser le village et ses savoirs vivants et simples.

Rasmadi, paysan chanteur burkinabè. La noblesse de la terre qui devient voix et actes : il recherche actuellement comment se procurer des sacs au prix le plus bas (au Ghana, peut-être ?) pour commencer ses éco-domes…

HR

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Rayonnement endogène (bis, voire Ter(re)…)

4052012

Rayonnement endogène (bis, voire Ter(re)...) dans Aminata Traore P1230026-ret-fb-150x106 P2060127-ret2-fb-150x110 dans architecture/urbanisme Raoul Soma, Mady Sankara, Laetitia Kiemtoré et sa mère

P1210003-fb-150x112 dans Bomavé Konaté P1190009-recad-fb-150x110 dans Burkina Faso Victor Démé, Séri Youlou et Thomas Zida

Boromo-18-1-8-ret-103x150 dans economie roommusic-150x74 dans Muriel Logist Bomavé Konaté et la pochette du cd qui accompagne le MaYaK6, œuvre de Muriel Logist

Laurence-et-le-Burkina-FB-et-blog-150x104 dans Patrick Armand Pognon Bendogo, Laurence Warnier

Je viens de terminer le texte qui figurera sous le dessin de Laurence Warnier, en dernière page du MaYaK6 qui se pointe à l’horizon. Enfin ! Il y a du retard… Est-ce grave ? Un numéro de MaYaK, pour moi, est une chose organique qui se métamorphose au cours du temps. Toutes ces matières mots et images s’associent et les significations de ces proximités un peu hasardeuses viennent avec le temps. Comme si l’intuition devait mûrir.

Publier, c’est arrêter un moment un processus intuitif, celui de la composition mouvante. Mais aussi en commencer un autre, un autre moment/mouvement, celui de la réception par le public qui va faire d’autres associations. Je crois que nous vivons MaYaK ainsi, nous qui le faisons et y sommes tout ce temps… Je ne sais pas si c’est compréhensible ce que je raconte. Enfin, cette dernière page évoque ce voyage au Burkina que j’ai fait en janvier février passé. Encore ! Voyage déterminant en ce sens que j’ai envie de rester dans ce Burkina que nous avons composé, tous les gens que j’ai rencontrés, tous les auteurs que j’ai lus et moi…

Dans son petit chantier ensoleillé de Banfora, l’ébéniste Raoul Soma m’a montré un ouvrier sous l’ombre d’un manguier, occupé à sculpter avec un maillet des plus primitifs (un simple pieu) et un ciseau à bois l’accoudoir d’un futur fauteuil de salon. Le grand sociologue Bernard Lédéa Ouédraogo nous (avec Ramata Nafissatou Ouédraogo) a parlé des écoles rurales d’antan, une réponse didactique adaptée à l’économie agraire du pays, où le paysan était respecté dans sa langue et dans son amour de la terre. Il nous a parlé des Groupements qu’il a mis sur pied progressivement et de toutes les productions inventives que ses encourageants animateurs de village avaient suscitées. « Nos femmes ont inventé le couscous de pomme de terre ! Savez-vous tout ce qu’elles tirent du fruit du nime? » (Eh bien, je ne pouvais même pas l’imaginer…). La jeune diplômée en tourisme Pingdwende Kaboré veut promouvoir la cuisine traditionnelle burkinabè et la construction en banco (terre crue), des formes de tourisme où le voyageur peut sentir l’habitat traditionnel des ethnies du Burkina. Le nutritionniste Barthélémy Kaboré construit une ferme pédagogique pour sensibiliser les petits Ouagalais au terreau rural. Nous avons rencontré le « coach à l’africaine » Patrick Armand Pognon qui développe à travers l’Afrique un réseau d’ambassadeurs du développement pour promouvoir des projets no budget basés sur l’entraide de cette toile. Le musicien Ousmane Dembélé veut construire une école de musique pour conserver les anciennes musiques que seuls les maîtres en voie de disparition habitent encore vraiment. Le chanteur Victor Démé me demandait ce que sa génération trop souvent coupée de ses racines va léguer aux enfants et petits enfants et chante à cela et irrigue son auditoire. L’économiste Aminata Ouoba nous disait que son boulot à la banque ne lui plaisait pas tant que ça mais, ses jus naturels, ses savons, ses tenues traditionnelles ; ah, s’y remettre avec sa petite équipe de femmes ! Le jeune hôtelier Wendyamb Zongo de Banfora me racontait ses projets au service des voyageurs de passage : faire un petit restaurant dans cette jolie cour, avec des kiosques en paille (« Annexe Jackson », chambres avec ventilo). Le grand avocat Titinga Pacere me parlait des Indignés du Nord et du calme de la vie africaine recherché par les Occidentaux. L’instituteur Mady Sankara me montrait les produits naturels qu’il commercialise et des photos des bâtiments de son association où s’établira bientôt une crèche. La professeur de didactique, Laetitia Kiemtoré me parlait de l’action de son association encourageant le développement, en support aux petites associations villageoises. Le chef de chantier Thomas Zida me disait combien le projet de la Voûte Nubienne permettait au paysan burkinabè de construire sainement et à peu de frais ; et son cofondateur Séri Youlou me racontait les origines de cette belle aventure… « Puissance est plus importante que magie » nous disait le sculpteur de masques Bomavé Konaté, à Boromo. Le sociologue Abdramane Sow nous racontait comment on fait des enquêtes sur les ressources des villages, permettant à son association d’écotourisme de « développer sans abîmer », selon les mots de son grand collègue, Bernard Lédéa Ouédraogo.  Etc., etc.

Qu’elles fassent, pensent, créent, toutes ces personnes m’ont émerveillé par ce rayonnement en elles, communicatif, transformateur, créateur de société… Rayonnement endogène… MaYaK, Observatoire des Rayonnements Endogènes…

C’est bien pour cela que j’ai eu envie de remplacer le mot « développement » par le mot « rayonnement ». Comme si tout était déjà présent. Et simplement à valoriser comme le font Aminata Traoré qui parle de « modernité africaine » ou Joseph Ki-Zerbo qui disait « postmodernité africaine », évoquant cette économie sociale pas spécialement industrielle qu’il sentait revenir en force dans les pays du Nord et qu’il savait encore en puissance et en acte dans les pays du Sud. Laissons donc ces forces du Sud nous aider…

Un Nègre blanc, cousin trop éloigné des des « Blancs-Noirs » (Bernard Lédéa Ouédraogo).




Flâner à Riga

31082011

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Difficile d’imaginer, il faut y être. Une capitale européenne avec très peu de publicités, peu de voitures. Pas de vitrines agressives. Où il fait bon flâner dans les parcs, dans le centre ancien, ou dans ces rues bordées d’immeubles Art Nouveau, beaucoup conçus par Mikhaïl  Eisenstein (le père du cinéaste).

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Où, dans une cave tout près du centre, je croise une jeune Flamande et sa mère, venues se perfectionner en danses traditionnelles lettones.

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Où on est ébloui au grand marché par l’abondance de légumes, de poissons séchés, en plein air ou sous des hangars géants qui servirent jadis d’abris à des Zeppelin. Où j’ai trouvé un ingénieux spiralier à concombre, suis revenu  boire un thé dans une petite gargotte et ai été ravi de me faire comprendre en russe. La Lettonie, pourtant, parle de l’époque soviétique comme d’une occupation  au même niveau que l’occupation nazie. Est-ce exagéré? Au musée national, un documentaire poignant sur Gustave Klucis, pionnier balte du photomontage, arrêté en 1938 à Moscou et qui aurait été exécuté sur ordre de Staline.

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Certains disent qu’il est malvenu de parler encore russe ici. Je ne l’ai pas ressenti, ni au marché ni ailleurs. Ni au théâtre pour enfants, où l’on représentait un conte traditionnel, dit en russe et relatant le voyage d’animaux qui, après des jours sans soleil, partent à la recherche de l’astre, finissent par le débusquer derrière un nuage, le dégagent, l’époussettent et le remettent en service.

En bref, je vous conseille Riga, avant qu’elle ne change.

Xavier Vanandruel




MaYaK 4, images, textes et Jacques Faton

19042009

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Le MaYaK 4 est en bonne voie. Nous en sommes à l’opération délicate et passionnante de la mise en page. À circuler dans ce numéro (le deuxième volet de « Traditions/Modernités »), à passer ainsi d’un texte à l’autre, à voir et revoir les images qui nous sont venues ; celles de la ville en terre crue de Bam, détruite par un tremblement de terre (avec l’architecte céramiste iranienne Faezeh Afchary et l’orientaliste Laurent Mignon), ou celles du jardin chinois revisité, ou de moulins d’Europe (avec l’historien de l’art André Bouyer), ou… à faire tourner toutes ces images en soi,  une sorte de cohérence apparaît, de moins en moins brumeuse. Un numéro de 160 pages !

Un exemple illustré : le cinéaste et dessinateur Jacques Faton se rend près de Düsseldorf ce lundi de Pâques (il pleut et il fait froid), à la Fondation Langen dont l’architecture a été pensée par Tadeo Ando. Il veut visiter l’expo Dubuffet. Mais les portes sont closes. Un lundi me direz-vous, et de Pâques… Évidemment, sortie de nulle part, une petite fille se promène par là et patauge dans l’eau, un appareil photo à la main. Ces circonstances (un équilibre circonstanciel ; on attendait qqch, qqch d’autre arrive ? Un équilibre circonstanciel hasardeux pourrions-nous ajouter (comme la vie ?)) deviennent de plus en plus mayaques. En rentrant, Jacques commence un travail à la plume (qui est déjà au siège de l’association). Il rythmera le MaYaK 4… 

Hugues Robaye

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