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MaYaK/Phare Papier/GE!, cette année 2019…

6112019

wpo5 chezl3 ceh5 Journées Wallonie Portes ouvertes, Potterée ; Chez Lucy, Lessines ; Marchienne au Pont

État des lieux mayaque…

MaYaK, la revue-livre du Groupe Esthéthique ! asbl (GE! : éthique + esthétique) existe depuis 2005 et s’est développé, tel un organisme tout au long de ces bientôt 15 années…

C’est en revenant de Slovaquie que je me suis demandé comment inventer quelque chose qui mette en valeur tout l’héritage (culturel, au sens large, vivifiant, vitafère, écrivais-je jadis) que j’avais reçu, que je recevais et recevrais selon des associations, des analogies spontanées de sens ; des rencontres qui n’allaient cesser, sauf (RIP)…

Jouer avec des formes de communication : édition, audiovisuel, expos, rencontres…

L’état providence belge m’avait encouragé à terminer mes études de philosophie ; je lui devais de rester dans ce « mécontentement joyeux » à la Krishnamurti : ne jamais se satisfaire de l’état de fait, rester un ado (un soleil qui se lève) constamment mais ne pas jouer au casse-pied de service, rayonner la force de la vie, depuis la nature (et la culture)…

Produire de l’information sensible, une/des vision(s) du monde, de comment vivre ensemble (et seul) au mieux sur cette planète. Les bonnes belles et larges réponses (petit rappel de Goethe) ne manquent pas mais les infos pullulent et il me semblait intéressant d’en associer certaines dans un esprit qu’il me plut d’appeler « mayaque », du nom de ce théâtre à Žilina (Slovaquie), un théâtre de marionnettes dont le nom signifie « phare ». Des sonorités à la fois douces et explosives (comme cette dernière consonne occlusive, telle une claque) . Et puis l’image du phare, entre terre et mer et ciel, qui lance des signaux, des repères…

Revue-livre, cabanon d’édition, audiovisuel (Muzifar records & Télémayak), expos, observatoire écophile (recherches aimantes sur les lieux habités), observatoire des rayonnements endogènes (à partir notamment du Burkina Faso (Burkimayak), mais aussi appliqué à nos régions : comment chaque communauté humaine/naturelle se développe selon ses principes à elle) : l’organisme se ramifiait et chaque branche tenait au même tronc et une circulation naissait…

Donc un état des lieux provisoire :

Un double MaYaK se prépare, consacré à la thématique : « mort, résurrection et insurrection des villages » ! Un questionnement et je pourrais ajouter un point d’interrogation à cette proposition… Serait-ce d’espaces où l’homme peut être plus en contact avec la nature (le village), où la densité de population est moindre, que viendraient, de façon privilégiée, des réactions au consumérisme productiviste ? Plusieurs conditionnels dans ce qui est déjà une question… Le village existe-t-il encore chez nous ? Qu’est-ce qu’un village ?

À cette dernière question, j’ai cherché des réponses au Burkina Faso, en janvier/février derniers ; je suis rentré avec beaucoup d’enregistrements autour de cette question du village, là-bas. Cette enquête : une base pour monter une expo compacte : textes (peu), images, sons, images animées qui déplierait une publication textes/images comportant plus d’écrit ! En préparation.

Expo et album pour introduire, dans le « village » de Flobecq, le Burkina Faso : un accord de coopération a en effet été signé des deux côtés fin 2018 et début 2019. Accord sur papier. Qu’en faire ?

L’assoc GE ! (Groupe Esthéthique!) et l’ONG burkinabè APIL (action pour la promotion des initiatives locales) sont les deux facilitateurs de cet accord. L’optique du GE ! et d’APIL : les deux pays ont des niveaux de développement très différents mais le Burkina repose toujours sur une agriculture familiale et sur ses villages, menacés, mais soutenus, par des ONG et des associations agroécologiques conscientes des méfaits de l’agriculture industrielle et chimique. Comment le village et la relation à la terre sont-ils vécus ici et là-bas ? Croiser les regards pour s’interroger sur notre présent et ses relations à l’histoire, sur le mode de développement que nous avons privilégié. Et penser l’avenir…

Ces questionnements trouvent un cadre propice au cœur d’un nouvel engagement du GE ! : dans la commission du patrimoine de Flobecq. Patrimoine naturel, humain, culturel, architectural : comment les populations diverses vivent le territoire rural de Flobecq ? Y a-t-il encore une différence fondamentale entre campagnes et villes ? La commission permet d’aborder beaucoup de sujets liés à l’habiter, aujourd’hui : géographie naturelle et humaine : un horizon de réflexion et de sensibilité infini…

L’un des projets de « COMPAFLO » est une publication dans l’esprit – mutatis mutandis, of course – de « Zadig » en France : réinventer les régions de France par le récit, par des récits de natures variées qui redonnent sens aux territoires en cette époque consumériste et parmi des discours politiques à visions courtes qui n’enchantent personne… Une sorte de MaYaK flobecquois ;-)

L’activité éditoriale récente du cabanon d’édition Phare Papier va dans le même sens.

Réédition de Delattre, Docteur de l’Intimisme, en un format différent (Delattre, conteur régional, médecin spécialiste de l’alimentation qui écrit à la fin de sa vie écourtée, une sorte de philosophie liée à la conscience intime du corps : l’intimisme.

L’homme qui dissipe la nuit : Méthodologie d’approche pour une école communautaire, de Étienne Lannoaga Zoetyandé : un manuscrit dactylographié rapporté du Burkina et édité en collaboration avec l’association Dougoura de Ouagadougou : un plaidoyer sous la forme d’un « roman pédagogique » pour convaincre les parents villageois de mettre leurs enfants à l’école : un livre qui montre le Burkina des villages…

Sortie de Nos racines Lés arpes d’el drèfe, où 4 artistes se penchent sur le destin d’arbres bientôt abattus et plus largement sur la relation de l’humain au végétal.

Sortie prochaine d’un livre de Kouam Tawa et Hervé Yamguen, Dans l’arène, qui pose sous la forme d’une suite poétique complétée de textes de réflexion la question du politique, du rôle de l’artiste dans l’expression de modèles de vivre-ensemble. Le livre vient du Cameroun contemporain mais ses interrogations concernent n’importe quel territoire.

Sambo Boly, Le village : 13 toiles : un livret consacré aux grands formats de notre ami peintre burkinabè dont une inspiration majeure consiste en l’expression des forces des villages traditionnels burkinabè.

Préparation d’un livre avec l’écrivain de Ghoy (Hainaut, commune voisine de Flobecq), François Noul, Textes à vivre, à boire et à manger : Chroniques et recettes (de vie). Ancien AS, qui fonda et pilota la ferme de réinsertion sociale « Bocace » à Marchienne au Pont : agroécologie pionnière et élevage, production locale, distribution en circuit court. François Noul fut de longues années chroniqueur au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » et collaborateur dans diverses revues. Grand cuisinier (à partir des trésors du jardin potager) lorgnant vers une relative autarcie et sobriété heureuse… Un recueil de textes, culinaires et de vie…

Patrimoine naturel : la potterée, siège social mayaque a connu cet été des fêtes, des petits-déjeuners « ting tang » pour parodier une notion contemporaine. Ting-Tang : rassembler – à la chinoise – des âmes dans un lieu inspirant : sur une colline sujette aux souffles de vent, en un jardin sauvage traversé par les lumières et les animaux : quiétude propice à l’échange d’idées sensibles. Il y eut plusieurs rencontres à la Potterée autour de ces sujets/objets d’études évoqués plus haut, dans un climat d’amitié musicale… Il y eut ainsi et aussi la visite de notre ami camerounais Hervé Yamguen, avec qui nous organisâmes plusieurs activités (notamment au « Cabaret des Oiseaux » de Marianne Uylebroeck, partenaire de pas mal d’activités, à Lessines). La potterée comme j’appelle métonymiquement la masure qui m’accueille recevait une vie nouvelle, dans le prolongement de sa participation à l’opération Wallonie portes ouvertes de l’année passée, où la maison montrait 14 années d’activités mayaques.

Les hasards de l’existence (sous toute réserve) nous amenèrent aussi, à plusieurs reprises entre Walcourt et Sivry : Walcourt : « la Petite Maison », un lieu d’expos, d’ateliers et de rencontres,créé cette année par Muriel Adam. Nous retrouvons là Philippe Michaux et ses filles qui animent « Le Chemin du Village », association de géographie humaine qui explore le bassin de la rivière Eau d’Heure ; nous y croisons les sœurs Béatrice et Marie Albert qui ont fondé « L’Ortie-Culture », où elles initient à la pratique du « jardin comestible »… Rencontre avec Agnès Marlier dont le travail consiste – au Centre culturel de Walcourt – à épauler des initiatives citoyennes, dans le cadre du projet européen « leader » (liaison entre acteurs du développement économique en milieu rural) et du « GAL Sambre et Meuse» (Groupe d’action locale). Le soutien des initiatives locales, celles que promeut APIL par une personne passionnée, dévouée et inventive

Réseaux : plus au sud, l’  « Association libre » – de Frédérique van Leuven & Thierry Génicot – pratique la permaculture et organise des rencontres autour de l’importance primordial du contact avec le jardin et la nature (j’avais la chance de pouvoir y présenter les activités mayaques liées à cette dimension).

Et puis il y a eu un campement mayaque d’importance : deux participations à la foire des livres de Lessines, Mes inscriptions (organisée par Alain Georges). Dans une boulangerie désaffectée de la Grand Rue de cette ville : chez Lucy. Une boulangerie avec pignon sur rue, larges vitrines. Une maison dont il faudrait lire l’histoire tarabiscotée, annexes, chevauchements sur la maison voisine, réaménagements… Occuper ce genre de lieu, provisoirement ; le faire renaître un jour ; l’occuper à nouveau quelques semaines après, ce fut comme un enchantement ; l’âme des maisons en peine, abandonnées… Et les Lessinois de retrouver le salon de thé qu’ils aimaient. Être en contact avec les passants timides mais curieux, les saluer et les faire entrer. MaYaK apprécie de participer à des événements de ce genre, comme aussi la journée de l’artisanat organisée à Mont sur Marchienne par l’association « Le Chemin du Village ». Relier les personnes, dépasser les milieux…

MaYaK est en quelque sorte thermodynamique ! : un ensemble en mouvement qui se réorganise en fonction des nouvelles rencontres, se reprofile et gagne en densité… Des circulations nouvelles ; des résonances inattendues. Le plaisir de vivre et de témoigner…

HR

fp1 (2) Hervé endogène journée des solidarités, Tournai ; peinture de Hervé Yamguen




Genèse mayaque avec Jacques Faton

25122010

kwmaisondulivre1.jpg le périodique de la Maison du Livre Saint-Gilles

 page118sur2672.jpg Jacques Faton et le MayaK5

Je ne vais jamais les samedis matins à Bruxelles. Je reste, évidemment, dans la belle campagne vallonnée de la Potterée (Hainaut belge), siège du « GE ! ». Mais, ce samedi de janvier 2003,  j’avais exceptionnellement rendez-vous avec le photographe liégeois Michel Beine, à la Maison du Livre de Saint-Gilles (Bruxelles), où le GE ! montait l’exposition Kenneth White : « Monde ouvert ». Nous étions trois dans la salle. Il y avait aussi un monsieur discret qui regardait attentivement les vitrines et les panneaux de l’expo, en prenant le temps. Notre dialogue, avec Michel, résonnait dans la belle salle d’expo. L’examen des vitrines amène le monsieur près de nous. Il me demande si c’est moi qui ai organisé l’expo et ajoute qu’il aime beaucoup Kenneth White et qu’il vient, avec deux amis, de fonder une petite maison d’édition appelée « Pontos », en référence à l’intérêt du chercheur écossais pour l’appel de la Mer. 

C’était la première fois (et la dernière) que je ne savais que je parlais à Jacques Faton. De mon côté,  je lui fais part d’un projet de revue : MaYaK à cette époque avait une vie éthérée. « In the air », comme dit la chanson. Il ne s’était pas encore incarné dans ces formes diverses : revue offset, édition laser, cabanon d’expo, site, blog, aménagement d’un salon des livres, ces formes qui génèrent maintenant des énergies diverses… L’esprit mayaque restait diffus, plutôt informe, pas encore cristallisé, mais il était là, bien sûr. Il avait toujours été là ! Qu’avec Jacques Faton, nous nous rencontrions sous les auspices de Kenneth White et de façon hasardeuse, n’était que juste. C’était une manifestation de ce chaosmos dont parle KW. Par cette rencontre, MaYaK allait se mettre à un peu s’ordonner (un peu seulement)… 

Jacques Faton lut le « texte de fondation » (disponible gratuitement sur le site !) du « GE ! » avec cette attention qu’il porte à tous les textes qui depuis nous sont arrivés dans la revue. Il y eut quelques péripéties que je passe pour ne pas lasser l’éventuel lecteur. Jacques me parla de son travail sur les storyboard. À l’une de nos rencontres, il m’apporta deux planches, où il avait dessiné son arrivée à notre rendez-vous (mais dans le dessin, il n’arrivait pas…) ! 

En 2005, pour la sortie du premier MaYaK, Jacques me donna des planches. Le monde du phare, c’est lui ; ces phares à la plume, sur papier canson ; cet espace à la plume légère, silencieux et énigmatique.  Et puis vinrent ce que nous appelons dans la revue les vies du phare : à chaque numéro, Jacques associe ses recherches du moment, ses découvertes, ses visites, ses voyages à l’esprit mayaque.  Il apporte d’abord une double planche (carrément un carnet dans le MaYaK 2). Puis complète par de petits dessins qui apparaissent tout au long des pages. Des postures des personnages présents dans la double planche.  Souvent, nous nous rencontrons au cinquième étage de la Bibliothèque Royale (Bruxelles). Cette vision panoramique sur la capitale de l’Europe et de la Belgique nous donne l’impression que MaYaK règne sur Bruxelles et le monde… C’est exaltant. Nous disons beaucoup d’âneries du coup. L’arrivée des planches de Jacques : un grand moment (qui tarde souvent, précisons-le, n’est-ce pas Jacques ? Je pose cette question dans l’espoir d’avoir enfin une réponse à un article de ce blog, qui dépasse maintenant les 30000 visites, remarquez-le bien. Mais Jacques, évidemment, ne lit pas plus les blogs que moi. Hum…) 

Donc, la dernière fois que nous nous sommes rencontrés, je regardais le dessin ci-dessous et disais à Jacques en souriant, l’air entendu (mais avec un peu d’inquiétude en présence d’un redoutable homme de l’image (il enseigne à l’ERG, école bruxelloise de recherches graphiques)) : « on dirait qu’il fait la vaisselle ». Jacques baisse la tête, en souriant, compatissant, puis me dit : « C’est un voyageur ».  « Il lui arrive des choses ; on ne sait pas quoi, mais c’est possible, ces histoires. Ce n’est pas drôle, mais insolite ; un peu drôle quand même, oui, cela questionne… Mais cela ne représente pas. » Ensuite, Jacques dit : « Oula. » (il ne faudrait tout de même pas être sérieux…  Qu’ai-je dit ? Je traduis, mais me trompe peut-être).  Et ses yeux se mettent à tourner dans les orbites, comme des planètes affolées, enfin pas tant que ça… (une expression qui n’est qu’à lui que j’essaie souvent d’imiter toutefois).  Alors moi : « Bon ça va j’ai encore dit des bêtises. » Et Jacques, avec un sourire de commisération, suivi d’un rire légèrement gêné, un petit gloussement, essaie de me rassurer : « Non… ». « Mais cela ne représente rien, c’est comme une posture mayaque, quoi ! ». « Ben oui », répondé-je…  Je regarde ces traits à la plume, ce papier Canson, ces collages, ces papiers collants négligés (c’est tout de même pas possible…). Ils ressortent bien sur ce beau papier. Des découpes… Et si tout devait se lire à partir de ces papiers collants et du grain de ce beau papier ?  Et ces traits, fins, plus épais (les plumes qu’il utilise)… Cet « imaginaire »… 

Avec Jacques, MaYaK, on se demande ce que c’est. Et on ne sait jamais. 

Point.

Hugues Robaye

page118sur2672.jpg  m6.jpg  m1472.jpg 

 malika036721.jpg des dessins qui accompagnent les 2 planches principales




MaYaK aujourd’hui

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runionmayaque540cmret1.jpg Une réunion de préparation pour le M5, dans le décor champêtre de la potterée. Vous reconnaissez le président (que d’aucunes mauvaises langues surnomment « l’âne solennel » ou encore « Sam l’aigle ») qui harangue ses camarades mayaques : Jacques Faton (qui s’est endormi) ; Xavier Vanandruel au premier plan, de dos ; Luc Rémy (à gauche de TH), Muriel Logist (deuxième à droite, de face, avec un béret), Thierry Umbreit (à droite de LR, les deux avec un béret, mais pas le même), Ludmila Krasnova (près de ML) … En arrière-plan, le complexe éditorial et culturel mayaque et l’éolienne du Phare, en construction. Photo de Eugène Chaldei

Le MaYaK 5 se prépare. Avec pour thème : « solitudes en sociétés » ou comment des solitudes nourries (par la musique, le jardinage, le voyage, les liens sociaux interculturels, l’arpentage… Suspens…) génèrent une société plus subtile, aux liens, aux ramifications, plus denses et vivifiants.  La composition d’un numéro de MaYaK réclame du temps. Nous portons longtemps ce numéro en nous, avec ses mots qui viennent de partout et ses images qu’il faut lentement, progressivement associer. Composer tout cela, voir dans ces matières diverses ce qui s’appelle, ce qui se relie, ce qui contraste… Composer et… s’amuser de ces rapprochements, de ces passages… Patience donc, MaYaK le 5 vient… 

Il y a MaYaK mais il y a aussi le cabanon Paul André, que nous retravaillons (avec le graphisme de Véronique Debliquis). Une version plus légère, centrée sur l’écriture de la mémoire, personnelle, familiale, collective (travail au cœur de la démarche de Paul André), sera montrée à Charleroi fin novembre. Cabanon assorti d’ateliers d’écriture centrés, eux aussi, sur ce travail d’écriture disons autobiographique. Les bibliothèques publiques ont reçu la consigne d’aller à la rencontre des publics – et pas spécialement des lecteurs convaincus -, de travailler avec les associations de réinsertion sociale par exemple et c’est à ces personnes, notamment, que s’adresseront les ateliers mayaques. Paul André avait eu l’intention de tenir un kiosque dans la gare de Tournai, où les gens seraient venus déposer des manuscrits ou venus en emprunter. Ecriture spontanée, communication interculturelle et recherche d’identité ; des ateliers (animés par Marie Thiele Beia) partiront de ce souci et d’une pensée de la non violence. Canaliser la violence, les frustrations, par le dialogue, l’échange d’expériences, l’expression écrite ? 

Le GE ! participe également à l’organisation du salon du livre de Tournai. Un salon qui se prépare toute l’année. Composer une programmation, penser la place d’une telle manifestation dans une ville, une région, un pays. Inviter des écrivains, leur faire rencontrer le public. Associer à la préparation du salon différentes institutions d’enseignement, professeurs et étudiants : Académie des Beaux-Arts (texte-image), Institut Saint-Luc (graphisme, scénographie d’espace), Conservatoire d’art dramatique (interprétation de textes), classes du secondaire (rencontre avec les écrivains). Écrivains publics aussi (animations lors du salon). Illustrer des textes, les faire interpréter, produire de petits livres, exposer des travaux d’étudiants…  Que le salon génère une animation littéraire qui dépasse les deux jours de sa tenue (13/14 novembre 2010). Animation littéraire ? En fait, un salon du livre fait réfléchir à l’expression du sens, au rapport à l’écrit (écrire, c’est exprimer, penser/poétiser notre présence au monde ?), à la publication de cela (nécessaire ? Pas toujours…), sous différentes formes, du fanzine (petit livre texte-image photocopié) au livre offset. Fait réfléchir à toutes les formes que l’expression du sens peut prendre. Donc animation dans un sens très actif : montrer l’énergie de la vie qui passe dans ces activités éditoriales. Nous avons en projet des blogs qui montreront toutes ces interactions au cœur du salon et seront comme des vitrines de l’expérience éditoriale et de la vie possible des écrits autour de nous… 

Le GE ! est cohérent et… bosse ! Ainsi, Ludmila Krasnova travaille à un nouveau site (qui sera fait de dessins en NB). Il montrera deux espaces : un bord de mer (très tendance, ça) avec le phare et ses étages (vous le connaissez) et un arrière-pays avec un arbre et une cabane (et un potager, si nous avons encore le temps…). Cet « arrière-pays », c’est le côté public du GE !: salon du livre, cabanon etc. 

Entre-temps, le blog ci-présent (qui vient de dépasser ses 20000 visites) assure la relève… 

C’étaient quelques nouvelles du Phare… 

Hugues Robaye




La géomancie de Paul André

19072009

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« Refaire le monde, ses sols, ses arbres et ses rivières par la seule grâce d’une géomancie purement langagière qui ne dérangerait rien de l’ordonnancement matériel »    (À bas bruit, les instants, p64)

En effet, de livre en livre, Paul André recompose, redessine un espace. Un espace rural situé: le tournaisis traversé par le fleuve, par l’Escaut et axé autour d’un hameau : Fourcroix, où l’écrivain s’établit dans une ferme de longue histoire. Mais cet espace n’est pas aussi déterminé que cela. Car son expérience du Maghreb et du désert, des peuples du désert (il vécut trois ans en Tunisie) vient constamment se glisser dans la géomancie. Les hommes de là ne sont pas très éloignés des villageois liés, dans leur présent, au passé et aux traditions. Des passés plus ou moins lointains se mêlent aussi au texte - un Moyen Age réactualisé, par exemple. Des temps qui donnent à cet espace une autre profondeur de champs et de ciels. 

Le livres de Paul André se présentent souvent comme des suites de courtes proses poétiques volontiers narratives (où l’on sent le conteur), parfois centrées autour d’un personnage dont les apparitions ponctuent le livre, comme des agets (le titre d’un recueil), des bornes (Jean Catoire dans Pays alezan (1977) ou Dieudonné d’À bas bruit les instants (2007)). Suites narratives de proses poétiques ? Oui. En tous cas, un pays se recompose de laisse en laisse, gens, plantes, animaux, météores, ouvrages, pensées… À chaque long poème, la topographie, l’écriture du lieu, se recentre différemment. Et Paul André a donné par ailleurs d’autres formes à sa géomancie: nouvelles (Il est permis de rêver, 1981) ou contes (Contes des sages du désert, 2007 ; Contes des sages au fil de l’eau, 2008). 

Le philologue Paul André (qui enseignait le français et la littérature) joue des passages entre le français et le picard: Dins l’feond, pour mi, Mahomet y aveot bin vu lés cosses/Au fond, il me semble que Mahomet avait assez bien vu les choses… (fasciné par le soufisme, Paul André retient de la parole mahométane la célébration d’une présence pleine au cosmos, à ses phénomènes les plus ténus. Présence panique  ou faunesque (on trouve un faune dans C’est, en 1995), comme une extase matérielle à la Le Clézio… Passages du français contemporain au français classique, au français médiéval. Sa langue, qui par moment fait penser à du Max Elskamp (qui s’évertuait, lui, à faire re-sentir une Flandre artisanale), touche par sa plasticité, ses métamorphoses continuelles et son invention, ses nouveaux mots, ses alliances sonores… 

Paul André, « clerc dans les campagnes et dans le désert » (voir plus bas) ? Un peu comme l’était Maurice Chappaz dans le Vaud. Ce sont des penseurs poétisants qui retrouvent un monde rural où ils sont nés et qui, tout en s’y intégrant par des travaux manuels, le revisitent et lui redonnent du sens. (Car il y a aussi, à cet œuvre, un arrière-plan social sombre : l’évocation de la désertion des campagnes, de l’exode vers les villes, du chômage, de la disparition des savoir-faire (voir par exemple son recueil de nouvelles, très écologique…)). 

« Re-créer, re-voir, re-sentir, re-toucher, re-dire, re-faire. Dans le respect des choses, parce qu’elles sont là. » (p64) 

L’œuvre de Paul André répond à ce programme et a cette force qui la rend de salubrité publique ! (puisqu’elle tient et réussit à engager tout lecteur à intensifier par un simple contact avec des mots sa présence à l’espace où il vit). 

L’écrivain pratiquait aussi des formes d’art spontané, travaillait le bois et le fer, faisait de la calligraphie arabe. 

« C’est ici et c’est nulle part. C’est quelque part dans votre tête. C’est vous autres là où vous voulez. » 

Paul André (1941-2008) a publié une douzaine de livres. Les premiers ne sont plus disponibles. Dans le commerce : Traque d’Éros au Taillis Pré (2001) ; Le petit cri têtu du perce-neige aux Déjeuners sur l’herbe (2005); deux livres accompagnés d’encres d’Alain Winance, à l’Esperluète : D’Ambleteuse et d’elle au plus près & À bas bruit, les instants (2004 et 2007). Enfin, au Seuil, les deux recueils de contes (2007 et 2008). Comme Paul André ne se souciait pas plus que cela de publier, restent des inédits…

Le premier cabanon littéraire (voir plus bas) présentera donc la vie-oeuvre de Paul André.

Hugues Robaye

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Le GE ! ?

21022009

L’association

Groupe Esthéthique ! 

(GE !)

depuis la Potterée (Hainaut belge) 

Une plate-forme de communication de savoirs vivifiants »

Un observatoire des rayonnements endogènes / observatoire écophile :

∞ MaYaK : revue-livre annuelle  

∞ Phare Papier : Un cabanon d’édition avec six collections :

Histoires mayaques / Études mayaques / Signal / Manifestes pour une vie plus… / Chantier école / Carnets écophiles   

∞ Muzifar Records, TéléMaYaK : l’audiovisuel  

∞ expositions

∞ concerts

∞ Burkimayak : échanges avec le Burkina Faso

∞ la recherche écophile : recherche aimante sur les lieux habités

*****

 

 

Projet : 

 

Rassembler des savoirs en général cloisonnés :

arts, sciences, sciences humaines, artisanats, travail social, travail de la terre… 

 

Travailler la communication de ces savoirs : le complexe sans complications inutiles,

Varier les formes d’expression : essai, fiction, poésie, entretien.

Fournir des témoignages d’expériences vécues, l’expérience de ces savoirs… 

*****

Du local au mondial : travailler les aires de communication des savoirs   

du hameau au Hainaut, au Hainaut transfrontalier, dans le national, vers l’international…  

Établir des ponts ; pour une Europe, une planète… des régions…

*****

Le GE ! : pour une actualité authentique

Repérer les forces vives qui dynamisent une société…







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